Translate

24 décembre 2025

Pierre Duriot

Alloncle a franchi la ligne rouge ?
 

-24/12/2025- Ca va devenir dur pour Alloncle. En face, le monde de la télé se drape dans son idéologie et sa bien pensance, semblant lui dire : « Oui on est de gauche et alors ? Comment pourrait-il en être autrement, c’est la seule posture digne ». Ernotte qui expliquait encore, il n’y a pas si longtemps : « On ne décrit pas le monde tel qu’il est mais tel qu’on voudrait qu’il soit ». En gros : la télé doit être de gauche, il n’y a pas d’autre solution et le fait qu’on s’en mette plein les poches n’est pas répréhensible : « Nous distillons la bonne parole, ça a un prix ». Et Alloncle de dénoncer Nagui, l’immigré par excellence, sur lequel peut reposer le narratif immigrationniste enrichissant pour la France : regardez Nagui, ils sont tous comme lui. Alors Braun-Pivet, la grande copine de Macron, d’arrêter le jeune député : demander des comptes à ces gens-là et dénoncer Nagui, ça ne se fait pas. Le problème est que si on arrête Alloncle, ça va se voir et ce sera intéressant de regarder si la droite soutien son député, ou si elle le lâche parce qu’elle fait partie du système et le cautionne. Et nous on verra si nos élus peuvent une fois de temps en temps défendre notre argent, ou s’ils ne sont là que pour faire croire qu’il servent à quelque chose dans un agenda déjà réglé.
Gilles Casanova
24/12/2025

Pourquoi l’arroseur arrosé fait-il toujours rire ?

23 décembre 2025

UN SI PEU ACTUEL DIALOGUE SOCRATIQUE

Gabriel Nerciat
23/12/2025

- Socrate, es-tu bien sûr que l'attrait pour les jeunes corps nous élève insensiblement vers l'Idée du Beau ?
- Pour sûr, cher Alcibiade. C'est lorsque je contemple la force harmonieuse de tes bras à chaque fois que tu manies l'épée, toi le moins scrupuleux et le moins fiable des êtres, que la quête intérieure de la pureté des formes ennoblit immédiatement mon instinct.
- C'est étrange. Quand Aspasie m'offre les charmes des plus belles et des plus jeunes de ses pensionnaires, parfois presque des tendrons à peine sorties de l'enfance, je ne pense à rien d'autre qu'à la fulgurance lente ou brutale du moment où je les possède. L'idée même d'une Idée me paraît alors incongrue. C'est lorsque ta laideur de silène occupe à nouveau mon esprit que soudain il commence à rechercher au-delà des choses sensibles un point invisible dont la présence des êtres que je désire ne me gratifie pas.
- Tu es trop impulsif, Alcibiade. Cela finira par te jouer des tours.
- Je passe ma vie entre les batailles et les orgies, Socrate. Comment veux-tu que je ne sois pas impulsif ? Le reste n'est consacré qu'à l'ambition politique, et parfois à ta salutaire compagnie. Il est vrai que les batailles et les orgies se ressemblent souvent, mais je ne pourrais pas vivre sans elles, car ce sont elles qui alimentent mon ambition et entretiennent ma vigueur. Plus je possède ou meurtris de corps, plus le monde me semble enfin compréhensible et maîtrisable. Soumettre de jeunes putains béotiennes à la fureur de mes désirs donne à mes facultés d'entendement un pouvoir que ta dialectique exaspérante ne pourrait pas éroder, ô Socrate. Les êtres qui fuient le sang et le sperme devraient tous être des esclaves ou bien alors des philosophes, comme toi, qui n'ont pas vocation à diriger la cité. Puisque nous avons la malchance de vivre dans une démocratie, où chaque citoyen en vaut un autre, il me faut les prestiges de la guerre et du stupre pour confirmer le sentiment intense que j'ai de ma supériorité.
- Méfie-toi, Alcibiade. La démocratie est un régime suffisamment vil pour se montrer bien plus habile que toi. Tu copules avec tellement de jeunes garçons et de jeunes filles, dans des endroits où le peuple n'entre pas mais qui demeurent connus des sycophantes et des magistrats, pour que tes dispersions tapageuses ne finissent par fournir des armes à tous ceux qui te haïssent.
- Je ne les crains pas. En réalité, il n'y a que toi, Socrate, qui m'attaches encore à cette cité perverse. Peut-être parce que tu ne partages aucune des passions qui me meuvent. Je pourrais la quitter demain pour Sparte ou même pour la Perse si l'envie m'en prenait. Je suis un homme sans patrie, qui sait trop bien que toutes les fidélités civiques briment ou aliènent un homme de valeur au lieu de le fortifier.
- Mais les éphores spartiates aussi connaissent ta réputation et tes mœurs, ô mon trop cher Alcibiade. Crois-tu donc que le bruit de tes orgies nocturnes, en dépit des soins d'Aspasie, ne parvienne pas jusqu'à Lacédémone ? Un jour, le jeune Platon m'a demandé, avec son air insupportable de touche-à-tout prétentieux, qui garderait les gardiens de la Cité. Je ne lui ai pas fait une réponse honnête, car il n'en aurait pas compris le sens. Mais à toi, je peux le dire. Ce sont nos vices qui nous gardent. Plus un homme qui a des penchants d'oligarque se croit invulnérable, plus ses dépendances érotiques finissent par indiquer à tous l'étendue perceptible de sa vulnérabilité. Ce n'est pas pruderie que le peuple aime la vertu, vois-tu ; c'est seulement parce qu'il sait que le domaine de la souveraineté réside au-delà.
Patrice Gohier
23/12/2025

