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28 février 2023

Jonathan Sturel

L'État totalitaire a déjà réussi à transformer ses victimes en complices.
Hier, sur le fauteuil de la coiffeuse, celle-ci se plaint des gens qui gaspillent l'eau. En soi, c'est effectivement insupportable. De là, elle glisse vers une idée : comme les gens ne sont pas raisonnables, il faut interdire par la loi ! Interdire de laver sa voiture, interdire de remplir sa piscine, interdire d'arroser son potager. Et elle ne s'arrête pas là : il faut que des agents contrôlent la consommation de chaque foyer pour vérifier, je cite, « que les gens obéissent » !
Voilà toute l'horreur totalitaire dans sa démonstration : on commence par amadouer les gens avec des intentions nobles et légitimes, ici le refus du gaspillage, et aussitôt après, lorsque la greffe mentale a fonctionné, on passe aux mesures de coercition, aux policiers qui viennent contrôler ce que vous faites chez vous, aux agents publics qui vous signalent à la préfecture, aux dénonciateurs qui, pour la bonne cause évidemment, passent des appels anonymes au commissariat pour indiquer à la police que vous avez arrosé vos tomates, comme ils vous dénonçaient hier lorsque vous aviez plus de trois invités chez vous un soir de couvre-feu.
La servitude volontaire dont parlait La Boétie n'est pas un mythe : elle existe et BFM a bien travaillé pour la démocratiser. Le souffle de la liberté qui anime normalement les individus et les peuples est en train de s'éteindre petit à petit, à mesure que l'on transforme les victimes en complices de leur propre esclavage.

Succès de ChatGPT auprès des chefs d'entreprise

Vincent Verschoore

Cela fait un certain temps que l'on se rend compte que l'IA générale (AGI) est bien plus une menace pour les cols blancs que pour les cols bleus, qui sont plutôt menacés par la robotique et l'automatisation.
La disparition probable de nombreux comptables, employés de bureau, avocats, architectes, programmeurs, ingénieurs dans les dix ans à venir semble déjà se confirmer avec un début de remplacement avec chatGPT, qui n'est pourtant que le début en termes d'IA générale :

« ... certaines entreprises s’appuieraient déjà fortement sur l’outil, au point de remplacer quelques salariés. C’est en tout cas le constat d’une étude menée par Resumebuilders.com auprès de 1000 chefs d’entreprise utilisant ou envisageant d’utiliser ChatGPT.
Le verdict est consternant : la moitié d’entre eux a déjà intégré l’outil conversationnel au cœur de leur entreprise. Parmi eux, la moitié affirme que ChatGPT a déjà remplacé certains de leurs salariés. »

Dans la plupart des cas, les entreprises ont recours à ChatGPT pour rédiger des lignes de code, créer du contenu, s’occuper du service client ou encore réaliser les compte-rendus de réunions. Du côté des ressources humaines, ChatGPT s’avère d’une aide précieuse également. Que cela soit dans la rédaction de la fiche de poste, des questions lors de l’entretien ou des réponses aux candidats."

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Révision constitutionnelle ? Ou la fuite par le haut

Maxime Tandonnet


- 27/2/2023 - Une révision constitutionnelle serait dans les tuyaux (voir une du Figaro de ce matin). Elle porterait sur le renforcement du Conseil constitutionnel promu en « Cour suprême », la limitation du nombre de mandats parlementaires consécutifs, un redécoupage des régions, la constitutionalisation de l’ivg, etc. En effet, il est plus facile d’ouvrir un chantier de révision constitutionnelle que de regarder en face les drames de la France : une gigantesque dette publique (3000 mds) ; catastrophe du commerce extérieur (160 mds de déficit annuel, le record d’Europe) ; désastre de l’Éducation nationale (avant-dernier au classement Timss en mathématiques) ; aggravation de la violence (+8% de coups et blessures) ; 10 millions de pauvres et paupérisation croissante due à la poussée inflationniste ; perte de la maîtrise des flux migratoires (+320 000 premiers titres de séjour et 150 000 demandeurs d’asile) ; effondrement de l’indépendance énergétique de la France à cause d’une politique d’affaiblissement du nucléaire civil, drame de l’hôpital et de la médecine libérale, etc. Alors, il existe mille manières de fuir cette situation dramatique qui dispensent de la regarder en face : l’exubérance médiatique, le déclenchement du chaos social, la désignation de boucs émissaires, l’exacerbation des peurs et des angoisses. Et puis il en est une autre : la grandiloquence qui consiste à lancer des grands chantiers ambitieux tournés vers les nuées – et inutiles – plutôt que de travailler, c’est-à-dire se mobiliser sur les tragédies du quotidien avec le souci de la vérité et sans esbroufe… Mais n’est-ce pas trop en demander ? Et puis, forcément, s’intéresser au monde des réalités risque d’orienter l’attention collective sur la question des responsabilités. 

Immigration

Yann Bizien

[...] La Première ministre vient de présenter un « plan de lutte contre le racisme et les discriminations liées à l’origine », élaboré par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et la haine anti-LGBT. En entreprenant de nommer et de mesurer ces comportements discriminatoires, de sanctionner leurs auteurs mais aussi et surtout de nous éduquer à l'idéal immigrationniste, tout est décidément mis en oeuvre pour desservir l'intérêt national, pour empêcher le peuple d'être souverain et de le laisser décider de son avenir.
En réalité, tout est faux dans cette comédie politique. Je reçois et je vois hélas chaque jour des dizaines de vidéos de français attaqués par des migrants dans tous nos territoires. Elles nous démontrent factuellement et objectivement tout le contraire d'une immigration limitée, bienfaisante, respectueuse, honnête, profitable et bienveillante.
Les promoteurs d'une immigration en réalité incontrôlée, sauvage et invasive sont le plus grand mal de notre siècle dans une France en faillite et paupérisée qui n'intègre plus, qui ne sait plus et ne peut plus accueillir.
Cette immigration nous coûte un "pognon de dingue" que nos familles ne voient jamais. Les immigrés ne s'assimilent plus, ne parlent pas le français dans nos rues et imposent leur culture "chez nous".
Nous recevons même en France des barbares et des sauvages qui menacent, agressent et violent les femmes de France. Des Français sont égorgés jusque dans nos Eglises. La tête d'un enseignant est tombée. La peur se répand partout. Notre France est divisée, nos prisons et tribunaux sont saturés. Nos forces de sécurité intérieures sont sous les coups et à l'épreuve permanente. Les armées sont même descendues dans la rue avec le nouveau contrat opérationnel "Sentinelle".
Les risques de guerre civile augmentent en France. Combien de Français en parlent, discrètement ? Ces risques deviennent même le sujet saillant de séminaires orientés sur la sécurité des Français.
Ceux qui prétendent le contraire de nos réalités vécues en déployant partout leur idéal immigrationniste dans la presse sont les plus grands traitres à la nation et à l'histoire. Ils brisent l'Etat nation. Et ils sabordent la France.
J'ose surtout espérer qu'ils auront l'honneur, la raison, la sagesse et la dignité de respecter les idées du peuple dans le débat démocratique qu'ils espèrent.
Ce débat, moi aussi je le souhaite. D'où ce billet. 28/2/2023

