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11 janvier 2023

Brésil : se méfier des narratifs trop bien ficelés

Pierre Duriot

L’affaire brésilienne est complexe et la télévision nous sert un narratif habituel, en mettant en scène un scénario simpliste, fait de bons, Lula et les siens et de méchants, Bolsonaro et les siens, d’extrême droite, mots systématiquement accolés aux méchants, sur consigne, sans aucun doute. On a toutes les raisons de se méfier des narratifs tout ficelés de la presse devenue, depuis quelques années, totalement unanime, car vivant dorénavant sous perfusion d’argent public. On imagine bien que ce n’est pas sans contrepartie. Les narratifs unanimes de la presse, on les connaît : les bons vaccinés et les méchants non-vaccinés. Les bons Ukrainiens et les méchants Russes. Les bons macronistes et les méchants d’extrême droite. À une autre époque, il y eut des presses contradictoires, il n’y en a plus.

C’est souvent plus compliqué que cela, ainsi, le narratif sur le vaccin s’est avéré largement fissuré, dans de nombreux pays occidentaux, sauf en France, où les effets secondaires et l’inefficacité contre la transmission, se sont bizarrement arrêtés à la frontière, comme le nuage de Tchernobyl. Pour l’Ukraine, même scénario, il a fallu taire les bataillons de nazis ukrainiens, la corruption endémique du gouvernement Zelensky, les reventes d’armes livrées, sur le marché international du terrorisme, quelques bombardements de son propre pays, par l’armée ukrainienne et une explosion de gazoduc, pour faire accuser les Russes.

Le Brésil n’échappera pas à la règle et le narratif finira aussi par se fissurer. Les manifestants que tout le monde condamne unanimement n’auraient sans doute pas pu se livrer à de tels actes, sans que l’armée et la police ne ferment les yeux. D’ailleurs quelques analystes moins prompts à hurler avec les loups, ont commencé à expliquer que Lula aurait du mal à mettre à sa botte certains généraux, gouverneurs et différents services de la défense et du renseignement.

Les « progressistes », qui s’auto-proclament « garants de la démocratie », ne rechignent pas à passer au 49.3, en France, à fournir des armes à l’Ukraine, pour d’obscurs objectifs qui nous échappent, aux États-Unis, à entamer une répression massive, digne d’une Stasi, au Brésil. C’est aussi le propre des dictateurs, de hurler au complot, quand on ne se soumet pas à leur volonté. Il paraîtrait que les « progressistes » se plaignent que les autres les accusent de voler les élections. Il n’y a certes pas, ou peu de preuve, mais tout de même, quel est l’intérêt de voter avec des machines ? Il a été maintes fois montré qu’elles étaient manœuvrables à souhait.

Au RPF, nous n’avons pas l’habitude de hurler avec les loups et la hauteur du gaullisme interdit que l’on se mêle des affaires intérieures d’un pays. Laissons donc les Brésiliens régler leurs comptes et leur vérité émerger. Ceci dit et de manière générale, l’utilisation de machines de vote informatiques n’a aucun autre intérêt que celui de permettre de tricher et alimente donc la suspicion, alors qu’elles ne sont absolument pas nécessaires et encore moins indispensables. Il se trouve même qu’il y a une concomitance entre le moment ou des peuples se sont plaints du vol des élections et la mise en service de ces machines. Revenir à un vote matériel et palpable, dans les grandes démocraties qui se réclament comme telles, serait un premier gage de transparence.