Yann Bizien
Les dirigeants des exécutifs européens peuvent-ils prendre conscience que leur aide financière et militaire à l'Ukraine, pour soutenir son effort de guerre, pourrait se retourner à terme contre leurs intérêts ?
1. La Russie dispose aussi de solides preuves sur des crimes de guerre imputables au régime ukrainien.
2. Le flux d'argent occidental qui irrigue l'économie ukrainienne est sous surveillance mais le niveau de corruption est tel dans le pays que les risques d'abus et les dérives restent élevés.
3. Les ressources financières consommées par les pays occidentaux pour soutenir cet effort de guerre impactent leurs politiques intérieures. En France, nos hôpitaux et nos armées, notamment, ont plus que jamais besoin de ces ressources.
4. La crédibilité du président ukrainien est mise en cause par son mensonge sur l'origine du missile tombé sur le territoire polonais.
5. Ce même président a clairement revendiqué sa volonté d'entraîner les pays membres de l'OTAN dans cette guerre, plutôt que d'imaginer les conditions d'une paix nécessaire.
Ces cinq biais affectent le climat de confiance autour du président Zelensky.
Depuis la victoire des Républicains à la Chambre des représentants, et les opérations ciblées de la Russie sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, les États-Unis semblent moins disposés à soutenir sans conditions et indéfiniment cet effort de guerre.
De même, nous ne connaîtrons jamais le contenu de l'échange d'hier entre Emmanuel Macron et le président Zelinsky. Il y a une forte probabilité d'une chute de la confiance entre les deux présidents.
Dans cette dialectique des volontés, deux choses sont désormais sûres :
1. Le soutien occidental à l'Ukraine ne peut pas être entaché par le comportement et les décisions d'un régime ayant perdu beaucoup de crédibilité dans la conduite de cette guerre.
2. Les Américains ont atteint leur objectif stratégique sur notre continent et considèrent que l'Ukraine doit être l'objet d'une partition.