- 7/12/2022 - J’entends quelques-uns dire très calmement que des centaines de Marocains faisant la fête sur les Champs-Élysées, ce n’est pas condamnable. Ah bon ? Certains observent aussi avec satisfaction qu’il n’y a pas eu d’incident à Paris (juste quelques insultes, un drapeau israélien brûlé et autres doigts d’honneur).
De plus en plus fréquemment, je me demande si je ne vais pas me réveiller et réaliser que tout cela n’était qu’un mauvais rêve.
Que des Marocains soient heureux que leur équipe ait battu l’Espagne, c’est bien légitime ; encore qu’il ne s’agisse que d’un jeu de ballon mais ce n’est pas le sujet.
Que des Marocains se réunissent en famille devant l’écran géant de leur salon pour suivre le match Maroc-Espagne, quoi de plus normal et compréhensible ?
Que mes éventuels voisins marocains hurlent de joie au moment de chaque but, je peux l’accepter, le comprendre, voire crier avec eux tant l’équipe a été méritante.
Que d’autres Marocains choisissent de passer la soirée dans un bar tabac du quartier et hurlent à chaque but, passe encore.
Mais… Que des Marocains décident de hurler leur joie dans les rues de France, non non et non. Le simple fait qu’une foule d’individus puisse se sentir autorisée à brandir un drapeau étranger dans les rues de France à l’occasion d’une victoire sportive, c’est inacceptable.
Lorsque la rue en question n’est autre que l’avenue la plus connue au monde, c’est révoltant. Cette avenue est celle que les Français investissent spontanément depuis des décennies pour manifester leur joie collective en tant que nation. Les Français et rien que les Français. Les Français de toutes origines, de toutes couleurs de peau et de toutes religions. Imagine-t-on des centaines de Français vivant au Maroc investir l’avenue Mohamed V à Rabat et brandir le drapeau tricolore à l’occasion d’une victoire des Bleus ? Non.
Il va vraiment falloir que nous nous réveillions. S’il y a une chose qu’il est urgent de comprendre au cas où nous voudrions changer les choses, c’est qu’il n’est plus temps de se défendre d’être racistes. Se défendre c’est déjà reconnaître que l’accusation est plausible. Se défendre c’est oublier qu’être traité de raciste est une insulte. Face à une insulte, on doit sortir de ses gonds et clouer le bec de son interlocuteur.
Il faut attaquer, accuser, condamner et ne pas pardonner à ceux qui ont laissé les choses se dégrader à ce point. Il faut leur montrer notre colère, notre indignation, notre mépris. À force, les accusation de racisme à notre encontre deviendront enfin risibles. Et chacun comprendra la responsabilité de ceux, de droite comme de gauche, qui ont livré le pays à une immigration qui ne comprend pas le sens des mots “respect, discrétion et gratitude”.