Le site France-Soir bénéficie à nouveau, mais provisoirement, de son agrément de service de presse en ligne, avec la possibilité de bénéficier d’aides publiques et d’avantages fiscaux. Cela grâce à une ordonnance rendue par le juge des référés du tribunal administratif de Paris. Ce qu’on appelle la Commission paritaire des publications et agences de presse, composée de représentants de l’État et des éditeurs de presse, avait décidé fin novembre, que le site était dépourvu du « caractère d’intérêt général quant à la diffusion de la pensée ». On peut se demander, quelles sont les modalités d’application de ce décret de « diffusion de la pensée », ou plutôt de « la bonne pensée », concernant les organes de presse. C’est en substance, ce qu’a conclu le tribunal administratif, qui a suspendu en référé, le 13 janvier, l’exécution de cette décision, mettant en doute l’impartialité de la décision.
France-Soir aurait pratiqué la désinformation et le complotisme et ce serait un « défaut d’intérêt général » et des allégations susceptibles de porter atteinte à la protection de la santé publique. Accusé d’être le relais des « complotistes », le journal s’est retrouvé mis au ban, dans un pays où 95% de la presse soutient le président Macron et pour cause. Celui-ci débloque enveloppe sur enveloppe, la dernière en décembre dernier, pour aider la presse à survivre, alors qu’elle appartient à quelques milliardaires, amis du pouvoir. Peut-être bien à condition qu’elle accepte de chanter ses louanges et mène la vie dure aux adversaires politiques.
Qui sont ces fameux complotistes ? Ceux qui avaient dit, un an avant le passe-vaccinal qu’on aurait un passe-vaccinal. Ceux qui ont contesté le passe-vaccinal, qui était un complot et qu’on a finalement eu ? Ceux encore, qui avaient expliqué que le pouvoir se servirait de la pandémie pour restreindre les libertés publiques ? Est-ce que cela n’a pas été le cas ? Ceux qui avaient expliqué que le vaccin générerait des effets secondaires ? Il est vrai que c’est le cas partout… sauf en France. Les complotistes, encore eux, qui expliquaient qu’on aurait des rationnements organisés de l’énergie ? On y est. Ceux encore qui prévenaient de la disparition du cash ? L’Europe en discute. Ou alors ceux qui expliquaient qu’on ne soignerait pas les non-vaccinés ? Ce fut le cas.
En réalité, la France est classée 34ème pour la liberté d’expression : de manière bien peu glorieuse. Les autorités françaises sont à l’origine de 87% des demandes de suppression de contenus, reçues par le réseau social Twitter, au niveau mondial. La censure sur Facebook est impitoyable pour tout ce qui concerne les effets secondaires des vaccins, ou les publications ostensiblement opposées au pouvoir en place. Laurent Solly, le patron de Facebook-France, est marié à Caroline Roux, journaliste politique à France 5, qui interviewe fréquemment les ministres macroniens et parfois le président lui-même, avec beaucoup de bienveillance. En réalité, on pourrait même dire, plus banalement, qu’elle lui cire les pompes.
Et sur la base de 60 indicateurs différents, la France possède une « démocratie » classée 24ème, derrière, par exemple, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suisse ou les Pays-Bas. Elle figure donc, classée parmi les démocraties « défaillantes », aux côtés de pays comme l’Espagne, l’Afrique du Sud ou encore la République Tchèque, mais aussi des États-Unis. Si elle conserve son rang, la France a perdu, entre 2019 et 2020, son statut de démocratie « à part entière ». Le macronisme est donc bien ce qu’il est : une dictature de la pensée et les accusations de « complotisme » visent seulement à légitimer la chasse aux opposants, le travestissement de la réalité et le matraquage de la doxa gouvernementale.
Nous dénonçons cela au RPF et souhaitons l’avènement d’une presse indépendante. Pour les plus anciens, il est extrêmement facile de se souvenir que traditionnellement, en France, la presse se scindait, à chaque présidentielle, en deux blocs soutenant chacun l’un des finalistes. Cette unanimité médiatique ne vaut que pour les élections de Macron, dont la dernière, où pour pouvoir s’exprimer sur un plateau télé, lors des deux campagnes, il fallait préalablement se positionner de manière obligatoire, comme pro-vaccin, pro-Ukraine et pro-Macron, pour pouvoir en placer une. Cette dictature, si elle ne résonne pas du bruit des bottes, efface en silence, toute forme de contradiction.