L’audiovisuel public est le principal pilier de la propagande gouvernementale et du maintien de la bourgeoisie au pouvoir.
Il façonne l’opinion publique et les choix électoraux en invitant qui il souhaite, en évitant les débats et les questions qui fâchent, en décidant de ce qu’il faut croire, de ce qui est vrai et de ce qui est « complotiste ».
La commission d’enquête parlementaire dévoile en plus que c’est un « fromage » de la république : train de vie mirobolant des cadres, marchés truqués, rétrocommissions et corruption à tous les étages.
Il est donc évident que RIEN n’en sortira qui pénalise ce système mafieux, dernier rempart du pouvoir avant l’armée.

Natacha Polony

Le Conseil européen de cette semaine révèle l'état désastreux où se trouve l'Union européenne

-22/12/2025- Sur la question épineuse de l'accord de libre échange avec le Mercosur, aucune solution de long terme n'a été trouvée. Le voyage de Mme von der Leyen en Amérique du Sud a donc été reporté. C'est un moindre mal, mais cela pourrait ressembler pour la France aux derniers mots de Mme du Barry face à la guillotine : "encore un moment, monsieur le bourreau." Il est fort probable que les adversaires de cet accord n'aient obtenu que ce répit, afin de ne pas exciter encore plus la colère des agriculteurs, qui souffrent déjà des abattages massifs de troupeaux de bovins (dus à l'impéritie du Gouvernement, mais c'est un autre sujet).
Sur la question de la saisie des avoirs russes, c'est là encore une solution provisoire et insatisfaisante pour tous qui a été adoptée : un gel permanent d'une part, et un emprunt collectif d'une partie des États membres d'autre part pour prêter à l'Ukraine – prêt qui ne sera jamais remboursé, car il est rare que ceux qui réussissent à imposer leur volonté paient des réparations de guerre...
Ces deux sujets illustrent le fait que l'Union européenne n’arrive pas à être une puissance capable de mener une politique étrangère cohérente ; que "l'intérêt général européen" n'existe pas, car les intérêts des nations divergent ; que l'argument éternel selon lequel « l'union fait la force » est un sophisme : encore faut-il être d'accord sur ce que l'on veut faire. Ce Conseil européen est celui de la révélation des contradictions d'une construction irréaliste qui a cru qu’en niant les problèmes, on les effaçait.
Un exécutif qui défendrait les intérêts de la France en tirerait les leçons : l'Europe du traité de Rome, qui favorisait l'agriculture française et protégeait le marché commun par des tarifs douaniers extérieurs, a été détruite par les promoteurs d’une intégration forcée dont l’objet était d’imposer la libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises. Il est temps de trouver avec les nombreux États réalistes un accord pour revenir à une institution rationnelle qui favorise les coopérations mutuellement bénéfiques sans délire démiurgique ni a priori idéologiques dépassés.

