Catherine Gaillard
Cette phrase revient, toujours la même, comme un mantra : "plus jamais ça" ou "n'oublions jamais".
Oublier ? Qui pourrait donc bien oublier ?
"Plus jamais ça" on le sait bien, ce n'est qu'un vœu pieux, une formule magique qui permet de se tenir à distance de "l'événement" au fond... Il est tellement insupportable.
J'ai vu, comme d'autres, comme il était si facile, aujourd'hui encore, de retourner une partie de la population contre une autre, d'ostraciser tout un groupe, lui retirer la liberté de circuler, l'empêcher de continuer à aller gagner sa vie et celle de sa famille, l'insulter quotidiennement dans les médias, y compris de la part d'un président de la République ! Et tout ceci étant apparemment considéré comme chose normale. J'ai même entendu parler de camps, d'inoculations de force, je n'ai pas rêvé, nous n'avons pas rêvé ! Certains d'entre-nous n'ont pu ni voir ni accompagner leurs parents dans leurs derniers moments ! J'arrête ici, pourtant il y a tant à dire... Et les gens qui ont préconisé tout ça sont toujours aux responsabilités aujourd'hui, tiennent toujours le crachoir au gouvernement, dans les médias, sur les réseaux sociaux... D'autres encore ont l'air à peine au courant, à peine conscients de ce qui s'est véritablement passé. Donc, le "plus jamais ça" je n'y croyais déjà pas, mais j'y crois encore moins aujourd'hui. Attention, est-il utile de le préciser, mais je pense bien que ça l'est, évidemment je ne compare pas les deux "situations", je dis juste que nous sommes, êtres humains, toujours les mêmes, nous n'avons pas progressé.