Le changement civilisationnel

Yann Thibaud

L'éveil de l'humanité se produit aujourd'hui, irrésistiblement et indéniablement, par la révélation (« apocalypse » en grec) du caractère illusoire, aliénant et manipulateur des différentes idéologies, qu'elles soient politiques ou religieuses, qui nous furent inculquées, récemment ou depuis des siècles, ainsi que des diverses autorités et institutions, qui en sont les émanations ou les représentants.
À cet égard, incontestablement, nous sommes servis !
Mais cette grande lessive, cet écroulement civilisationnel, pour douloureux et décevants qu'ils soient, n'en sont pas moins inévitables et indispensables, car on ne créera pas le nouveau monde avec les outils et les matériaux de l'ancien.
C'est l'erreur des marxistes et autres révolutionnaires : penser qu'en renversant l'ordre ancien, on en créera un nouveau, heureux et bienfaisant, alors même que perdurent toujours en l'être humain, les mêmes vieux réflexes prédateurs et paranoïaques, conduisant chaque fois à la formation d'une intelligentia bureaucratique et totalitaire, faisant le malheur du peuple et organisant sa soumission, sa désinformation, sa domination et son exploitation, par les moyens de la propagande et des multiples tromperies qu'elle véhicule.
Il est donc indispensable que les foules humaines cessent enfin d'accorder une confiance naïve et aveugle envers les êtres médiocres et ambitieux, qui se sont portés au faîte du pouvoir et s'en montrent chaque fois les indignes détenteurs.
La cessation de la confiance et la cessation de l'obéissance, tant redoutées par le pouvoir en place, sont ainsi les moyens de la cessation de la servitude et de la cessation de l'illusion et des multiples croyances aberrantes, dans lesquelles les êtres humains se sont délectés et ont été plongés depuis si longtemps.
Ce qui apparaît aujourd'hui comme un désastre peut donc également être vu ou lu comme un succès ou une réussite, prélude ou préalable, moyen et moteur du réveil, tant souhaité, tant attendu, de l'humanité et de sa reprise de souveraineté.
Le changement civilisationnel requis pour nous sortir de l'impasse actuelle, est donc de nature intérieure ou spirituelle : il s'agit ainsi pour l'être humain de réaliser et exercer son propre pouvoir et de décider, individuellement et collectivement, d'écouter et suivre le message de son cœur, le message de ses rêves, le message de son idéal, si longtemps enterré mais possiblement retrouvé, ressuscité et mis en œuvre.
Cet art de l'âme ou de l'esprit étant ce que j'appelle, pour ma part, « écologie intérieure ».

27 février 2023

Paris, la capitale qui capitule… sans capitole !

Marc Alpozzo


On l’appelait autrefois, cette capitale, la « Ville Lumières ». Combien d’écrivains et d’artistes venus de tous les pays, arrivèrent à Paris pour y trouver refuge ? Dès le XIXe siècle, Paris attirait les artistes, et de grands noms se mêlèrent aux Parisiens, tels Picasso, Chagall, Miller, Kerouac, Hemingway, Joséphine Baker, etc. Et en philosophie, il y eut Bergson qui, comme tous les enseignants de cette discipline, remonta de Province à Paris pour y finir par aller chercher son étoile jaune, alors qu’il était gravement malade et atteint d’un prix Nobel de littérature. Le jaune à Paris ? Hidalgo n’a pas apprécié les Gilets Jaunes et, le 19 mars, parlant de leur manifestation à Paris, elle déclara sur RTL : « Il faut sortir de ce cauchemar », comme si cette mairesse avait fait de Paris un rêve !

Cet article a été écrit à quatre mains avec Emmanuel Jaffelin, philosophe, essayiste, et auteur de Célébrations du bonheur, paru chez Michel Lafon (dont j'ai eu l'occasion de parler dans ces pages.) Cet article est paru dans le site du magazine Entreprendre. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.

La stupidité du XXIème siècle
(5ème partie)

La liste serait trop longue à dérouler. On connaît aussi les sempiternels « non, ce n’était pas mieux avant ! ». S’il est certain que les gens qui nous rebattent les oreilles avec leur vieille leçon de morale ont raison, force est toutefois de constater, que ça n’est pas non plus très réjouissant maintenant. Sous Louis XIV, son ministre Jean-Baptiste Colbert, tenta par tous les moyens d’endiguer la criminalité qui gangrenait la ville. Il nomma alors Gilbert Nicolas de la Reynie lieutenant général de la police en 1667 ; et, cet ingénieux chef décida alors de mettre en lumière les coins les moins bien fréquentés. Ainsi, pour éviter que les voyous se cachent dans les ruelles sombres, il installa des lanternes et flambeaux sur la plupart des axes et demanda aux habitants d’éclairer leurs fenêtres à l’aide de bougies et lampes à huile. Lumières, lumières ! Quand tu nous éclaires, tu fais également des ombres ! Cette lumière tapa dans l’œil des visiteurs.

Et qu’offre Paris à un touriste en 2022 ? Quelle Lumière peut l’éclairer ? Il croise des Pickpockets (piqueurs dans les poches) dans les transports en commun, dans les musées, dans les rues; il constate les tentes quechua qui fleurissent un peu partout; il peut assister à des violences aux personnes; et constater des dégradations et des saletés (y compris dans les arrondissements les plus luxueux); et croiser des crackeurs (fumeurs de crack) ; et voir des nuisances ; et ne pas supporter des terrasses de café bruyantes la nuit ; voir des vélistes et trotinettistes qui roulent n’importe comment, et partout, notamment sur les trottoirs au mépris des piétons, etc.

Le Café de Flore, Boulevard Saint-Germain

Promenez-vous boulevard Saint Germain, vous n’y croiserez pas une seule figure connue[1]. Autrefois, on flânait le long des brasseries comme le Café de Flore ou Les Deux Magots, et on avait le plaisir d’y côtoyer des célébrités françaises et de se mêler à une clientèle de qualité. Aujourd’hui, Paris désertée par ses forces vives, c’est un tourisme EasyJet qui a remplacé ce qui faisait jadis le charme de la capitale, la femme chic et l’homme élégant. All is easy, even to shit on the Elysées!

La saccage de Paris n’est qu’à son commencement. On apprend que la maire veut faire abattre des arbres centenaires au pied de la Tour Eiffel ! Si Eiffel le savait, il se manifesterait ! La rue de Rivoli se trouve condamnée en tant que rue pour laisser place à une flopée de cyclistes qui roulent de manière erratique. Des magasins ferment, même dans les quartiers les plus chics. Et de nombreux monuments sont laissés à l’abandon, à l’instar de L’hôpital Joe Hill, une clinique pour enfants désaffectée, avenue Junot, dans le XVIIIe arrondissement de la Capitule !

L'Institut de France, 23 Quai de Conti

Lorsque nous avons connu autrefois (hier et avant-hier) la capitale, nous nous demandons donc, amers, si ce cauchemar s’achèvera un jour ? L’abandon pur et simple des rues, livrées à la saleté et aux sans-abris, la violence et les manifestations tous les samedis, polluant la vie des citadins et faisant naître un légitime sentiment d’insécurité; nous comprenons donc moins pourquoi et comment des touristes étrangers se risquent encore à venir à Paris ; en revanche, nous comprenons plus aisément les raisons pour lesquelles de nombreux parisiens décident de quitter cette ville pour aller vivre en banlieue,  en province, ou à l’étranger !

Le capitole est l’une des 7 collines de Rome. Paris est une capitale qui capitule sans colline capitole ! Et elle est une ville pitoyable[2] où l’on ne rit pas.


La colline du Capitole est aussi légendaire que sacrée puisqu’elle raconte l’Histoire de la fondation de
la Ville éternelle et fut le centre religieux de la Rome antique.
Ici, la colline du Capitole, avec le monument à Victor-Emmanuel II. (Photo DR)

Cet article est paru dans le site de la revue Entreprise sous le titre : Paris : le saccage n’en est qu’à son commencement !

