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28 novembre 2022

Le sacrifice minable des soignants

Gilles La Carbona

La réintégration des personnels suspendus s’est enfin invitée dans le débat, à l’Assemblée nationale. Étonnamment nous avons pu voir les trois groupes d’opposition se battre pour la même cause. Depuis le mois de juin ils nous avaient habitués à la posture inverse. Sur le moment, on a pu se demander d’où venait ce retournement de situation. Une prise de conscience soudaine, notamment des LR, poussés par les échos négatifs sur leur comportement, remontant des circonscriptions ? À force de chérir ostensiblement le pouvoir, le retour de bâton se profilerait à leurs yeux et les obligerait à modifier leur attitude vis-à-vis de la macronie ? On s’est mis à rêver d’une opposition enfin unie, capable de faire tomber ce gouvernement. Mais l’élan a fait long feu, il a suffi que Borne dégaine sont 49.3 pour faire taire les simulacres d’offuscation. Ils sont décevants à se déballonner en permanence à la moindre chance de faire tomber le gouvernement. Ils se font confisquer le débat sans rien dire, dès que le maître élève la voix.

Ces oppositions nous fatiguent avec leur jeu de dupe, pendant que les soignants dont nous manquons crèvent dans un coin, dans l’indifférence des uns et la lâcheté des autres. Si les groupes d'opposition étaient prêts à les réintégrer, alors il fallait renverser ce gouvernement. Il leur faut quoi ? Quels comptes ont-ils l’intention de rendre aux électeurs ? Il y avait là une occasion de renverser ce régime infâme et ils ont choisi la défaite, quand il aurait fallu de l’orgueil et du cran. Qu’ils s’inspirent donc de l’étranger, de l’Italie par exemple, qui n’a pas hésité à renverser son gouvernement, sans pour autant sombrer dans le désordre, comme le prétendent les LR. Et pourtant, le gouvernement était incapable de présenter des contre-arguments sérieux, se contentant de traiter les opposants d’antivax ou de complotistes, comme si ces termes étaient à eux seuls des preuves irréfutables.

Le président lui-même a dit qu’il faisait confiance à la science et que si la science expliquait qu’il n’y avait aucune contre-indication à la réintégration des non-vaccinés, il le ferait. La science l’a dit, les autres pays l’ont fait, que lui faut-il, au président et à ses députés godillots ? La macronie est obligée d’insulter, faute de prouver scientifiquement ou par la logique, que sa position sur ce dossier est dépouillée de toute vue factuelle, mais marque bien la volonté d’être politiquement mesquine. Les occasions manquées se succèdent pour ces oppositions n’arrivant décidément pas à saisir le moindre ballon et à faire payer leur inaction à des familles laissées sur le carreau, sans la moindre justification sanitaire.