Gilles La Carbona
Votre appartenance à la famille Gaulliste fait de vous les héritiers de son œuvre, de son esprit, mais aussi l’ultime rempart contre le délitement de l’idée de nation et de souveraineté nationale. Nous devons, ensemble, préserver ces idées gaullistes, attaquées de toutes parts par ceux qui se prétendent progressistes, mais détruisent les fondements même de notre nation, au prétexte que la mondialisation l’exigerait et qu’elle serait l’unique voie d’avenir.
Depuis des années, pour faire bonne figure et tenter de ne pas être ostracisés par la presse subventionnée, vous vous êtes rangés, parfois à contre-cœur et avez soutenu des lois, des réformes, dont vous sentiez bien la dérive vers ce qui n’est plus l’essence de notre famille. Mais la pression médiatique, la volonté de ne pas pratiquer l’obstruction, vous ont conduits à abandonner les fondements du gaullisme, à savoir l’indépendance et la souveraineté, ciment de la République Française.
La Commission européenne, non élue, non légitime, est devenue omnipotente, au point d’imposer ses vues, sans même que les parlements nationaux puissent s’y opposer, rendant obsolète et même malvenue, la souveraineté nationale, chère au général de Gaulle. Le dépeçage de notre industrie nucléaire, au motif de délires idéologiques, n’est-il pas la dernière preuve de ce constat ? Aurait-on pu imaginer que l’indépendance énergétique, construite avec tant de génie et de constance, pouvait être sacrifiée sur l’autel d’intérêts supranationaux et de mensonges écologiques ?
Les aides à l’Ukraine pourraient également être évoquées, elles qui ne sont décidées et entérinées que par la Commission européenne et par le président Macron, alors qu’il s’agit de matériel pris sur nos propres troupes et non des pièces sorties des usines. Est-il concevable que nos armées soient dépouillées de cette façon, sans que le parlement n’ait son mot à dire ?
Aujourd’hui, notre système de retraites, fondé sur la solidarité nationale intergénérationnelle, directement issue du CNR, représente un pacte commun entre les générations et constitue un gage d’avenir pour tous ceux qui ont travaillé. Ce système de retraite est financé jusqu’en 2032, il n’y a donc aucune urgence à le démanteler. Et Macron avait, dans un premier temps, assuré qu’il ne repousserait pas l’âge de départ à la retraite.
La macronie veut finir de détruire le dernier bastion gaulliste et réduire à néant la valeur travail, à l’origine de l’essor de notre civilisation et également, garantie de sa pérennité. Vous ne pouvez pas vous laisser entraîner à briser ce socle et à laisser l’épargne de plusieurs générations, filer entre les mains de fonds de pensions étrangers. Penser que la spéculation assurera les retraites de demain, n’est pas un pari osé, c’est de la folie. Les bourses n’auront jamais, dans leurs tourmentes habituelles, la sécurité de caisses gérées et contrôlées par notre État. Le général de Gaulle, visionnaire, avait compris qu’une débâcle financière ne pourrait toucher un tel système et qu’il assurerait le versement des retraites, pour peu que l’on ne détruise pas ce qui lui permet d’exister, à savoir, un environnement économique stable et diversifié, une industrie locale capable de donner du travail à la majorité des citoyens. Certes, il n’avait pas prévu les délocalisations et la recherche constante de la satisfaction des actionnaires.
Il n’y a pas d’urgence du financement, mais bel et bien une urgence dans la formation des jeunes, la relocalisation de nos industries, la valorisation du travail manuel. Une autre voie est possible et elle passe par une autre vision de ce dossier. Nos jeunes doivent pouvoir entrer dans la vie active plus tôt, dans des infrastructures adaptées. Et nos anciens doivent pouvoir cesser de travail, sans être usés et malades et en ayant transmis leurs savoir-faire. C’est là le vrai cœur de la réforme des retraites. Il est urgent d’attendre et de se servir de ce dossier pour faire tomber ce gouvernement inepte, qui nous mène aux rationnements, à la ruine et aux privations de libertés.