[1] Sauf les deux auteurs de cet article qui s’entêtent à méditer à Saint-Germain-des-Prés

[2] Au cours des deux derniers siècles, Paris a fait l'objet d'appellations familières déconcertantes : Pantin, Pantruche, Pampeluche, chez les faubouriens et les mauvais garçons, puis Paname à l'orée du siècle dernier. Désormais, la « capitale qui capitule sans capitole »


« Le temps passé »

Gilles Casanova

Héritier et fondé de pouvoir d’une des premières multinationales du textile, c’est parce qu’il va aller voir ce qui se passe dans ses usines d’Angleterre, que Frédéric Engels deviendra le révolutionnaire mondialement célèbre, compagnon politique de Charles Marx.
C’est à Leipzig en 1845 qu’il publie les fruits de son observation sous le titre « La Situation de la classe ouvrière en Angleterre en 1844 ». Il y décrit l’horreur de la condition ouvrière dans l’Angleterre de la révolution industrielle et le prix humain que coûte l’accumulation du capital entre les mains des patrons, dont il est.
Ce capitalisme inhumain du XIXe siècle, aucune génération vivante aujourd’hui ne l’a connu ou ne l’a même approché.
J’avais du mal lorsque – jeune homme engagé – je lisais les œuvres de Marx et Engels et leur description sévère du capitalisme, à ne pas considérer qu’ils avaient imputé, au moins en partie, au capitalisme ce qui était un problème lié au faible développement scientifique et technique de l’époque, et que la seconde moitié du XXe siècle nous montrait un capitalisme, certes toujours aussi fondamentalement dangereux, certes toujours aussi fondamentalement injuste, mais beaucoup plus humain, finalement, et respectueux de quelques règles minimales de droit, à en regarder sa traduction dans les années 60 en France.
La France de l’époque, issue de la mise en œuvre, parfois cahotante, du programme du Conseil national de la Résistance – par la gauche, puis par la droite gaullienne, entre 1947 et 1969 –, est très loin de la description terrible que font les pères du communisme de la société du XIXe siècle.
L’éducation de base pour tous est une réalité, même si l’on en contestera à l’époque en partie le contenu. Chaque année, l’éventail des inégalités se resserre. Chaque année, le progrès scientifique et technique est partagé par la société et, même si les riches s’enrichissent, il s’enrichissent un petit peu moins vite que les pauvres n’accèdent à une situation meilleure. Et l’existence de nombreux services publics permet une qualité de vie à l’ensemble de la population, qui fait que l’on regarde avec effroi les gens qui dorment seuls dans les rues des grandes villes de l’Inde, convaincus qu’une chose pareille est impossible ici, les bidonvilles, souvent communautaires, des banlieues s’étant transformés au fil du temps en cités flambant neuves, avec salles de bain.
Ce n’est que lorsqu’une époque est terminée que l’on peut porter sur elle un regard un peu plus réaliste et que l’on peut essayer de comprendre ce que l’on a vécu.
Aujourd’hui, je reconsidère ce que je pensais de Marx et Engels, je pense qu’ils avaient raison d’imputer au capitalisme la situation affreuse des classes populaires du XIXe siècle, et que ce n’est pas essentiellement l’effet du progrès scientifique et technique qui a amélioré la condition des populations, notamment en Europe de l’Ouest au XXe siècle. C’est un tout autre processus, qu’ils avaient décrit sous le nom de lutte des classes.
L’élément majeur qui fait le XXe siècle, c’est son ouverture par la première Guerre mondiale, et le fait qu’elle débouche sur la victoire de la révolution d’Octobre et la constitution de l’URSS. C’est cela qui va changer le visage que présentera le capitalisme, c’est cela, bien plus que l’évolution des sciences des techniques.
D’ailleurs si nous observons, dans un premier temps, la réaction du capitalisme à cette révolution, nous voyons qu’elle se divise en deux tendances, en France par exemple, les capitalistes vont mener des politiques sociales, modestes certes, mais qui ont pour fonction d’éviter l’extension de la révolution, mais ils ne représentent pas la tendance principale.
Le capitalisme qui est en train de devenir totalement dominant, celui des États-Unis d’Amérique, a choisi une autre voie. C’est lui, bien plus que les grandes familles allemandes affaiblies par la première guerre mondiale et l’inflation galopante de la République de Weimar, qui va financer et construire à bout de bras le nazisme. On le sait maintenant par les travaux des historiens et l’ouverture des archives, Hitler est le fils des grands capitalistes américains, comme Ford ou General Motors, qui ont financé principalement son ascension, pour détruire l’URSS, cette société qui commettait le crime d’interdire l’appropriation privée des moyens de production.
Ce n’est qu’après l’échec monstrueux d’Hitler, que le capitalisme va se tourner massivement vers la politique inverse, celle de « l’État-providence », en Europe du moins. Il va en tirer la conclusion que, pour contenir la tentation communiste, de meilleures conditions de vie pour la population, associées à une large formation de la jeunesse – notamment à l’esprit critique pour pouvoir comprendre à quel point on vit mieux à Londres, Paris, Amsterdam, ou Rome qu’à Moscou – sont la solution la plus raisonnable et la moins coûteuse.
Pour la génération venue après la seconde guerre mondiale, il apparaissait que tout cela était le produit de la révolution des sciences et des techniques, et que la nature du capitalisme était de s’y adapter en s’organisant pour faire de l’argent par l’amélioration de la condition ouvrière et populaire, que la « société de consommation » était l’ambition ultime du capitalisme, que sa dynamique était de faire participer toujours plus l’ensemble de la population à cette consommation, et donc, dans cette intention, de partager les richesses créées, et qu’il avait renoncé à sa politique des heures sombres du XIXe siècle ou à celle qu’incarnaient les années 33 à 45 en Allemagne.
Cette erreur de perspective conduisit à ce que la chute du Mur de Berlin en 1989 apparaîtra à la plupart des observateurs, même ceux qui sont sincèrement critiques du capitalisme, comme la chute d’un régime totalitaire, et qu’elle ouvre la voie à une démocratie mondiale, par la fin de la Guerre froide et l’extension des régimes démocratiques, fondée sur un certain niveau de partage de la richesse dans une partie toujours plus grande de la planète. Ce n’était qu’une toute petite minorité – pessimiste – qui évoquait l’hypothèse que l’ennemi disparu, le capitalisme reviendrait à ses méthodes du XIXe siècle.
C’est pourtant ce que nous avons vu progressivement se reconstituer sous nos yeux. Des gens qui dorment seuls dans les rues, si l’on se promène dans les grandes artères parisiennes la nuit, on en voit des dizaines et des dizaines, et si l’on approche de la frontière avec la Banlieue, on en voit des centaines et des centaines, alors que Paris, ville la plus chère du monde avec Hong Kong et Singapour, perd chaque année des habitants modestes, chassés par la réalité du recul des conditions de vie des classes populaires.
L’instruction et l’esprit critique se sont effacés du système éducatif au bénéfice de la diffusion d’un bla-bla incitant les pauvres à rester eux-mêmes, à se complaire dans la loi du moindre effort, et à rêver de devenir célèbres parce qu’ils passeront à la télévision, voire millionnaires par l’astuce ou le Loto.
Chaque année voit reculer les services publics, et il faut beaucoup d’aveuglement pour ne pas voir que la façon dont a été traitée l’étrange crise sanitaire du Covid vise à ruiner durablement la Sécurité sociale, pour la remplacer par des systèmes privés, de même la disparition voulue des retraites par répartition, par les autorités actuelles, vise à leur remplacement par un système financier privé.
Si dans la période précédant la chute du Mur, la gauche semblait exister, avoir une substance et une proposition politique, c’est essentiellement parce que le capitalisme lui donnait du « grain à moudre », parce que c’était son intérêt et donc sa volonté politique.
Aujourd’hui que ce n’est plus sa politique, ceux qui l’incarnent ont changé. Les politiciens qui portent l’étiquette « gauche » ne font pas quelque chose de très différent de ce que font les politiciens qui portent l’étiquette « droite ». Certes leur discours est différent, ceux de gauche proposent aux pauvres de couleur de s’en prendre aux pauvres blancs, ils proposent aux pauvres femmes de s’en prendre aux pauvres hommes, et aux pauvres homosexuels de s’en prendre aux pauvres hétérosexuels, comme aux pauvres jeunes de s’en prendre aux pauvres baby-boomers. La droite proposant en miroir aux pauvres français de s’en prendre aux pauvres immigrés. Tout cela ne tirant guère à conséquence, puisque pour prévenir cette évolution, les pouvoirs ont été transférés à des instances non élues, siégeant notamment à Bruxelles pour ce qui nous concerne. La démocratie s’est affadie, affaiblie, et elle est en train de s’envoler sous nos yeux, l’étrange crise sanitaire ayant été un premier galop d’essai.
« C’était mieux avant », c’est bien sûr ce que peuvent se dire les gens de ma génération, à de nombreux égards, même si les technologies n’étaient pas aussi performantes que ce qu’elles sont aujourd’hui, la structure de la société – et l’espoir que cela pouvait engendrer dans les catégories populaires – était infiniment supérieure. Mais ce n’est pas parce que c’était « avant », c’est parce que la peur de l’ours soviétique c’est-à-dire la peur d’une société dans laquelle la propriété privée des moyens de production était interdite, engendrait cette « parenthèse enchantée ».
Nous voyons maintenant le capitalisme en face, nous le voyons tel qu’il est, n’ayant pas pour la démocratie un intérêt ou un goût particulier, à partir du moment où elle n’est plus pour lui une nécessité vitale. Le Crédit social est aujourd’hui, à ses yeux, supérieur à la République.
Cela laisse orphelins, isolés et sans véritable parti politique, ceux qui avaient le souhait de poursuivre l’œuvre de la gauche ou de poursuivre l’œuvre de la droite gaullienne. Car le programme du CNR c’est exactement ce avec quoi veulent en finir la nouvelle catégorie dominante du capitalisme, ces milliardaires et leur marionnettes comme Macron ou von der Leyen.
Cela explique la dureté des temps, et l’absence d’alternative politique qui domine notre société où la faiblesse de l’offre politique apparaît à première vue comme exceptionnelle, alors qu’elle est simplement logique…


