Guy Mettan
journaliste indépendant suisse
Extrait d'Arrêt sur info du 16 septembre 2022
« Crimes contre crimes, accusations contre accusations, on n’est pas plus avancé si l’on regarde les choses avec un peu de distance. Et dans tous les cas, si l’on est honnête, force est de constater que l’on n’en sait trop rien pour l’instant et que, si l’on souhaitait juger l’agresseur supposé pour ses crimes, il faudrait d’abord commencer par soi-même.
De même, l’Occident, et Europe en particulier, aime à se poser en modèle de la liberté d’expression, comparé à une Russie qui les bafouerait sans vergogne. Mais comment expliquer alors que nos médias sycophantes piétinent tous les critères d’une information objective en prenant unanimement parti pour l’Ukraine sans écouter l’autre partie ? Altera pars audiatur disent pourtant les manuels de journalisme. Mercredi matin, trois experts débattaient au journal du matin sur France Culture, tous antirusses viscéraux, Edwy Plenel en tête. Où est le fameux pluralisme de la presse ? La diversité d’opinion ? Et pourquoi a-t-on purement et simplement interdit les médias russes RT et Sputnik de l’UE ? N’est-ce pas une atteinte crasse à la liberté d’expression, même quand on tente de la justifier sous prétexte de contrer « la propagande russe » ? Depuis quand la censure est-elle démocratique et représentative de la liberté d’expression ? Et comment justifier le traitement ignoble infligé à Julian Assange, Edward Snowden ou Chelsea Manning, parce qu’ils ont dénoncé les turpitudes de la NSA, les crimes américains en Irak ou les compromissions d’Hillary Clinton et du fils Biden ? »
Outre la propagande ininterrompue et la démonisation de tout avis contraire (exemple avec S. Royal), le fait de censurer les médias russes, un pays avec lequel nous ne sommes pas officiellement en guerre (et von der Leyen n'a aucune légitimité pour affirmer le contraire), est le signe de l'effondrement intellectuel et moral du camp du Bien, et de son tropisme totalitaire.
Vincent Verschoore