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1 avril 2025

Yann Bizien

1/4/2025- S'agissant de la condamnation de Marine Le Pen et des cadres du RN, les gens sont libres de réagir et de penser évidemment ce qu'ils veulent.
S'ils croyaient que j'étais un adhérent et un miltant aveugle du RN, ils se sont trompés.
Ayant vu certains commentaires aujourd'hui, je tiens à préciser ceci :
Dans le champ politique, comme ailleurs, on ne peut pas réclamer des autres qu'ils soient vertueux et ne pas l'être soi-même. Quand on réclame de la sévérité judiciaire pour les autres, il faut aussi savoir l'accepter pour soi.
Quand on aspire à occuper le poste le plus élevé de la République, on se doit d'être irréprochable.
En 2004, dans une vidéo disponible sur X (image en commentaire), la jeune Marine Le Pen déclare :
1) “Les Français en ont marre de voir des élus qui détournent de l’argent.”
2) "Tout le monde a piqué dans les caisses sauf le Front national."
3) "Les Français en ont marre des affaires."
4) "On ne vole pas l'argent des Français."
5) "Respecter la démocratie, c'est ne pas voler l'argent des Français."
Depuis 50 ans, FN, puis RN ont réclamé des lois fermes sur la corruption et la fraude.
Cette affaire a été instruite sur le fond. Marine Le Pen et ses cadres ont pu se défendre. Ils sont tombés sous le coup de la loi votée par le Parlement. Ils ont été jugés, reconnus coupables de détournement de fonds publics européens et condamnés (avec un jugement de 150 pages).
Aujourd'hui, les partisans de Marine Le Pen crient à la dictature parce que la loi voulue et votée par les parlementaires est sortie de la bouche de juges.
Dans leur processus décisionnel collégial, ces juges n’ont pas à tenir compte de l'intention et de la volonté des électeurs, ni des sondages.
Tous ceux qui contestent aujourd'hui cette décision d'inéligibilité de Marine Le Pen, défendent donc en même temps le "droit des élus à détourner des fonds publics".
Je refuse cette hypothèse.
Marine Le Pen et ses cadres ne sont pas des victimes. Ils sont reconnus coupables d'avoir détourné 4,4 M€ pas seulement pour des assistants parlementaires, mais aussi pour un majordome, une secrétaire particulière, un chef de cabinet, un garde du corps, un chargé d'événements et un dispositif de garde d'enfants, donc avec des gens qui ne travaillaient pas directement pour des parlementaires européens.
Ces gens rémunérés sur fonds publics européens n'étaient quasiment jamais présents à Strasbourg.
Les juges ont tranché sur des preuves irréfutables.
Il n'y a pas de complot contre le RN mais des actes et des faits condamnables qui ont été jugés conformément à la loi.
Ce que la Justice de France a condamné, c'est l'instauration et le fonctionnement de tout un système optimisé qui avait pour but d'améliorer le confort des dirigeants et cadres de ce parti avec... des fonds publics européens.
Dans une démocratie, il y a des lois votées. Elles doivent s'appliquer sans laxisme, sans préférence et sans mauvaise interprétation. Je sais que c'est souvent un problème.
La justice, c'est donc aussi sanctionner ceux qui fraudent avec des fonds publics.
En démocratie, ceux qui fraudent doivent admettre normalement qu'ils ont triché. En démocratie, ceux qui ont fraudé et qui sont condamnés peuvent faire appel de la décision en première instance. À la fin du parcours judiciaire, s'ils sont définitivement condamnés, ils doivent admettre leur peine et elle doit être exécutée.
Dans une démocratie, on ne s'arrange pas avec la vérité.
D'autres partis sont concernés par ce genre de fraude sans que le système mis en place soit pour autant identique à celui utilisé par le RN sur... trois législatures.
57% des Français estiment que cette condamnation est proportionnée aux faits reprochés et je suis de ceux-là.
Voilà. Comme toujours, j'analyse par moi-même avec du discernement sans céder aux positionnements et aux éléments de langage. Car depuis hier soir, ceux du RN s'abattent sur les médias et les réseaux sociaux.
N'ayant pas de carte du RN, je ne vais donc pas reprendre ici leurs éléments de riposte. Je ne suis pas payé pour ça.
Didier Maïsto