Yann Bizien

- 27/2/2023 - Les Républicains sont devenus de fait les supplétifs et la béquille du pouvoir qui les manipule et les absorbe petit à petit, à chaque pas de danse, pour les confondre avec le centre droit.
Les Français qui aiment la France et qui veulent la sauver de son effondrement et de son ensauvagement attendent une vraie politique de droite. Une politique complète, courageuse, audacieuse, civilisationnelle, celle d'un État nation souverain, non aligné, indépendant de Bruxelles et des États-Unis, capable de commercer librement en fonction de nos intérêts, de chasser les dépenses inutiles, de protéger nos familles avec une solidarité nationale, de relancer la natalité, de redresser notre industrie, de stopper l'immigration, de réduire la violence au plus bas possible, un État fort de ses institutions régaliennes à même de peser dans le monde et de remettre la France sur une pente positive.

Vers une Europe de la défense ?

H16

Kiev serait-elle la nouvelle destination diplomatique à la mode ? En tout cas, les dignitaires occidentaux s’y relaient avec application et après Biden ou von der Leyen, c’est au tour du Premier ministre espagnol de s’y rendre. Apparemment, la capitale ukrainienne serait l’endroit indispensable où se montrer pour espérer avoir droit à une photo dans les médias grand public…

De loin, on pourrait presque croire que tout ce qui est diplomatique, militaire et européen se passe en fonction de Kiev : en surface, l’économie de l’Union européenne paraît s’organiser pour l’effort de guerre contre la Russie. On voudrait nous faire croire que l’Union est en train de devenir un centre de défense militaire qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Malheureusement, la réalité est un peu moins palpable.

Ainsi, on force de façon un peu grossière l’image d’une Europe soudainement unie face à ce qu’on brosse maintenant comme un ennemi commun alors que, en cela comme dans tout le reste, l’Europe avance encore une fois en nuage dispersé, indiscipliné et dont les membres ne sont clairement pas tous intéressés par le même but ni les mêmes méthodes.


D’une part, la dépendance de l’Europe vis-à-vis des ressources (notamment énergétiques) étrangères et notamment russes est très différente d’un État membre à un autre ; de ce point de vue, l’ambiguïté évidente est totale de la part de l’Allemagne et de ses jolis moulins à vent inefficaces, qui a continué à s’alimenter en gaz russe jusqu’à l’explosion des pipelines Nordstream. À présent, elle continue à consommer de grosses bouchées dodues de charbon russe sans que ni la presse, ni les politiciens ne s’en émeuvent (ou alors, c’est fort discret).

D’autre part, les intérêts économiques tissés depuis des décennies des deux côtés de l’Oural sont si nombreux que couper, net, les ponts avec la Russie est bien plus facile à pérorer devant des parlementaires ou dans les médias qu’à réaliser effectivement (et la France est, du reste, assez mal placée pour donner des leçons).

Enfin, on a largement pu observer que la distribution musclée de sanctions, particulièrement mal conçues, a bien plus sûrement plongé l’Europe dans l’embarras que la Russie. Est-il utile de revenir sur les petits prouts stridents que le Bruno de Bercy émet à présent, que l’économie russe ne s’est pas du tout effondrée, au contraire de l’économie française ?

Autrement dit, à mesure que les mois de conflit s’additionnent, l’unité européenne n’est plus qu’une façade entretenue par la presse et les sourires crispés des politiciens. Dans les couloirs feutrés du Conseil de l’Union, les choses sont nettement moins roses.


En effet, au-delà des dissensions entre États membres sur les sujets économiques et politiques, les dissensions sur les aspects militaires ne s’amoindrissent guère non plus, d’autant plus que la guerre en Ukraine est un devenu prétexte à lancer l’idée que “l’Europe de la défense” serait quelque chose de souhaitable voire possible, et ce alors même que la simple coopération de deux ou trois membres européens sur le même programme militaire relève de la gageure qui a échoué plus d’une fois ; il n’est qu’à se rappeler des essais d’avions ou d’hélicoptères “européens” (ou maintenant de drones) pour comprendre que cette Europe militaire tient plus pour le moment d’un vœu pieu que d’une réalité ou d’une possibilité tangible, solide.

En outre, l’Union européenne semble vouloir s’additionner à l’institution militaire déjà en place, à savoir l’OTAN.

Cela ne peut pas se passer sans heurts : dans le meilleur des cas, on obtiendra un doublement des étages administratifs. On peine à voir l’intérêt. Dans le pire des cas, on aboutira à une concurrence bureaucratique difficilement saine pour un commandement militaire d’autant que les buts de l’OTAN ne recouvrent assurément pas ceux de l’Union en matière géo-stratégique.

Pour illustrer ce dernier point, il n’est qu’à voir l’épisode récent et tragicomique de l’idée de livrer des chars d’assauts à l’Ukraine pour comprendre la mécanique d’enfumage actuellement à l’œuvre en Europe, et l’absence de toute coordination européenne à ce sujet.

Rappelons que Zelensky, le président ukrainien, a récemment réclamé de nouveaux bataillons de tanks, les siens ayant été plus ou moins éparpillés lors de l’année écoulée. Il fut donc – assez mollement – décidé que les pays européens lui en fourniraient quelques uns (on évoque une centaine de différents types puisque les Allemands, les Français et les Britanniques semblaient prêts à fournir ces véhicules).

Sans même s’appesantir sur les aspects purement logistiques – autant d’engins différents imposent pièces détachées et main-d’œuvre formée en nombre suffisant, ce qui n’est ni simple ni rapide à obtenir pour le dire gentiment – rappelons que l’Allemagne avait subordonné sa livraison de chars Leopard à la livraison, par les États-Unis, de chars Abrams. Manque (commode) de chance pour les Américains : il s’avère que ces derniers chars ne seront pas livrés avant plusieurs mois au mieux ; non seulement l’armée américaine ne veut pas se départir de ceux dont elle dispose pour elle-même, mais en plus il apparaît aussi que ceux qui seront livrés (un jour peut-être) devront être “adaptés” pour le terrain ukrainien, c’est-à-dire rétrofittés pour éviter toute récupération technologique par l’ennemi russe.

Autrement dit, ces chars américains pourraient bien arriver comme la cavalerie des Tuniques Bleues, c’est-à-dire après la guerre. Les Allemands, dont quelques uns de leurs Leopard sont apparemment déjà en chemin vers l’Ukraine, pourraient l’avoir saumâtre, passant une fois encore comme les dindons d’une tragique farce américaine qui démontre assez bien les objectifs de l’OTAN assez peu Europe-compatibles.

En fait de créer une force armée unifiée, l’Europe, comme à son habitude, s’enlise mollement dans ses petites gesticulations habituelles et ses manigances de politique politiciennes. Profitant de l’occasion, la Pologne semble décidée à largement renforcer sa propre armée, pensant même pouvoir prétendre rapidement à devenir la première puissance militaire européenne. On lui souhaite bien du courage (notons néanmoins qu’étant en dehors de la zone euro, les Polonais pourraient s’en sortir mieux que les autres puissances militaires européennes).

