Pierre Duriot
Le grand public n’a pas l’air de trop connaître Klaus Schwab, qui est pourtant présent aux côtés des chefs d’États mondiaux et des PDG de très grandes entreprises, un peu comme un maître à penser. Il est né en Allemagne en 1938, de père allemand, haut dignitaire nazi et de mère suisse. Il séjourne en Suisse depuis 60 ans, mais s’est vu refuser la nationalité. Héritier de la fortune de son père, diplômé de Harvard, il gagnerait encore, à 84 ans, près d’un million d’Euros par an et il est surtout le fondateur du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, qui attire des dirigeants d’entreprises, des chefs d’État et des hommes politiques du monde entier, ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de l’environnement. Moyennant finance, bien sûr. Le quidam ne peut pas y aller.
Sa fille, Nicole Schwab, est cofondatrice du Gender Equality Project et son fils, Olivier Schwab, est marié à une Chinoise et dirige le bureau du Forum à Pékin.
Il ne se cache pas de ses objectifs de « Grande réinitialisation », en anglais « The Great Reset », dont il a fait un livre et il prône une planification économique mondiale, pour reconstruire l’économie de manière durable, après la pandémie de Covid-19. Livre dévoilé en compagnie du prince Charles, devenu roi d’Angleterre. Au titre de sa présidence du Forum, il est invité au G20, avec son ami Bill Gates, qui lui, finance de grandes organisations internationales, comme l’Organisation mondiale de la santé et tous les deux « suggèrent » aux chefs d’États, des idées bien à eux, un genre de messianisme basé sur le mariage de la gouvernance publique avec le business, la technoscience et l’ingénierie sociale, incluant la création d’un « homme nouveau », ce qu’on appelle parfois le « transhumanisme », le tout avec un axe « durable », écologique donc, organisé à l’échelle mondiale et donc, par-dessus les États. Bill Gates a expliqué que « la réduction de la mortalité infantile, par le développement de la vaccination, peut freiner la croissance démographique dans le monde. Ce progrès conduira, à terme, les parents à concevoir moins d’enfants, s’ils savent qu’ils vivront longtemps et en pleine santé. À terme, cela réduirait donc l’accroissement de la population mondiale ». Cette approche a été traduite par des commentateurs, en une volonté de réduction de la population mondiale par les vaccins. Question d’interprétation.
En réalité, il n’est pas le seul à avoir des « plans » pour l’humanité, le problème est qu’il a une sphère d’influence assez large, même si elle serait en régression, sans avoir la moindre légitimité démocratique. « Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux », a-t-il expliqué, dans une projection, où la possession serait remplacée par des services.
Le personnage alimente de nombreuses théories complotistes, du fait sans doute de tenues vestimentaires, tenant parfois de la science-fiction, ou à connotation sectaire. Au RPF, nous souhaitons juste faire acte de pédagogie, en mettant au jour un personnage sombre, mais personnage-clé dans l’intervention sur nos vies quotidiennes, sans que celui-ci n’ait la moindre légitimité populaire.