Gabriel Nerciat
Caramba, encore raté.
Mais Darmanin s'en moque, bien sûr : dans la Macronie, aucun échec, même et surtout s'il contribue à rendre l'Etat ridicule, n'amènera ou ne justifiera la moindre sanction politique.
Vous verrez même - je suis prêt à le parier - que des députés de Renaissance ou des ministres d'Elisabeth Borne n'hésiteront pas à rétorquer qu'il ne faut pas confondre le droit belge et ses imperfections avec l'indispensable, nécessaire, indépassable solidarité européenne.
Sur le fond, l'affaire de l'imam de Denain et le fiasco retentissant de la place Beauvau, dignes du Roman de Renart (mais où, malheureusement, c'est le ministre français qui joue le rôle du loup germanique Ysengrin et l'imam frériste marocain celui du goupil hainuyer), illustre la même réalité que celle énoncée l'autre jour par Caroline Fourest à propos du meurtre de Lola (cf. statut précédent).
À savoir que l'immigration de masse et l'incapacité volontaire des gouvernements nationaux européens de l'entraver ou d'y remédier sont devenues des composantes structurelles du Système politique, idéologique, économique et moral que par commodité on a résolu d'appeler mondialisation. On ne saurait dès lors empêcher l'état de droit – français, belge ou supranational – de veiller à leur pérennité.
La colonisation des nations européennes par des populations extérieures au continent, majoritairement musulmanes, en soi n'est pas un problème ou un malheur ; c'est la contrepartie d'une chance insigne, dont il convient d'accepter sans trop maugréer les aspects tragiques, anarchiques ou déplaisants.
Si des Algériens, des Marocains, des Afghans, des Turcs, des Maliens, des Ivoiriens, des Sénégalais, des Erythréens, des Soudanais ou d'autres viennent par centaine de milliers chaque année tenter de s'installer en France, c'est parce que nous sommes l'une des plus belles nations du monde, les plus avancées, les plus attractives, les plus enviées.
Regardez donc par contraste la Russie, la Chine, la Hongrie, le Japon, même l'Espagne ou la Corée : ce n'est pas du tout la même chanson.
Le progressisme libéral, qui a prétendu éradiquer toute pulsion sacrificielle de l'organisation des sociétés modernes, dissimule de moins en moins hypocritement la nature du sacrifice ultime qu'il attend des peuples occidentaux au sein desquels il est né et est parvenu à s'implanter.
Aucun assassinat, aucun viol, aucun désordre, aucune violence ou aucun affront à l'égard des autorités étatiques ne doit remettre en cause l'élection particulière dont la force de l'immigration est l'indice.
Et ce n'est pas parce que cette loi est bien de nature sacrificielle qu'il faut remettre en cause sa pertinence ou sa légitimité.
Qu'on se le dise (traduction : Inch'Allah). 22/10/2022