En définitive, c’est probablement le seul point saillant de l’aspect militaire en Europe, provoqué par cette invasion russe en Ukraine : elle a clairement montré l’état sous-optimal des armées européennes actuelles, qui se sont beaucoup trop reposées sur le parapluie américain au point d’en être devenues les vassaux plus ou moins volontaires. L’explosion actuelle des budgets militaires européens chez les principaux États membres montre cette prise de conscience et l’absence criante de toute organisation européenne au-delà de l’OTAN démontre s’il le fallait encore que “l’Europe de la Défense” n’est encore qu’un rêve même pas humide.

Du reste, peut-on s’en étonner ? Une armée unique suppose une unification bien plus forte, bien plus profonde des États européens, et notamment une harmonisation fiscale qu’aucun État membre ne désire vraiment. Et d’ailleurs, du point de vue du citoyen lambda, un super-État européen, avec armée et fiscalité européenne, est-ce vraiment souhaitable ?



EDF : 57 milliards par la fenêtre

Pierre Duriot

L’énergéticien expert, Fabien Bouglé, n’y va pas avec le dos de la cuiller, suite au bilan 2022 d’RTE, le réseau français de l’électricité. Et il identifie trois causes distinctes du marasme énergétique de la France, qui plonge, tenez vous bien, de 57 milliards d’Euros en une seule année d’exercice. Soit bien plus que le budget de l’armée. Comment est-ce possible ?

En premier lieu, l’indisponibilité des centrales nucléaires, le manque à produire, en somme, prive l’énergéticien de 22 milliards d’Euros. Sachant que ces défauts d’entretien résultent bien d’une volonté politique, sous la pression de quelques « escrologistes » hystériques, ultra-minoritaires, mais virulents.

En second lieu, le tarif européen ARENH, dont nous avons déjà parlé au RPF et qui oblige EDF à vendre son électricité à perte à des opérateurs privés, qui la revendent au prix fort, à des industriels et des clients ordinaires, y compris à EDF, qui rachète ainsi sa propre électricité pour faire face à la demande, selon un scandale impensable qui ne fait réagir personne au gouvernement. Facture : 28 milliards d’Euros.

En troisième lieu, l’obligation faite à EDF de racheter l’électricité d’origine éolienne, laquelle est déjà largement subventionnée, à 90 Euros le mégawatt, sans pouvoir la revendre : facture 7 milliards d’Euros.

Il faut être assis, pour prendre acte d’une telle calamité. Dix ans de mauvaise gestion, ce serait trop simple, il ne peut y avoir qu’une volonté délibérée de liquider cet opérateur, pur héritage gaulliste, sur ordre de l’Europe non élue, de l’extérieur, depuis Bruxelles, mais aussi de l’intérieur, selon Fabien Bouglé, qui cite : « Les loups sont dans EDF ». À savoir qu’il y a bien une traîtrise à la nation et aux intérêts supérieurs du peuple français. Macron, dans sa précipitation à lancer la construction de nouvelles centrales, tente de s’affranchir de la discussion, passe en force, clôt les débats. Lancer des constructions, dont on ne profitera que dans dix à douze ans ? Et en attendant ? Rénover les centrales encore en excellent état et qu’on a laissé pourrir. Rebâtir une filière industrielle, puisque pour le moment, il est fort probable que nous ne soyons plus en mesure de construire nos propres centrales. Est-ce une manœuvre pour donner ces constructions aux entreprises américaines ?

Il y a bien une manœuvre délibérée de traîtrise à la nation, traîtrise marquée par la vente d’Alstom, par Macron Ministre, et les oppositions doivent s’emparer de ce sujet, car l’écran de fumée ukrainien ne va pas durer pour expliquer nos affres énergétiques. C’est l’hiver prochain, que la note va arriver.



26 février 2023

Conflit ukrainien

Anne-Sophie Chazaud

Je savais qu’en publiant ce texte de réflexions sur la difficulté de mettre la paix en avant, je ne satisferais aucun des jusqu’au-boutistes des deux camps.
C’est une position que j’assume totalement et la seule qui soit précisément conforme à ce que je pense, fort peu représentée du reste dans le brouhaha ambiant, raison pour laquelle j’ai éprouvé le besoin d’en jeter les premières lignes dans ce post.
Je remercie ceux qui ont pris le soin de lire ce texte et qui en partagent les grandes lignes.
Je respecte tout à fait ceux qui pensent autrement à la condition que précisément ils n’avancent pas avec la bêtise à front de taureau en fonçant sur moi afin de tout écrabouiller comme à leur stupide habitude, de manière insultante ou agressive.
J’avais anticipé les quelques piailleries hystériques des ukranolâtres. Ils vocifèrent, menacent, insultent depuis un an : on a l’habitude et on s’en fiche.
J’avais en revanche sous-estimé l’acharnement du camp pro-russe qui, miroir inversé de son frère siamois, ne supporte viscéralement pas qu’on puisse tenter de prendre de la hauteur et de la distance en refusant de se laisser embobiner dans une logique binaire.
Je rappelle donc ici ce que j’ai déjà eu l’occasion de dire en d’autres circonstances : informer, réinformer, ce n’est pas opposer une propagande à une autre propagande. C’est accepter le débat contradictoire et, surtout, la nuance qui est le contraire de l’hystérie belliqueuse.
Lorsque j’ai découvert avec stupeur que pour certains propagandistes de ce camp-là, même le grand reporter Régis le Sommier ne trouvait pas grâce à leurs yeux, lui qui pourtant connaît le terrain et a le malheur non seulement de « tremper la plume dans la plaie » plutôt que d’être derrière son ordinateur ou dans son salon, mais aussi de comprendre que le réel n’est jamais ni tout blanc ni tout noir, j’ai compris que ces personnes avaient traversé le miroir de la même manière que leurs frères ennemis ukranolâtres et qu’ils étaient désormais perchés quelque part très haut dans la stratosphère en stabulation libre géostationnaire loin du raisonnement dialectique.
Je m’étais toujours poliment abstenue de réagir mais enfin, je ne suis pas non plus Jésus, et ma foi, si on vient me chercher chez moi, c’est sûr qu’on finit par me trouver…
Concernant la Russie, je rappelle à toutes fins utiles que je suis la première dans ce pays à avoir publié un article dans la presse nationale pour fustiger la russophobie et le racisme abject dont les Russes ont rapidement fait l’objet.
Concernant Poutine, je redis que cette opération manque d’intelligence stratégique, la preuve étant qu’un an après on y est encore et que ça emmerde tout le monde, y compris ses alliés et amis (Chinois par exemple, sur la ligne desquels je me situe de plus en plus au plan diplomatique).
Concernant les adjectifs que j’ai utilisés au sujet de sa santé mentale que j’estime un peu paranoïde sur les bords, je fais évidemment référence à sa phobie pathologique du covid qui, pour moi, et bien que je ne le diabolise pas et le considère comme moins ravagé que la momie Biden, n’est pas le signe de quelqu’un qui va bien dans sa tête. Les remarques les plus hystériques qui m’ont été opposées sur ce sujet viennent, et c’est amusant, de la part de personnes qui étaient très engagées et virulentes (à juste titre) contre les restrictions sanitaires – et d’une manière parfois outrancièrement ridicule il faut bien le dire… – Comprenne donc qui pourra…

Vers la réintégration des soignants ?

Pierre Duriot

Les covidistes commencent à se servir, certes tout doucement, de leur cerveau. Et ils confirment une nouvelle approche de la maladie qui consisterait en une stratégie du « vivre avec le Covid-19 ». Ainsi, la Haute autorité de santé a publié ses recommandations vaccinales pour protéger la population la plus à risque de développer des formes sévères du Covid-19 et le gouvernement ne recommande plus la primo-vaccination, pour la population générale. Ils se servent doucement de leur cerveau, car ils pensent encore en terme de « forme moins grave », ce qui est une absurdité, étant donné que cette assertion est invérifiable scientifiquement, vu qu’on ne sait pas, quand un individu est vacciné, ce que la maladie lui aurait occasionné sans vaccin. Nous raconter qu’un type de 35 ans, en bonne santé, fait une « forme moins grave », grâce au vaccin, est de la pure escroquerie. Les équivalents non vaccinés font exactement les mêmes formes, voire moins graves, un comble.