22 décembre 2025

Radu Portocala

-22/12/2025- En Roumanie – et j’imagine que c’était à peu près pareil dans les autres pays du paradis rouge – les gens adhéraient au parti communiste pour ne pas être mal vus, pour avoir de l’avancement, pour obtenir quelques avantages - en somme, par opportunisme. Bien entendu, ils n’étaient pas nombreux ceux qui le reconnaissaient sans hésiter. Tous les autres justifiaient leur démarche jugée à juste titre comme immorale par les non-adhérents à l’aide d’une formule qui flottait quelque part entre lâcheté et stupidité : « Je veux changer les choses de l’intérieur ».
Je croyais cette phrase disparue, oubliée, enterrée dans l’immense cimetière des choses gênantes. Eh bien, non. Le très jeune, trop jeune M. Bardella me l’a rappelée sur le ton de profonde satisfaction que prendrait celui qui vient de faire une prodigieuse découverte. Il veut « changer de l’intérieur » l’Union européenne qu’il appelle « maison de la démocratie » juste au moment où cette chose succombe à la tentation de la censure. Diable ! Comme l’histoire se répète ! Comme les phrases stériles se répètent ! Autrefois, on prétendait vouloir changer le parti « de l’intérieur » pour manger un peu mieux que les autres. Mais le parti ne se laissait pas changer – et, d’ailleurs, une fois dedans, les nouveaux membres n’y pensaient même plus. Maintenant, on prétend changer « de l’intérieur » une Union européenne à ce point pervertie que rien ne pourrait faire d’elle une structure normale.
Comme les communistes par opportunisme d’autrefois, M. Bardella a l’air très content de sa trouvaille censée camoufler une des nombreuses pirouettes de son parti. « Oui, semble-t-il dire, nous avons voulu sortir de l’Union européenne, mais nous avons trouvé, entre-temps, une meilleure solution : Nous dirons à nos électeurs que nous restons dedans pour la changer à notre goût. »
C’est, en fin de compte, une sorte de macronisme adapté aux besoins du RN. Mais à quoi d’autre pouvait-on s’attendre ? M. Bardella n’est pas un révolutionnaire. Il est probablement davantage un conformiste ne dédaignant pas les avantages politiques de l’adaptation.
Pierre Duriot

Charles Alloncle en croisade…


-22/12/2025- Mine de rien, avec son enquête menée de main de maître sur la gabegie à France Télévisions, Charles Alloncle met le doigt là où ça fait mal. C’est à France Télévisions mais c’est aussi dans beaucoup d’autres « services » de l’État, où les salaires sont mirobolants, où les conflits d’intérêts sont la règle, le copinage une méthode et le pompage d’argent public, une tradition. Il enfonce un coin avec une volonté que nous exprimons souvent au RPF, celle de l’audit indépendant de ces niches où depuis des décennies on a pris l’habitude de vivre des largesses d’un argent public vécu comme inépuisable. Et à titre personnel, Alloncle a un bon coup à jouer, apparaître comme un homme propre et rigoureux, au-dessus des partis et des combines, marchant dans les pas de De Gaulle qu’il cite d’ailleurs, et animé par cet esprit très gaullien, rassembler autour de sa probité et se rendre indispensable à la vie publique, si ce n’est présidentiable, tant les autres peuvent avoir de casseroles. Mais en Macronie, en faisant le travail qu’il mène, il va surtout lui falloir rester en vie, pas comme d’autres avant lui, qui ont osé remuer le linge sale. Espérons qu’il a pensé à sa sécurité.
Gastel Etzwane
21/12/2025