APPEL

-1/4/2025- Nous sommes quelques-uns à être « reconnus » comme nous exprimant au nom de « la résistance ». Au système médiatico-politique. À l’oligarchie. À l’européisme corrompu. Au globalisme forcené. Au bellicisme décomplexé. À la bêtise ambiante. Au wokisme effréné. C’est ainsi, nous n’avons jamais rien revendiqué, les choses se sont faites d’elles-mêmes. Il est désormais impératif, crucial de nous regrouper, en dépit de nos différences, tant ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous sépare. Hors du champ politique traditionnel. Par et pour le peuple. Pour tous ceux qui ne veulent pas voir la France disparaître, diluée dans un fédéralisme apatride et dépravé. Les républicains des deux rives doivent prendre leurs responsabilités, maintenant qu’il n’est plus nécessaire de démontrer que la démocratie représentative est une escroquerie. Nous drainons des millions de Français, soyons à la hauteur de cette espérance. Qui aura ce courage ?

Natalia Routkevitch


-1/4/2025- S’en prendre aux « populistes » dans les prétoires plutôt que de les affronter dans les isoloirs : telle est la décision prise par la nomenklatura européenne.
Dodik, Georgecu, Le Pen – en l’espace de quelques jours, les têtes de ces figures encombrantes sont tombées l’une après l’autre.
On comprend que, face à ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, les oligarchies européennes aient des sueurs froides. Elles ne devraient pas ignorer cependant que ce qui a permis à Trump de triompher, c’est, entre autres, l’accumulation de procès intentés contre lui, qui a donné le sentiment d’une instrumentalisation du système judiciaire par les détenteurs du pouvoir.
Sans doute, en pesant les risques, a-t-on préféré l’éviction directe aux vieux mécanismes bien rodés depuis des décennies ?
Il faut dire que les vieilles recettes politiques utilisées pour tenir les « populistes » à distance sont usées jusqu’à la corde. On a sans doute conclu que cette fois, c’est le « no pasarán » qui allait « no pasarán » lui-même.
Dont acte.
Mais confisquer le choix démocratique est un pari risqué dans les pays où la popularité des dirigeants frôle le zéro. Même les populations les plus apathiques, réduites à quémander du « pouvoir d’achat », peuvent finir par se réveiller. Surtout dans ce très vieux pays, qui donne encore, parfois, des signes de vie, où la grogne venue des profondeurs de l’Histoire secoue et fait dénoncer la « France rance » qui « roule au diesel » et que l’on croyait neutralisée et euro-conditionnée.
Reprenons la danse,
Allons, c’est assez.
Le printemps commence,
Les rois sont passés.
Il vous faut tout rendre,
Rois embarrassés,
Qui voulez tout prendre
Et rien n’embrasser -
Dit un chant populaire français de l’époque des guerres de Religion.
Les guerres de Religion… Ce qui vient risque fort d’y ressembler.
Ce sera bien différent de ce que nous avait décrit Huntington. Et pourtant, terriblement violent.
Nous verrons bientôt si l’oligarchie a encore un peu de temps devant elle.
Avant qu’on lui demande de tout rendre.
Radu Portocala

-30/3/2025- À la politique internationale inepte de Biden s’est substitué ces deux derniers mois la politique internationale abracadabrante de Trump. C’est un changement, certes, mais il n’est pas aisé d’y voir un gain. Ni pour lui, ni pour l’Amérique, ni pour les autres. Il pratique ce qu’on pourrait appeler une diplomatie du caprice, une alternance permanente entre menaces et assurances, un fatras dont les enthousiastes assurent qu’il est calculé. Tout cela, pour l’instant, sans aucun bénéfice pour qui que ce soit.
Pour ce qui est de l’Ukraine, nous nous souvenons, bien entendu, de la fermeté de son plan : la paix en 24 heures. Cela fait 1656 heures (au moment où ces lignes sont écrites) qu’il exerce le pouvoir et la paix est loin, très loin d’être acquise.
Piètre psychologue, il ne s’est pas rendu compte que ses sorties agressives lors de la discussion avec Zelensky n’allaient pas nécessairement anéantir son interlocuteur, mais qu’elles risquaient, au contraire, de la braquer contre la prétention américaine d’imposer ses règles. On verra dans les semaines qui viennent si, à ce moment, Trump a perdu ou non la partie. Parce que, pour l’instant, Zelensky a fait savoir qu’il n’accepte plus la médiation de Washington et qu’il préférait celle Paris et de Londres. Que l’apparemment gagnant Trump soit mis hors jeu par le certainement perdant Zelensky est une chose assez cocasse.
Non content de ce contre-exploit, Trump a décidé d’agresser aussi et de menacer Poutine. Et de s’en vanter, en plus, comme d’un bon exploit.
Pousser Zelensky dans les bras de Macron et de Starmer est la pire gaffe à laquelle on pouvait s’attendre de la part de Trump. Qui plus est, après avoir repris les fournitures à l’Ukraine de matériel militaire.
Trump a voulu jouer le rôle de conquistador. Il serait dommageable pour tout le monde que, par erreur, il jouait celui du matamore.
Yann Bizien