Cette manière de rendre gorge, à petits pas, est typiquement française. En Belgique, un symposium sur le Covid, par de vrais médecins, entendre, pas les corrompus qui sont sur les plateaux télés, a conclu à l’inefficacité totale des campagnes de vaccination, ce qui aurait tendance à corroborer la réalité constatée : la vaccination a permis de faire des formes « moins graves », à ceux qui n’étaient pas susceptibles d’en faire et les gens fragiles sont morts, comme d’ailleurs, ils meurent de la grippe chaque année, avec ou sans vaccin. On n’en est pas encore à réfléchir sur les objectifs exacts de ce tabassage médiatique destiné à forcer les gens à aller à la piqûre.

Dans le groupe de parlementaires « Identité et démocratie », on annonce, de manière vérifiée, jusqu’à 25% de personnes ayant des effets secondaires invalidants, ou même mortels, pour l’instant, ce qui correspond aussi, à une forme de constat sur nos amis, nos familles et proches. Soit que la maladie les prend, eux qui jusque-là n’avaient rien. Soit que des maladies déjà présentes soient aggravées, depuis la vaccination. Et les mêmes de citer un ancien de chez Pfizer, affecté à la génétique, racontant comment on préparait variants et vaccins, pour se « faire du fric ». Ça aussi, correspond à une certaine réalité. Plus de 30 milliards de bénéfices pour les pharmas, payés par les États soucieux de « protéger » leur population. En pure perte, en mars 2022 la France très vaccinée, était le pays le plus contaminé au monde : comme quoi, on aurait tort de gober le narratif.

Du coup, la HAS ne ciblerait plus que les personnes à risque de forme sévère, ainsi que les personnes de leur entourage et les personnes atteintes de certaines comorbidités et les femmes enceintes. On se demande bien pourquoi ? La mortalité est en forte hausse et la natalité en baisse, avec un nombre de plus en plus important de bébés mort-nés. On ne peut pas abruptement lier ces effets aux vaccins, mais force est de constater que cela est concomitant. Tout de même, cette HAS semble s’orienter vers la fin de la vaccination obligatoire pour les soignants, ce qui fera de la France, le dernier pays à réintégrer ces gens injustement virés, puisque le vaccin, en plus d’être « inefficace » selon les médecins belges, n’empêche pas la transmission.

En clair, tout cela commence à ressembler à des ouvertures de parapluies, genre : responsable mais pas coupable. Von der Leyen refuse de rendre publiques, ses conversations. Bourla refuse de répondre aux questions, d’où qu’elles viennent et vous avez remarqué, à la télévision, on préfère ne plus trop aborder le sujet. Reste que l’hécatombe est bel et bien en cours, même si personne n’en parle. Au RPF, nous avons toujours soutenu le libre choix des individus de se faire vacciner ou pas, y compris pour les soignants. Mais si tous les soupçons qui s’accumulent se vérifiaient, les procès devraient monter en puissance. Ils ont déjà commencé, en Suisse, aux États-Unis et des états des lieux assez réalistes commencent à poindre un peu partout… sauf en France.

En illustration, la hausse de la mortalité par catégories d’âges en Angleterre.


Face aux crises : fixer le cap et reconstruire. Todd - Guaino - Berruyer

Véronique Faucheux

Une analyse très intéressante des causes profondes et des conséquences prévisibles de la guerre en Ukraine, qui oppose en réalité la Russie aux Etats-Unis.
Emmanuel Todd et Henri Guaino partagent les mêmes inquiétudes quant au risque d'escalade dans un contexte de Troisième Guerre mondiale avec l'utilisation d'armes nucléaires tactiques. Car la guerre conduit toujours à la montée des passions de part et d'autre, à la surenchère et à la folie humaine.
Les deux intervenants sont très critiques envers les dirigeants occidentaux, dénonçant leur manque de lucidité, d'anticipation et de compréhension de la Russie, leur « déficit cognitif ». Emmanuel Todd s'adresse à Henri Guaino en ces termes : « Les gens qui nous gouvernent, est-ce qu'ils sont au niveau ? Est-ce qu'ils ne sont pas juste complètement cons ? » Henri Guaino rit et répond : « Mais tu sais, le seul fait que l'on puisse se poser sérieusement cette question est déjà un diagnostic suffisamment grave. » Et de conclure : « C'est ce qui est le plus inquiétant. » Personne ne veut tenir compte de l'histoire, personne n'en tire aucune leçon. Personne ne tire aucune leçon de la géographie (pour rappel, la Russie se situe à la fois en Europe continentale et en Asie, donc entre deux cultures), personne ne tire aucune leçon de l'anthropologie, de la sociologie, de la psycho-sociologie, de tout ce qu'on peut savoir sur les peuples, les sociétés... Personne ne tire aucune leçon de ce que nous savons sur l'économie du monde (notre vision est brouillée par des décennies d'endoctrinement libéral à la sauce américaine...
Henri Guaino considère à juste titre qu'un vrai chef d'État est celui qui est capable de résister à la pression psychologique (Macron n'en a pas la carrure).
Mon avis :
Il faudrait déjà que nos dirigeants occidentaux, dont Macron, cessent de faire ami-ami avec Zelensky. Cette absence de distance relationnelle est un obstacle majeur à la prise de décision réfléchie. Car elle enferme les dirigeants dans un piège émotionnel avec toute la pression psychologique qui s'exerce dans un tel contexte. Les dirigeants ne sont pas des potes qui se donnent de grandes tapes dans le dos et se font des câlins. Tout ça n'est pas sérieux et nous décrédibilise totalement aux yeux de Poutine qui, en l'occurrence, se comporte en vrai chef d'État.

À écouter jusqu'au bout.
Durée : 1:35:49


LOUIS FOUCHÉ : LE NOUVEAU MONDE



25 février 2023

La guerre est criminogène

Claire Fourier

Crimes de guerre ! Tribunal International pour juger les crimes de guerre ! Etc., nous serinent les va-t-en guerre en prenant des allures de vierges effarouchées. Mais ce ne sont ni les crimes de guerre, ni la torture qu'il faut supprimer, c'est la guerre : la guerre est CRIMINOGÈNE.
Mitterrand, ministre de l'Intérieur, ordonnant que le renseignement soit obtenu "par tous les moyens", était-il blanc comme neige quand il armait insidieusement le bras du général Aussaresses ? Les responsables politiques de Guantanamo sont-ils blancs comme neige ?
Peut-être que mesdames von der Leyen et Nuland, vierges à la fois effarouchées et folles, qui poussent à la roue (ou à la chenille des chars et aux avions de chasse), ne savent pas que la guerre est criminogène ?
(C'est du reste le sujet des Frères Karamazov. Mais à bas la littérature russe.)

Diabolisation de la pensée

Maxime Tandonnet

L’une des caractéristique de l’époque est la difficulté à penser et réfléchir. Il existe toujours un courant d’opinion dominant dans les médias et sur les réseaux sociaux soumis à l’émotionnel, qui prétend imposer son opinion et ne supporte pas la moindre esquisse de dissidence. Nous le voyons sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Le seul fait de vouloir réfléchir à ce conflit est quasi impossible. Un simple constat – en l’absence de solution militaire, dès lors que l’Occident ne veut pas faire la guerre directement, il faudra bien, un jour ou l’autre, songer à une issue négociée sauf à consentir à la destruction progressive de l’Ukraine – relève de l’intolérable et vaudra à son auteur, non une réponse argumentée, mais une volée de fureur haineuse : poutiniste, pétainiste, munichois, défaitiste, etc. Autre signe inquiétant de cet abrutissement de masse : sur l’affaire Palmade. Avez vous, vous-même envie de subir un micro-lynchage ? Écrivez des mots de simple bon sens : la justice se fait dans les tribunaux, pas sur les plateaux de télévision ou sur les réseaux sociaux. Vous allez déchaîner un indescriptible vent de rage (je m’y suis risqué !). Ou encore sur la réforme des retraites. L’idéologie dominante se focalise sur des avis généraux de type, il faut travailler jusqu’à 64 ans. Vous pouvez déployer tous les arguments factuels – les 64 ans n’auront d’impact que sur les milieux populaires (travailleurs manuels) ayant travaillé avant l’âge de 21 ans compte tenu de la règle des 43 annuités – jamais l’idéologie dominante ne vous répondra sur le plan des faits mais toujours sur celui du slogan : les Français doivent travailler plus ! Et peu importe le fond : cette réforme est nécessaire parce qu’elle est nécessaire. Franchement, notre temps est dur pour la pensée.
25/2/2023

https://maximetandonnet.wordpress.com/

LA GÉNÉROSITÉ DES PÉTROLIERS...