C’est ainsi que les guerres se prolongent au XXIᵉ siècle. Non par des déclarations. Non par des votes parlementaires. Mais par des fuites anonymes de renseignements, blanchies par des médias issus de l’héritage Mockingbird, soigneusement synchronisées pour étouffer la diplomatie avant même qu’elle ne puisse respirer.
Reuters en est un exemple révélateur, recyclant des narratifs de renseignement sous couvert de journalisme. L’agence a retenu l’interprétation la plus favorable à l’escalade et l’a enveloppée dans l’autorité de l’anonymat : six sources « au fait des renseignements américains », dont l’une se référant à un rapport très récent datant de fin septembre, pour affirmer que Vladimir Poutine n’entendrait pas seulement s’emparer de toute l’Ukraine, mais aussi « reprendre » certaines parties de l’Europe. Il ne s’agissait pas d’une analyse. C’était un récit de menace : maximaliste, apocalyptique et, opportunément, invérifiable. Le type de récit qui transforme la négociation en capitulation et la retenue en trahison. Celui qui enferme les dirigeants élus dans la logique de la guerre sans jamais consulter le public.
Cette précision est essentielle. Les fuites anonymes de renseignement ne sont pas des objets neutres ; ce sont des instruments de politique publique. Elles façonnent les émotions collectives, rétrécissent l’horizon politique et fabriquent un sentiment d’inéluctabilité. Une fois qu’une population est convaincue qu’une guerre continentale est programmée, la diplomatie devient, par définition, illégitime. C’est ainsi que la paix est tuée sans débat.
Ce schéma n’est pas propre à une seule rédaction. Il est systémique et délibéré. Dans l’ensemble de l’écosystème médiatique occidental, les récits d’escalade sont régulièrement blanchis par l’anonymat, l’autorité et l’urgence, créant une boucle fermée où la peur produit des titres, les titres fabriquent le consentement, et le consentement génère une dynamique politique qu’aucun responsable élu ne semble en mesure d’arrêter. Reuters n’est pas la maladie ; c’en est un symptôme, au sein d’une architecture plus large qui récompense l’alarmisme et sanctionne la retenue. Là encore, tout est affaire de conception.
C’est précisément pour cette raison que la réaction de la directrice du renseignement national des États-Unis en exercice revêt une importance particulière.
Gabbard n’a pas temporisé. Elle a accusé Reuters de relayer des « mensonges et de la propagande » au service des va-t-en-guerre, averti que ces récits servent à « attiser l’hystérie et la peur » afin d’empêcher la paix, et déclaré que, selon les briefings de renseignement fournis aux parlementaires, la Russie cherche à éviter une guerre élargie avec l’Europe et n’a ni l’intention de conquérir toute l’Ukraine, ni a fortiori l’Europe.
Cette formulation est déterminante, car il s’agit du compte rendu même de Reuters de ses propos. La contradiction est dévastatrice : la même communauté du renseignement, citée anonymement pour gonfler la menace, fournirait, selon sa propre directrice, une évaluation bien plus mesurée à huis clos.
Cela révèle la supercherie au cœur du récit d’escalade. Même en supposant que les objectifs russes en Ukraine soient maximalistes, il n’en découle pas – ni logiquement, ni militairement, ni matériellement – que la Russie projette de mener une guerre continentale contre l’Europe de l’OTAN. Ce saut conceptuel ne relève pas de l’analyse du renseignement ; il s’agit d’un conditionnement psychologique.
Après des années de guerre d’usure, la Russie contrôle un peu plus d’un cinquième du territoire ukrainien. Cette réalité ne corrobore en rien les fantasmes de divisions blindées marchant sur Paris ou Berlin. Soutenir le contraire, c’est substituer la peur aux faits – exactement la manière dont on vend la guerre.
Il faut maintenant rapprocher cela des déclarations publiques de Gabbard lors du sommet TPUSA, où elle a affirmé :
«L’État profond nous combat à chaque étape, et il existe au sein de chaque agence fédérale.»
Cette phrase n’est pas une figure de style. C’est la description d’un comportement institutionnel. Des bureaucraties dont les budgets, le prestige et les carrières dépendent d’une confrontation permanente n’acceptent pas la paix en silence. Elles y résistent en divulguant sélectivement et hors contexte, en reformulant les évaluations, en retardant les négociations et en redéfinissant les menaces jusqu’à ce que l’escalade paraisse non seulement nécessaire, mais morale.
C’est ici que le discernement devient décisif, car la survie dépend du discernement, non des impressions. Gabbard est-elle sincère, ou lui permet-on de jouer le rôle de dissidente dans un théâtre contrôlé ? Ce n’est pas une accusation. C’est une exigence de prudence.
Les empires modernes ne réduisent pas toujours leurs critiques au silence ; ils les mettent souvent en scène, autorisent des transgressions limitées, maintiennent la dissidence à l’intérieur du périmètre et utilisent une opposition contrôlée pour re-légitimer des systèmes qui, en réalité, ne changent jamais de cap. Les mots, à eux seuls, ne constituent pas une preuve. L’attitude responsable consiste à prendre l’intervention au sérieux, à vérifier ce qui peut l’être, et à observer ce qui suit : cette rhétorique se traduit-elle par de véritables frictions politiques, des conséquences institutionnelles, une retenue budgétaire et une authentique voie de sortie… ou demeure-t-elle une simple soupape de décompression pendant que la machine de guerre poursuit sa marche ?
Autrement dit, la dissidence n’est réelle que lorsqu’elle coûte quelque chose au pouvoir : lorsqu’elle restreint de mauvaises options, perturbe des flux de financement, force la déclassification, ou oblige les institutions à se défendre au grand jour plutôt que derrière l’anonymat. Tout le reste peut encore paraître courageux ; l’histoire nous a pourtant appris qu’un courage sans conséquences est souvent toléré précisément parce qu’il ne change rien.
Cette question n’a rien d’académique. C’est l’épreuve décisive.
Il faut aussi élargir la focale à l’Europe, car la dynamique transatlantique est centrale dans cette problématique de sabotage. Depuis qu’il a quitté ses fonctions, Obama continue d’effectuer des apparitions politiques de haut niveau à l’étranger, notamment des visites documentées au 10 Downing Street et des rencontres avec des responsables britanniques actuels et futurs, officiellement présentées comme des échanges sur la technologie et la gouvernance.
Aucune théorie du complot n’est avancée – et aucune n’est nécessaire. La question à poser est simple : au nom de quel mandat des dirigeants non élus continuent-ils d’exercer une influence géopolitique à des moments de guerre active ? Qui bénéficie de cette continuité du pouvoir sans responsabilité ? Et pourquoi une telle influence est-elle tenue pour normale, tandis que les dirigeants élus sont enfermés par des récits de peur fabriqués ailleurs ?
Voilà le schéma général. Lorsque la paix menace des intérêts enracinés, le danger doit être amplifié. La Russie doit être présentée non comme un État doté d’intérêts de sécurité légitimes, mais comme un prédateur civilisationnel à l’appétit illimité. Alors seulement la censure peut être justifiée, la dissidence criminalisée, des budgets d’urgence votés et les opinions publiques conduites vers le fatalisme.
Et pourtant, l’agentivité demeure. L’histoire n’est pas automatique. Les récits ne se figent en destin que lorsqu’ils ne sont plus contestés, lorsque l’anonymat est confondu avec l’autorité et lorsque la peur est autorisée à devancer la vérification. L’avenir reste disputé précisément parce qu’il se débat encore en public.
C’est pourquoi le cadrage de Reuters est si dangereux : il est stratégique. Il rétrécit l’horizon jusqu’à faire apparaître la guerre comme la seule voie encore debout.
En apparence, Tulsi Gabbard a perturbé ce scénario.
La question de savoir si elle sera autorisée à continuer de le perturber nous dira tout.
Voici donc l’épreuve du réel qui s’ensuit – simple, observable, incontournable : Reuters clarifie-t-il, corrige-t-il ou persiste-t-il dans des fuites anonymes favorables à l’escalade ? Des responsables élus exigent-ils une déclassification ou des comptes ? Les dirigeants européens modèrent-ils leur rhétorique ou l’accélèrent-ils ?
Si elle est marginalisée ou diffamée, la paix a franchi une ligne rouge. Si elle est tolérée mais ignorée, la dissidence a été absorbée. Si son intervention impose la transparence, le débat et une véritable voie de sortie, alors quelque chose de rare et d’authentiquement porteur d’espoir est en train de se produire. Mais n’y comptez pas trop.
Il y a près d’un siècle, l’Europe a somnambulé vers la catastrophe, portée par des erreurs de calcul, des alliances rigides et des récits de menace jamais contestés. La leçon était censée être apprise. Les signaux d’alerte sont familiers.
L’histoire ne se répète pas par fatalité ; elle se répète lorsque les sociétés cessent d’exiger un choix.
Et le choix, aujourd’hui comme toujours, n’appartient pas à des sources anonymes, mais à ceux qui acceptent encore de les questionner et d’exiger des comptes. Si cet instant compte, ce n’est pas parce qu’un responsable a parlé ou qu’un article a été publié, mais parce qu’une ligne a été tracée entre la peur érigée en destin et la peur soumise à la raison. Les civilisations survivent non en croyant à l’inéluctable, mais en refusant de déléguer leur jugement.

