Jacques Cotta
"Friture variée de politiciens"
On les entend déjà nos « antifascistes » de pacotille, sonner le tocsin après les résultats des élections législatives en Italie qui ont donné la victoire à Giorgia Meloni et à son parti « Fratelli d’Italia » à la tête de la coalition formée avec « la Ligue » de Matteo Salvini, et « Forza Italia », de Silvio Berlusconi. On les entend crier d’autant plus fort que leurs hurlements n’ont d’autres fonction que de justifier leur posture ici, en France, et surtout de camoufler la nature politique et les raisons de ces résultats.
1/ Lampedusa se rappelle aux bons souvenirs de tous les « humanistes » italiens, mais pas seulement, français aussi, qui voyaient au nom des bons sentiments l'Italie jouer les gardes chiourmes de l’Europe en matière migratoire, ce que les Italiens ont largement refusé, comme hier les Suédois l’avaient fait.
2/ L’Union européenne, en imposant ses diktats, a suscité le vote italien. Les dernières menaces de von der Leyen contre les Italiens s’ils « votaient mal » ont poussé les indécis à renvoyer dans les cordes la présidente de la commission européenne en votant pour Meloni, affirmant leur attachement à leur souveraineté.
3/ Le Parti démocrate qui se veut de gauche passe sous la barre des 20%. L’appel au vote utile, dans un contexte d’abstentions massives, n’a pas joué en sa faveur. Les Italiens ont indiqué qu’ils attendent des réponses aux questions qui les assaillent, pas des professions de foi vides de sens.
Pour la réalité, malgré les épouvantails agités par les institutions européennes et ses affidés, Giorgia Meloni ne devrait pas être très embarrassante. Elle est euro compatible et ne menace pas de quitter l’Union européenne. Elle se propose d’engager une discussion avec la commission européenne pour « ajuster le plan de relance en fonction des conditions, des nécessités et des priorités nouvelles ». Aucune remise en cause donc. Elle devrait même remplir la fonction de rempart aux velléités du peuple italien d’en finir, sans apporter la certitude qu’elle pourra y parvenir.
Sur le plan international, elle s’affirme anti poutinienne et soutient l’Ukraine et l’OTAN contre la Russie.
Et sur le plan intérieur, elle tient un discours assez « mode » en préconisant notamment d’agir sur le chômage des jeunes, en favorisant les contrats d'apprentissage, les stages, les petits boulots, et d'alléger la fiscalité sur l'emploi.
En réalité le fascisme de Meloni est assez proche sur bien de points du macronisme de Macron… Sur bien des points seulement. Car elle se prononce contrairement à Macron pour agir « contre la fraude fiscale », pour « revaloriser les minimas sociaux, retraite et invalidité »…