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28 novembre 2022

L'Union européenne ne sera jamais une puissance et un espace de prospérité

Yann Bizien

Emmanuel Macron sera reçu cette semaine par le président Joe Biden au nom de l'amitié "franco américaine" pour sa seconde "visite d'État" alors que notre pays décroche dans de nombreux classements.
Comme affirmé à l'époque par le général de Gaulle, "les États n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts" à défendre et à préserver.
Or, la caricature ci-dessous illustre bien aujourd'hui l'état de dépendance de l'Union européenne vis-à-vis des États-Unis. Elle est également emblématique du démantèlement de notre souveraineté.
La France en faillite, surendettée, désarmée, menacée de l'intérieur, submergée par des vagues migratoires et ensauvagée, n'a plus de frontières défendues, plus d'indépendance industrielle et donc plus de crédibilité pour peser efficacement dans les relations internationales.
Le problème est que les Américains tirent des avantages compétitifs majeurs des sanctions économiques imposées à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine. Mais ce n'est pas le cas de l'Union européenne, soumise aux intérêts de la Maison Blanche, à l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat, à la pénurie d'énergie disponible et au coût de son soutien à l'effort de guerre ukrainien.
Les Américains ont délibérément rompu nos liens économiques avec la Russie pour nous vendre désormais leur gaz à prix d'or, pour mettre leur industrie d'armement à la disposition de l'Allemagne qui réarme massivement et pour stimuler leur marché de la voiture électrique.
Emmanuel Macron est obsédé par son idée de "souveraineté européenne" alors que les États membres de notre vieux continent manifestent de plus en plus de divergences stratégiques et idéologiques. En se mettant exclusivement, naïvement et aveuglément au service d'une entité politique hybride, coûteuse et inachevée, il abandonne l'idée d'une France souveraine et indépendante.
Les Américains sont passés maîtres dans l'art de la captation de marchés. Ils ont même provoqué pour cela une guerre par procuration sur notre continent. Et ils seront d'ailleurs en première ligne lorsqu'il faudra, tôt ou tard, reconstruire l'Ukraine.
Emmanuel Macron ne le montrera pas, évidemment. Mais notre chef d'un État en faillite reviendra des États-Unis les mains vides et encore plus "vassalisé" qu'hier.
Les États-Unis n'ont aucun intérêt à voir une Europe forte, riche et prospère. Ils ont intérêt à contrôler notre état de dépendance et de puissance. À cause des Américains, l'Union européenne ne sera jamais une puissance et un espace de prospérité.
Pire, notre continent risque fort de ne plus connaître la paix pour longtemps.