21 décembre 2025

Uneek24

-26/11/2025- Luc Ferry crée la stupeur en direct en démontant, point par point, la propagande guerrière de l’Occident. Face à une présentatrice visiblement mal à l’aise, il expose sans détour comment l’Europe a alimenté la spirale de violence en Ukraine, soutenant des dérives qui ont plongé des populations entières dans l’horreur, avant d’oser demander aux Européens d’envoyer leurs enfants défendre un régime accusé d’exactions massives. Pendant que la Russie affirme être intervenue pour stopper les massacres contre les populations russophones, l’Occident, lui, répète son schéma habituel : se placer du côté des pires acteurs, justifier l’injustifiable, et maquiller la réalité sous des discours moralisateurs. Un moment de vérité rare, brutal, qui expose un système prêt à sacrifier des vies pour préserver son récit.

Cliquer sur l'image ↴
Patrice Gohier

Formé à la philosophie depuis plus de cinquante ans, ce qui m'a le plus gêné dans ma participation à la vie politique (20 ans !), c'est le sectarisme partisan, le "catéchisme de gauche" ; c'est pour ça que j'ai plusieurs fois changé de parti – Verts, PS, LFI – espérant toujours trouver l'herbe plus verte dans le pré d'à côté.
Peine perdue ! Le catéchisme est une obligation : il faut penser et croire tous aux mêmes litanies. Quiconque s'écarte du dogme devient un apostat. Un militant qui doute est un hérétique.
Je ne milite plus, n'étant pas disposé à abandonner la logique, la libre pensée, le doute hyperbolique et la remise en question. Bref, la philosophie.