Gabriel Nerciat
Très drôle, de voir tous les éditorialistes tartuffes de la presse assermentée et les lèche-culs de la Macronie applaudir frénétiquement, des larmes dans les yeux, à la révolte des jeunes citadins chinois de Shangaï et de quelques autres grandes villes de l'Empire du Milieu contre la politique autoritaire de confinement et de privation des libertés du Parti communiste.
Alors qu'on imagine facilement ce que les mêmes auraient dit si quelques centaines de milliers de Français il y a deux ans s'étaient réunis au coeur de Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Rennes, Strasbourg ou Toulouse en criant : "Liberté, droit, justice ! Macron, dégage ! À mort l'euro-libéralisme autoritaire et le despotisme sanitaire ! Delfraissy, Véran, Deray à la lanterne, Raoult au pouvoir !"...
Le gros Yves Calvi aurait décrété la République en danger, Jean-Michel Aphatie aurait appelé à l'aide le préfet Lallement ou ses flics éborgneurs de la BAC, et Maurice Szafran, ou même ce vieux pingouin décoloré de Luc Ferry, auraient soudain trouvé des vertus revigorantes à la politique de Saint-Just.
Car, malgré tout, la seule et vraie question demeure : pourquoi sommes-nous devenus plus serviles, ou moins courageux, que ces Chinois ?
Et pourquoi les pires des Français sont-ils aujourd'hui si soulagés de vérifier que ce qui se déroule à Shangaï sous nos yeux pas encore endormis n'ait jamais pu avoir lieu à Paris ?