Jacques Cotta

Total a décidément un patron très généreux. Le voilà confronté à des milliards de profits. Du coup, sur la demande de Macron, nous dit-on, il plafonnerait momentanément le prix du SP95 et du diesel à 1,99 € le litre. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est l'arnaque intellectuelle et économique que représente une telle mesure.

⇨ Le but serait de nous habituer à un litre au prix minimum de 2€, on ne ferait pas mieux.

⇨ on voit où mène la théorie concernant la générosité patronale qui concerne également les primes : le patron "fait un geste" dit-on, de crainte en réalité que les travailleurs en fassent un autre, en se réappropriant ce qui leur appartient, le fruit de leur travail.
La ficelle est grosse...

En fait, on voudrait nous prendre pour des crétins, pourrait-on faire beaucoup mieux ?

Jonathan Sturel

Ce qu'il y a d'insupportable avec cet appel permanent à défendre l'Ukraine, c'est qu'il est lancé le plus souvent par des gens qui n'en lancent aucun pour défendre la France.
 
Nos élites, aujourd'hui plus ukrainiennes que les Ukrainiens, laissent la France être attaquée économiquement par l'Asie, démographiquement par l'Afrique, politiquement par l'Amérique, sans jamais rien proposer pour contenir les effets négatifs de ces invasions qui nous fragilisent, nous dénaturent et nous suppriment.

Ils nous obligent à laisser crever la France mais réclament notre contribution pour sauver Kiev.

Changer ou disparaître

Yann Thibaud

L'Occident pourrait être qualifié de civilisation de la liberté, dans la mesure où l'idée maîtresse des modernes, comme des post-modernes (qui fondèrent et développèrent cette même civilisation) fut l'émancipation de la tutelle des traditions religieuses, l'affranchissement des contraintes, des croyances et des règles, passablement superstitieuses, arbitraires et dogmatiques, que celles-ci avaient imposées, qui emprisonnaient l'humanité et contrariaient son éveil et son évolution, depuis des siècles et des siècles.
Tout le problème étant qu'en voulant se libérer du carcan de la religion, en souhaitant expérimenter, sans contrainte et sans limite, la liberté à laquelle il aspirait tant, l'Occident est aujourd'hui tombé dans le piège de la « culture du n'importe quoi », comme en témoignent les sinistres et débilitantes idéologies contemporaines, tel le fameux wokisme (en particulier la funeste « théorie du genre »), l'épouvantable transhumanisme (qui vise à nous transformer en parfaits robots), l'inique néolibéralisme (ayant réussi à instaurer sur terre une injustice et une inégalité inouïes, jamais connues auparavant), la pseudo-spiritualité totalitaire du « non-mental » et du « non-jugement » (qui empêche et interdit de réfléchir et de critiquer), le scientisme matérialiste (dont nous avons expérimenté la brillante démonstration, au cours des trois années qui viennent de s'écouler), pour ne citer que quelques-unes des plus navrantes idéologies du temps...
Disons-le clairement, n'en déplaise à nos dirigeants et idéologues médiatiques, et à l'encontre de leurs déclarations arrogantes et triomphalistes, la civilisation occidentale est un échec, un navrant échec, un pitoyable échec, puisqu'elle est en train de conduire à l'extinction de la vie sur terre, puisqu'elle a finalement recréé de nouvelles religions matérialistes, précédemment citées, tout aussi aberrantes et aliénantes, si ce n'est plus, que les précédentes, puisqu'elle finit par faire appel aux plus bas instincts humains, comme on le voit aujourd'hui avec la folie belliciste de notre prétendue élite !
Pourquoi cet échec et comment y remédier ?
L'erreur occidentale réside certainement dans une appréciation inexacte de la nature de la liberté.
Dans leur désir ardent de faire tomber l'ordre ancien, dans leur soif inextinguible de liberté, les modernes et post-modernes ont voulu en effet tout remettre en cause, tout déconstruire, les amenant finalement, dans une sorte d'attitude prométhéenne de toute-puissance, jusqu'à s'attaquer à la nature et à l'ordre naturel, y compris au sein même de l'être humain, allant jusqu'à perdre toute sagesse et tout bon sens, et expérimenter les pires folies, les pires abjections.
Il reste donc aux Occidentaux à comprendre que la pratique de la liberté implique nécessairement le développement corrélatif de la conscience et de la responsabilité, la liberté sans sagesse ne menant qu'à la folie et à la perdition.
Car la véritable liberté est un apprentissage, une quête et un itinéraire, qui consiste, non pas à vouloir satisfaire à tout prix tous ses fantasmes, toutes ses pulsions et toutes ses impulsions, mais à vivre, patiemment et courageusement, un long et lent processus de transformation, de maturation, d'accomplissement et d'éveil, conduisant l'être humain jusqu'au faîte de son potentiel et de ses capacités, l'amenant à découvrir qui il est vraiment, et à expérimenter sa lumière, sa sagesse, sa bonté et, osons le mot, sa divinité.
Ainsi n'existe-t-il pas de civilisation digne de ce nom, sans spiritualité effective et opérative.
Là réside assurément l'erreur occidentale : avoir voulu créer un monde sans Dieu et, pour le coup, sans mystique, sans transcendance, sans mystère et dépourvu de sens et de finalité, ne pouvant générer qu'affliction, déliquescence et désespérance.
Pour nous sortir de l'impasse actuelle et de la décadence accélérée que nous pouvons observer aujourd'hui, il nous faut donc, de toute urgence, inventer une nouvelle forme de spiritualité, ainsi qu'une nouvelle culture qui en découle, qui ne soient pas celles des religions, dont le temps est passé, mais qui satisfassent tout à la fois le besoin de liberté et d'émancipation des modernes, et le besoin universel de l'être humain de comprendre, connaître et accomplir ce pourquoi il est sur terre et ce qui peut donner sens à sa vie.
Le choix est clair désormais : changer ou disparaître, car les désastres s'accumulent et l'ambiance est délétère.
Et il est clair que nous ne pouvons compter sur nos dirigeants, perdus et inconséquents, pour nous mener dans cette nouvelle aventure civilisationnelle, accomplissant et actualisant le projet initial des Lumières.
Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et notre farouche volonté de vivre ; et c'est une glorieuse et exaltante aventure qui nous attend, pour laquelle nous possédons toutes les capacités, car nous nous sommes précisément incarnés, en cette époque étrange et décisive, pour triompher de tous les obstacles et faire advenir le monde de nos rêves les plus beaux et les plus paradisiaques !

Les Américains voulaient l'extension de l’Otan à l'Ukraine

Yann Bizien

La capacité des États-Unis à confirmer l'imminence de l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, il y a un an, nous démontre que la Russie était tout particulièrement bien suivie par les services de renseignements militaires américains et qu'elle était donc bien une priorité des démocrates US au pouvoir.
Il est faux d'affirmer que les États-Unis négligeaient l'Europe. Bien au contraire. Ils contrôlent leurs alliés "dépendants" à distance. Ils savent se fabriquer des ennemis et des adversaires. Ils maîtrisent l'art de créer du chaos. Ils savent tirer avantages de toutes les situations pour affaiblir les pays qui ne leur sont pas favorables et dominer ceux qui s'alignent sur leur volonté.
Les Américains voulaient l'extension de l’Otan à l'Ukraine pour provoquer Vladimir Poutine. Ils étaient sûrs qu'il réagirait inéluctablement à un moment donné sur le plan militaire, lorsqu'il n'aurait plus d'autre choix.
Cette date, c'était le 24 février 2022. Elle aura fait au moins trois victimes : l'Ukraine, la Russie et l’Union européenne. Et un très probable vainqueur : les États-Unis. L'histoire nous le dira.

