Translate

10 octobre 2022

Yann Bizien

Depuis des mois maintenant, le Président Zelensky catalyse une logique, inédite depuis 1939, de guerre mondiale. Il cherche en permanence à entraîner tout l'Occident dans une grande confrontation militaire contre la Russie qui a perdu son "glacis stratégique" historique progressivement préempté par l'OTAN.
Ce matin, il appelait le président français, et d'autres, à une "réaction forte face à Moscou". Hier, il se moquait du sabordage du Pont de Crimée. Il y a quelques jours, il appelait l'Occident à des frappes nucléaires contre la Russie, à abattre le président russe et à tuer tous ses soldats 'un à un". Il y a quelques semaines, il exigeait la fourniture de missiles américains à très longue portée pour obtenir un potentiel de frappes dans la profondeur du territoire russe. Il vient d'ailleurs d'essuyer un refus catégorique des États-Unis qui jugent sans doute le président ukrainien incontrôlable, voire dangereux.
Le président ukrainien entretient un climat très éloigné du statu quo et d'une perspective de paix. Bien au contraire, ses appels, son discours belliciste, ses décisions, ses actes, et son comportement ironique semblent dépasser, désormais, l'idée d'une guerre simplement conventionnelle.
Avec son "aura" d'invincibilité, Monsieur Zelinsky a perdu son sang froid et toute maîtrise. Certains diraient même qu'il a désormais la "grosse tête". Il n'a plus aucun recul, plus aucune raison et plus aucune sagesse. Il surfe sur les émotions internationales suscitées par la guerre. Il tire avantage de son audience planétaire, de ses invitations dans tous les hémicycles nationaux, de la compassion et de la complicité des dirigeants occidentaux et du soutien des très nombreux médias partisans et anti russes. Pour se donner de l'assurance, il s'appuie également sur la convergence de flux très importants d'argent et d'armements vers l'Ukraine qui alimentent sa soif de gloire, sa communication et son effort militaire.
Je me pose la question du contrôle de tous ces soutiens occidentaux fournis et livrés à l'Ukraine, pays réputé pour sa corruption endémique. Je me pose aussi la question des aptitudes du président Zelinsky à la conduite de la guerre et, surtout, à imaginer les conditions de la paix.
Les pronostiqueurs de victoires se sont trompés avec leur triomphalisme hâtif de ces dernières semaines : nous pouvons déjà dire que le président Zelinsky ne sera jamais Winston Churchill.