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6 janvier 2023

De quoi aurait-il peur ?

Gilles La Carbona

Début d’année flamboyant pour la Macronie, la voilà qui serait affolée face à une flambée sociale inattendue. Déjà on se plaît à sourire devant la source de l’étonnement. Si ce gouvernement ne faisait pas tout pour irriter et contrarier les Français, il n’y aurait pas de motifs d’inquiétude. On tenterait de nous faire croire que le pouvoir a peur, mais de quoi puisqu’il se moque de tout ? Il n’a pas de majorité, qu’à cela ne tienne, il fait tout passer avec le 49.3, avec la complicité des oppositions. Les syndicats lui sont tacitement favorables, alors qu’ils savent parfaitement que la réforme est inutile puisque le système n’est pas en danger. Et il vient de débloquer 30 millions d’euros pour sauver la presse écrite, pourtant aux mains de milliardaires, qui soutiennent le pouvoir jusqu’au mensonge le plus écœurant, confondant depuis longtemps propagande et information.

De quoi aurait-il peur, puisque ce pouvoir est capable de censurer tout ce qui ose avoir un discours contraire à sa vérité. Ne vient-il pas de suspendre le droit à l’information numérique de France Soir, au motif que c’était là une voix dissonante dans le concert des médias aux ordres.

De quoi pourrait-il avoir peur, lui qui garde des ministres corrompus, lui qui sous une simple lettre de cachet intime l’ordre au PNF de blanchir ses amis, lui qui débarque une préfète, sous le seul prétexte qu’elle a voulu faire appliquer la loi à l’un des amis du prince ?

Et puis, n’est-il pas entouré des meilleurs ? Le Maire est au chevet des boulangers et veille à ce qu’ils coulent comme prévu. Il est vrai qu’un échec macroniste n’existe pas, c’est inconcevable. La macronie n’est responsable de rien quand ça va mal, c’est au mieux la faute à pas de chance, au pire celle de Poutine, ou de l’extrême droite. Il a aussi le Monsieur Propre de l’Intérieur, qui préfère commander des véhicules blindés pour assommer les éventuels Gilets Jaunes, qu’entretenir le parc de Canadair. La Macronie ne manque jamais d’air.

Alors de quoi la Macronie pourrait bien avoir peur derrière cette ligne Maginot, à moins que la rue n’emporte cette année ce qu’elle n’a pu balayer en 2018, à moins que l’Ukraine, qui va recevoir des chars légers, ne s’écroule définitivement dans les semaines qui arrivent, à moins que toutes les enquêtes sur les morts subites inexpliquées, en augmentation de 10 à 15% dans les pays occidentaux, ne révèlent des crimes perpétrés en parfaite connaissance de cause. À moins que les turpitudes de la commission européenne n’éclaboussent notre pouvoir, au point de voir la presse obligée d’informer réellement. À moins que l’Euro ne finisse sa brillante carrière dans les abîmes de l’histoire, non sans avoir entraîné tout le continent dans une crise sans précédent.

Et chose encore plus improbable, voir nos oppositions renverser un pouvoir qu’elles protègent mieux qu’une mère poule ne veillerait sur sa couvée. Non, franchement, la Macronie peut dormir tranquille. Les Français dorment, les coups de couteaux pleuvent, les entreprises coulent, les réfugiés débarquent et on meurt aux Urgences, mais les cabinets de conseil grassement payés, veillent sur nous : ça va bien se passer.