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27 novembre 2022

La peur est partout

Yann Bizien

Le pouvoir s'étonne, s'inquiète et redoute comme jamais la colère sociale. Il guette "les signaux faibles" et les "secousses du peuple" parce qu'il n'a plus aucune prise sur l'action et sur les passions. Il cherche par tous les moyens à réduire les incertitudes sur l'avenir.
Il utilise beaucoup le verbe et les formules pour agir sur les consciences. Et il occupe les plateaux pour gérer les angoisses.
La peur est partout. Mais rien n'y fait. Les illusions des Français les plus naïfs sont déjà perdues. Ceux qui croyaient dans plus de sécurité et de prospérité désespèrent. Nous redoutons l'avenir de nos enfants. Et l'enthousiasme politique de 2017 s'est effondré.
Les riches deviennent plus riches. Mais le peuple reste à la peine parce qu'il paie toujours trop d'impôts, les salaires restent bas et les prix s'affolent. Son pouvoir d'achat est en berne. Le pays accumule un déficit et un endettement records. L'immigration incontrôlée nous prend à la gorge et nous coûte un pognon de dingue. Et la guerre nous enveloppe de son brouillard.
Le peuple a peur pour sa sécurité. Notre pays ensauvagé, faute d'autorité, de fermeté et de courage, est devenu le plus dangereux en Europe.
C'est évident, le peuple a peur. Le pouvoir, paralysé, aussi. Il consomme notre argent pour tenter de préserver la paix "quoi qu'il en coûte". Mais il ne contrôle plus les oppositions qui catalysent les colères. Et il redoute les grondements de rue, comme la radicalité et la puissance des foules.
L'exécutif y est pour quelque chose dans tout ça. C'est lui qui a atrophié et tiers-mondialisé notre pays. C'est lui qui ne parvient pas à protéger le peuple et à lui garantir sa sécurité. C'est lui qui n'arrive pas à le hisser vers le haut pour l'aider à mieux vivre.
Notre tout jeune président est déjà en panne de vision et en fin de vie politique. Il n'a plus de majorité absolue "pour satisfaire ses caprices et faire ce qu'il veut". Il trouve partout de la résistance dans les oppositions. Et il est désormais contraint d'utiliser des armes constitutionnelles pour faire avancer aux forceps ses textes à l'Assemblée. [...]