Gilles La Carbona & Pierre Duriot
Notre cher Président, celui qu’il fallait absolument avoir pour ne pas sombrer dans le chaos de l’extrême droite, adepte de la fin de l’abondance, des privations et restrictions en tous genres, a décidé d’augmenter le budget de l’Élysée de 5.2 millions d’euros. Pourquoi faire exactement, il ne peut plus mettre un pied nulle part et risque donc de beaucoup moins se déplacer ?
Aux gueux les restrictions, les privations, les menaces de sanctions financières, si jamais ils n’ont pas le comportement adéquat face aux pénuries, directement imputables à l’impéritie de sa majesté et de ses ministres godillots, mais pour lui, le confort doit être absolu. Et nos députés ne disent rien, trop occupés sans doute, à savoir qui bat sa femme, à l’extrême gauche.
Macron promet des milliards à Bill Gates, prélève du matériel militaire directement dans les stocks de notre armée et personne ne bronche. C’est bien au parlement d’approuver et de contrôler l’ensemble des finances de notre pays non ? Donc s’il veut 5,2 millions de plus pour le fonctionnement de son palais, c’est bien après que l’Assemblée nationale lui en ait donné l’autorisation ? Mesdames et messieurs les députés rassurez-nous, il ne se sert tout de même lui-même comme il l’entend ? Face à votre inertie on se demande si vous lui avez signé une procuration, avec laquelle il vient taper dans la caisse, comme bon lui semble, avec votre bénédiction.
N’y a-t-il plus que le simple citoyen pour être choqué de voir la nouvelle noblesse se vautrer dans l’argent facile, tout en demandant au peuple de plus en plus de sacrifices ? Les journalistes ne parlent pas de cette dérive, trop occupés à préserver un pouvoir qui les subventionne et les syndicats ne cillent pas non plus.
Il y a du cynisme à faire une telle demande au moment où il intime l’ordre au peuple de faire des économies. Ce n’est pas seulement offensant, c’est scandaleux. Nous n’avons plus l’impression d’être au sein d’une république, mais bien d’une royauté ou d’un empire, dans lequel le monarque disposerait du pouvoir absolu, dont il userait et abuserait, face au peuple démuni, à la merci de ses décisions les plus folles, les plus outrageantes, et contre lesquelles ses soi-disant représentants demeureraient, par on ne sait quelles motivations, impuissants. Au moment où Mélenchon dresse un parallèle avec les Versaillaises qui avaient ramené le roi, on l’accuse de « brutaliser » la vie politique. C’est curieux, on avait l’impression que Macron avait brutalisé la vie tout court, au flash-ball, au confinement et au Rivotril, entre autres…
Tout de même, il consent une aide d’État sur l’essence, que nous payons et un chèque énergie, que nous payons aussi. Magnanime, il nous aide avec notre argent, nous restitue des miettes et se taille la part du lion. Mélenchon, qui n’est pas notre tasse de thé, laisse en filigrane, une question qu’il faut maintenant se poser : la France peut-elle s’en sortir par la voie institutionnelle ? Macron lui même ne le pense pas. Il avait expliqué, qu’il fallait venir le chercher.