-31/3/2025- Ils ne sont pas à bonne distance de nos frontières. Ce ne sont pas des Russes.
Non.
Ça se passe sur notre territoire. C'est bien en France. Ils attaquent nos forces de sécurité intérieure de façon ostentatoire et visible. Nos policiers doivent reculer. Ils savent que leur réaction sera scrutée et jugée et qu'ils n'ont pas franchement le soutien politique et les moyens juridiques pour faire face à la racaille qui avance et qui profite des faiblesses et de l'impuissance de "l'État de droit" qui ne s'adapte toujours pas assez vite face à ce fléau du laxisme, de l'impunité et de la violence qui se répand dans tout le pays.
Ce que l'on voit ici est notre plus grande menace. Elle est concrète. Ce n'est pas une fiction, ni une hypothèse.
C'est un autre État, sauvage, décivilisé, communautarisé, qui rejette nos lois, l'autorité, l'ordre et la fermeté.

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Marc Amblard

LA MAISON BLANCHE VEUT IMPOSER DES DROITS DE DOUANE À CERTAINS PRODUITS ÉTRANGERS : CE QUE LES MÉDIAS OUBLIENT DE DIRE

Savons-nous que depuis des décennies, les USA souffrent de barrières tarifaires imposées par les autres pays ?
Des exemples :
- l'Union européenne impose 50 % de droits de douane sur les produits laitiers américains ;
- le Japon impose 700 % de droits de douane sur le riz américain ;
- l'Inde impose 100 % de droits de douane sur les produits agricoles américains ;
- le Canada impose près de 300 % de droits de douane sur le beurre et les fromages américains…
Selon la porte-parole Karoline Leavitt (photo), cela rend quasiment impossible l'exportation de produits made in USA sur ces marchés et donc nuit aux entreprises et aux travailleurs américains.
C’est précisément pour faire cesser ces « pratiques commerciales déloyales » que l’administration Trump a décidé d’appliquer un principe de réciprocité en imposant à son tour une série de droits demain, 2 avril.
1/4/2025

31 mars 2025

Dessin de Chappatte

LA MORT D'UN RÉGIME

Gabriel Nerciat

-31/3/2025- François Mitterrand avait vu juste : aujourd'hui, lundi 31 mars 2025, les juges (trois d'entre eux, en tout cas, avec l'aide du pseudo-Parlement européen et du Parquet) viennent de mettre fin à la Ve République.
Sauf si un éventuel recours en appel intervient rapidement, le chef de l'État qui sera élu lors des prochaines élections présidentielles n'aura aucune légitimité – et ce qui restait encore du régime républicain, de fait, ne sera plus qu'une dépouille dérisoire séparée d'un corps sans vie.
Contrairement à ce que beaucoup pouvaient penser, ce coup d'État inédit et de dimension historique (bien plus grave que les émeutes insurrectionnelles du 6 février 1934 ou le soulèvement algérien du 13 mai 1958) n'a rien de surprenant.
C'est la suite tragique mais logique de ce qui s'est passé en Roumanie ces derniers mois, et qui ne doit rien au hasard. Le prolongement aussi des pronunciamientos répétés émanant du Conseil constitutionnel, du Conseil d'État, du Conseil de l'Europe et de la Cour de Justice de Luxembourg depuis le début de la décennie.
Cet évènement n'est pas seulement irresponsable et insensé (les éternels crétins droitards qui indécemment ou hypocritement s'en réjouissent, autour de Zemmour et de Retailleau, ne vont pas demeurer à la fête très longtemps).
Il confirme surtout la véracité de ce qu'affirment depuis quinze ou vingt ans les partisans de la démocratie illibérale : l'État de droit est devenu, en Occident, l'alibi et l'autre nom des dictatures du présent et de l'avenir.
Les petits-fils libéraux de Bela Kun et de Pinochet ont décidé de commencer des études juridiques ; c'est vrai que c'est plus reposant que l'apprentissage des disciplines militaires.
Ce matin, pour la première fois, le Rubicon a été franchi, et nul n'en mesure encore toutes les conséquences. On peut gager qu'elles ne seront ni éphémères ni pacifiques.

Marc Amblard