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12 octobre 2022

Yann Bizien

Emmanuel Macron devrait s'exprimer ce soir dans une émission télévisée d'une grande chaîne publique. Il y abordera notamment sa position sur la guerre en Ukraine, sur la crise énergétique et sur les tensions internes à l'Iran.
Sur ce dernier point, plutôt que de donner des leçons de morale à une puissance étrangère, notre Président ferait bien mieux de s'occuper prioritairement du problème de l'intensification et de l'extension du port du voile sur le territoire français, après l'avoir quasi encensé lors d'une séquence électoraliste soigneusement planifiée à Strasbourg à l'occasion d'un déplacement de campagne lors les dernières présidentielles.
Sur l'Ukraine, celui qui fait le constat d'un "changement profond de la nature de la guerre", sera-t-il en mesure de mettre un plan de paix sur la table, ou va-t-il encore accélérer aveuglément dans le sens de la montée des extrêmes et d'une confrontation élargie ? Comment peut-il justifier toutes les livraisons d'armements, tous les déploiements militaires ainsi que les aides financières à un pays fortement corrompu, dont le président zélé ne cesse de vouloir la guerre, et pas la paix ? Enfin, croit-il vraiment pouvoir agir sur la volonté et sur la détermination de la Russie à défendre son glacis stratégique et ses intérêts vitaux face à l'expansion ininterrompue de l'OTAN à l'Est ?
Si nécessaire, est-il certain de pouvoir mobiliser des dizaines de milliers de Français qui estiment que cette guerre n'est pas la nôtre ? A-t-il l'assurance de pouvoir tenir un effort de guerre sur le temps long, alors que nos armées manquent cruellement de munitions ?
Autrement dit, notre jeune président n'est-il pas en train de nous entraîner dans la logique de chaos et de guerre voulue par les États-Unis sur notre continent, pour tenter d'affaiblir durablement la Russie et rendre l'Union européenne encore plus dépendante des Américains ?
Sur la crise énergétique, peut-il avoir un brin d'humilité pour admettre publiquement ses fautes et ses négligences, reconnaître que notre situation catastrophique ne peut pas être exclusivement mise sur le compte de la guerre en Ukraine ?