Les Chinois sont à bout et se révoltent. Ils ne veulent plus de la politique zéro-covid qui pousse les autorités à confiner tout le monde au moindre cas. Il est vrai que ces populations sont soumises à rude épreuve depuis le début de l’épidémie, avec des mesures encore plus coercitives qu’en France, lesquelles ont déjà occasionné une augmentation de la mortalité, non à cause du virus ou du vaccin, mais de l’arrêt de traitements dont les personnes étaient dépendantes. En Chine, il y avait en plus des problèmes pour s’approvisionner en nourriture et la police tapait fort quand on était pris hors de chez soi.
Les confinements mais pas seulement. Les Chinois protestent aussi contre la numérisation de leurs vies et ils ont commencé à détruire les cabines automatiques de tests anti-covid et un certain nombre d’ustensiles fonctionnant avec des codes barres attribués aux personnes et censés régenter la vie quotidienne. Même si on sent bien que les États, tous autant qu’ils sont d’ailleurs, tentent de nous emmener de concert vers ce genre d’existence sous une chape d’informatique, les Chinois sont en train de nous montrer qu’il y aurait une dose maximale admissible, supportable par l’humain et qu’en Chine, elle est en train d’être atteinte.
En Europe aussi, en France notamment, il existe une forme de ras-le-bol, avec peut-être, ce qu’on peut considérer comme des prémices, la destruction régulière de radars routiers, en Bretagne par exemple, ou dans des périphéries urbaines, ceci parce que c’est un aspect du flicage de nos vies contre lequel il semble plus facile de lutter, que contre l’informatisation de nos dossiers médicaux, par exemple. Le suivi de l’évolution des manifestations chinoises peut avoir valeur de jauge sur ce qu’il va être possible, pour un gouvernement de tendance totalitaire, y compris le nôtre, de mettre en place, ou pas, avant que ne naissent des mouvements massifs de contestation. Ils sont plus ou moins anticipés puisque Macron a fait très largement renforcer les armements des forces de l’ordre à destination, non pas d’une guerre contre un ennemi extérieur, mais bien contre des manifestations populaires de grande ampleur et on sait, au vu de l’expérience des Gilets Jaunes, qu’il peut pousser très loin dans les consignes données pour la répression. Lui aussi, doit regarder de près ce qui se passe en Chine.
Le préfet Lallemand, de triste réputation, dernièrement, donnait sa vision des répressions à venir et nous faisait un peu froid dans le dos. À ce titre, on ne sait pas si Macron pourrait se permettre ce que les Chinois se permettent, mais personne n’est sans doute prêt à parier qu’il ne le ferait pas. Reste à savoir si les forces de l’ordre accepteraient de tirer sur la foule, si l’ordre leur en était donné et si le chef de l’État, qui nous a habitué aux outrances, donnait cet ordre. L’impression générale est néanmoins, celle d’une tension entre les peuples des pays développés et leurs gouvernants, en Chine, en Iran, mais aussi dans quasiment toute l’Europe.