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21 novembre 2022

Yann Thibaud

Dans l'actuelle opposition entre le bloc occidental et les BRICS, je ne suis pas certain d'avoir envie de soutenir l'Occident.
Autrement dit, sans avoir aucunement le sentiment de trahir mon pays, je suis en radical désaccord avec la politique de l'actuel gouvernement français et son soutien inconditionnel envers le régime ukrainien, violent, autoritaire et corrompu.
Au lieu de s'en prendre systématiquement et stupidement à la Russie et d'en faire un adversaire, je pense qu'il serait plus sage de se fixer comme objectif l'amitié et la coopération avec l'ensemble des pays du monde.
Cette attitude de stigmatisation d'un peuple et d'un pays me semble indigne et en contradiction avec le rôle traditionnel de la France, tel que défini par de Gaulle en particulier.
En tant que puissance moyenne, nous pouvons et nous pourrions jouer un rôle de négociateur et pacificateur, indépendant et non-aligné, retrouvant ainsi l'art diplomatique, qui fait que la France a été et est toujours aimée et estimée, un peu partout dans le monde.
La grandeur implique la justice et l'impartialité, et non l'hypocrisie et la soumission envers une puissance étrangère, en l'occurrence le bloc anglo-saxon.
Il y a en France une tradition de l'attente de l'homme providentiel, à qui l'on confie presque tous les pouvoirs, dans la mesure où il est considéré comme une sorte de sauveur, venu rétablir, de façon quasiment magique et mystique, une situation désespérée.
Mais lorsque tous ces pouvoirs incombent à une personnalité fragile et immature, c'est alors la ruine, l'iniquité et le désastre.
Qu'en conclure ?
Qu'il serait temps que les Français cessent de déléguer leur pouvoir à un seul homme, attitude infantile et risquée, pouvant aboutir au pire, comme on le voit aujourd'hui.
Et qu'une constitution moins bonapartiste et davantage parlementaire, serait plus adaptée.
Le culte de l'homme providentiel trouve et prouve aujourd'hui ses limites.
Puissions-nous devenir un peuple providentiel !
C'est-à-dire retrouver et manifester ce qui fit autrefois la grandeur de la France : son idéalisme, son universalisme, son mysticisme, son esthétisme et son hédonisme aimable et enviable.
Ainsi qu'une attitude de modération, de subtilité, parfois même de frivolité, en tout cas de légèreté, d'humour et de fantaisie.
Cet esprit de finesse, qui nous manque tant aujourd'hui.
Les autres peuples imaginent et fantasment bien souvent le paradis en France.
Puissions-nous cesser de les démentir et de les décevoir !