Eric Vial
C’était en 2018.
J’avais assisté aux débats très intéressants sur LCP.
Dans mes souvenirs, pas un expert n’avait justifié la décision de rompre si subitement avec le nucléaire arguant qu’il y avait un risque important pour « notre indépendance énergétique » et sur « les possibles coupures d’électricité que cela pourrait engendrer ».
Mal préparée à la sortie du nucléaire, et surtout absolument pas en situation de compenser par les énergies renouvelables qui apparaissent toujours comme un pis-aller, la France a choisi de sortir au forceps par dogme et pour faire un coup de com’.
Mal lui en a pris. La guerre en Ukraine a aggravé la situation de notre dépendance énergétique. Désormais notre Pays n’exporte plus de l’énergie mais en importe, creusant du même coup notre déficit commercial. De toute l’histoire de France, jamais, y compris durant la période révolutionnaire, son déficit n’avait été aussi grand. Nos lendemains vont être très difficiles, c’est certain.
Pour compenser, la France rouvre en catastrophe des centrales à charbon dont le combustible est acheté dans le Pacifique, elle achète du gaz de schiste liquéfié aux USA, un gaz tellement dangereux pour la planète que son extraction est interdite en France : des hérésies écologiques.
Comble du comble, le gouvernement annonce désormais qu’il faudra faire des efforts cet hiver, « qu’il sera froid » , que c’est « la fin de l’abondance et de l’insouciance » préfigurant des renoncements sociaux qui seront difficile à faire passer.
Mais est-ce aux Français de supporter des décisions sur lesquelles ils n’ont pas été consultés et sur lesquelles les experts émettaient très clairement des doutes, notamment sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim ?
Il serait juste de ne faire supporter aux Français aucune hausse du prix de l’électricité ou du gaz ces prochains mois. Que les politiciens assument leurs choix : c’est leur responsabilité, pas celle du peuple, surtout à une époque où nous comptons 9 millions de pauvres en France !
Il en va aussi de la pérennité de l’Europe qui doit assumer ses décisions.
Les solutions sont dans leurs mains, pas dans les nôtres.