Pierre Duriot
Les contribuables européens se plaignent, à juste titre, que leurs augmentations de salaire ne suivent pas l’inflation et que leur pouvoir d’achat diminue. Quelques salaires suivent pourtant le niveau galopant de l’inflation et en particulier ceux des fonctionnaires européens. À commencer par celui de la commissaire en chef von der Leyen, dont le salaire a automatiquement augmenté au début de l’année 2023. Son salaire de base augmente de 2044 euros, par rapport à 2021, passe à 31 250 euros et dépasse les 30 000 euros pour la première fois. Il y a également quelques avantages en nature. Ses camarades commissaires européens ordinaires reçoivent 1 667 euros de plus et gagnent maintenant jusqu’à 25 475 euros. Les indemnités des 705 eurodéputés augmentent de près de 700 euros, passent à 10 495 euros par mois et dépassent ainsi les 10 000 pour la première fois.
Les 50 000 employés de l’UE vont avoir droit à une deuxième augmentation de salaire en six mois, de 7 %. Ces fonctionnaires de l’UE, déjà très grassement payés, bénéficient d’un ajustement automatique, en raison de l’augmentation du coût de la vie. Leur rémunération a été augmentée de 2,4 %, en juin, avec effet rétroactif, à partir de janvier 2022. La nouvelle augmentation s’applique elle aussi rétrospectivement, depuis juillet 2022. Pour ces fonctionnaires, l’augmentation est de 214 euros, pour les plus petits salaires, qui passent à 3272 euros et de 1483 euros, pour les plus gros salaires, qui passent à 22 646 euros. À ajouter à cela, en net, des primes et allocations défiscalisées.
Les fonctionnaires et les travailleurs des différents pays européens savent pourquoi ils se serrent la ceinture. À défaut de voir directement les effets positifs de la structure supranationale sur leur porte-monnaie, ils peuvent en mesurer les effets négatifs, dont Bruxelles ne s’est pas trop vanté. Au RPF, nous sommes pour les souverainetés nationales, mais aussi pour les collaborations entre États, mais pas à ce prix. Comme sur beaucoup d’autres sujets, il faudrait impérativement un audit, parce que la question qui se pose au niveau national se pose aussi au niveau européen : où passe l’argent ?