Enrôlés de force

Anne-Sophie Chazaud

Voilà donc un an que nous nous trouvons enrôlés de force dans un conflit à la fois local/fratricide qui ne nous concerne pas et à la fois sorte de guerre par procuration (de moins en moins indirecte) de type proxy que se livrent les USA et la Russie sur le dos de l’imbécile Union européenne.
Un an que nous sommes sommés à grands sons de trompe de prendre à toute force position pour les belligérants sous peine d’excommunication, de menaces plus ou moins violentes, de points Godwin en pagaille, d’insultes, et d’appels à faire la guerre depuis son salon tv, plateau tv et ordinateur, mais toujours avec le sang des autres. Le sang des enfants des autres, et je me permets d’insister personnellement sur ce point, ce qui me donne une certaine légitimité pour m’exprimer. Car si le conflit venait à s’envenimer, ce ne sont pas les enfants de BHL, de Gluscksman, d’Enthoven ou de je ne sais qui, qui paieraient de leur sang cette folie d’aller mourir pour le Donbass, mais le mien.
Un an que, le pistolet sur la tempe, nous sommes contraints de porter haut les couleurs d’un patriotisme étranger par ceux-là mêmes qui, depuis des décennies, nous interdisent de porter notre propre patriotisme. Nous obligent à considérer que le nazisme ukrainien est fréquentable quand la moindre de nos prises de position de simple bon sens ici, chez nous, est systématiquement disqualifiée sous prétexte de fascisme rampant.
Un an que nous sommes tenus de sauver un pays d’une invasion étrangère quand le nôtre s’enfonce chaque jour dans la barbarie, la sauvagerie et la psychose d’un passage à l’acte à base de couteaux volants et de voitures folles devenues la norme et contre lesquelles aucune guerre d’envergure, la seule qui devrait nous concerner, n’est menée.
Un an qu’il est devenu impossible de raisonner de manière équilibrée et dialectique. Un an que l´on subit une propagande sans limites dans laquelle à peu près toute la presse hexagonale s’est grotesquement déconsidérée, au point que le mot-même de «paix» est devenu le synonyme de quelque bassesse munichoise puisque cela fait également un an que des historiens de supermarché comparent historiquement tout ce qui ne peut pas être comparable, aucune comparaison historique n’étant de toute manière jamais fondée méthodologiquement.
Un an qu’il est impossible d’avoir un point de vue tempéré et non hystérique sur ce conflit. Impossible de dire que oui nous devons venir en aide aux populations victimes d’une invasion, mais tout comme nous devions venir en aide depuis des années aux populations du Donbass victimes de la sauvagerie ukrainienne à leur encontre, ou encore à nos amis Arméniens persécutés, à nos frères chrétiens d’Orient persécutés, ou encore aux pauvres Yéménites persécutés, et à toutes les populations victimes des guerres américaines, notamment aux Proche et Moyen Orient ces dernières années, lesquelles ont délibérément et sur des bases mensongères, saccagé des régions entières du monde sans jamais qu’on leur en ait a posteriori demandé des comptes, allant plutôt jusqu’à embastiller ceux qui, comme Julian Assange, révélèrent la vérité.
Un an que nous sommes sommés de choisir entre un autocrate un peu parano et qui a commis une invasion stupide et un comique pénien cocaïnomane qui, lui au moins contrairement à ses pauvres compatriotes, ressortira de cette petite affaire avec plus d’argent qu’il n’en avait au départ.
Un an que nous devons supporter la stupidité des commentateurs et politiciens de tout poil, rêvant de démanteler la grande Russie et frappant à présent de leurs petits poings et lançant de petits coups de menton parfaitement grotesques en direction de la grande Chine.
Pauvres incultes…
Un an que nous devons supporter de devoir choisir entre les incontestables crimes commis par Wagner et l‘ukronazisme qui, comme le martèle courageusement Arno Klarsfeld, n’a pas fait son examen de conscience.
Un an que nous devons supporter la russophobie la plus inculte et la plus abjecte, les autodafés, les commentaires les plus stupides, le révisionnisme le plus immonde, la relativisation effective de la Shoah et de la part majeure prise par la Russie dans la victoire contre le nazisme.
Un an aussi que l´on ne fait qu’opposer une propagande à une autre dans une logomachie hystérique et stupide : on ne peut être, bien sûr, qu’un valet de Poutine, un laquais de l’Empire américain, une pu… de l’Otan. On ne peut qu’être un partisan du wokisme ou un serviteur des régimes autoritaires.
Aucune voie médiane n’est autorisée. Aucune mesure. Aucune tempérance. Aucun recul.
Permettez pourtant que l’on en revienne à une ligne gaullienne qui, considérant que les pays n’ont pas d’amis mais uniquement des intérêts, je considère en premier lieu ce qui est bon pour mon pays.
Que je ne cède à l’hystérie belliqueuse ni des uns ni des autres, que je ne me réjouisse des crimes de guerre de personne (crimes incontestables, et dans les 2 camps et étant évidemment admis que je ne mets pas dans cette balance sur un même plateau l’agresseur et l’agressé).
Permettez que je ne choisisse pas entre la folie impérialiste culturelle d’un wokisme dégénéré et les régimes autoritaires russes ou chinois qui, toutefois, ont le mérite d’opposer un contrepoids dans le rapport de force aux États-Unis.
Permettez que je ne choisisse pas entre un autocrate qui a pris des décisions stupides dans lesquelles il est désormais embourbé comme ses troupes, et un vieillard sénile marmonnant n’importe quoi entre 2 chutes d’avion.
Permettez que je n’accepte ni l’invasion objective d’un pays souverain (et quoi qu’on pense de celui-ci) ni le mensonge, la trahison, la tromperie, la duplicité permanente et la cupidité comme par exemple le sabotage américain de NordStream qui nuit directement aux intérêts de MON pays, ce qui m’importe en premier lieu.
Permettez que je prenne un peu de hauteur et que je fasse observer que les 3/4 de la planète n’en ont strictement rien à faire de cette histoire de chrétiens d’obédiences diverses qui s’entretuent dans un grand moment de vive intelligence.
Un an au terme duquel je n’attends qu’une seule chose donc, c’est qu’une paix dont personne ne ressorte humilié soit trouvée, voire imposée.
La Chine, la Turquie poussent en ce sens et l’Europe serait bien inspirée d’en faire autant.
Espérons par conséquent que l’année à venir soit plus utile sur tous ces points que la précédente, en particulier sur le plan de l’intelligence collective manifestement disparue.

24 février 2023

Slava Ukraïni

Jonathan Sturel

BHL avait fait une promesse au président Zelensky : tous les bénéfices de son film « Slava Ukraïni » devaient servir à acheter de l'armement pour l'Ukraine.
Chose promise chose due : un lance-pierre a bien été expédié ce matin via Chronopost, direction Kiev.
Prends ça Poutine !


HAPPY BIRTHDAY ORDURE

Gabriel Nerciat

Pas la peine de faire cette gueule, fripouille.
Tu as l'air encore plus pitoyable et dénudé avec ton treillis de bazar que lorsque tu jouais de la musique avec tes roubignoles – ton seul rôle notable.
Qu'est-ce que tu crois ? Ce n'est pas parce que c'est ton anniversaire aujourd'hui qu'on va t'offrir la Lune ni tes avions à la noix, que tes branquignoles de soldats de toute façon ne savent pas plus piloter que les chars dont tu manquais.
Une seule grande ville de conquise en un an pour presque 200 milliards de dollars venus de l'Ouest et 120 000 morts, ça ne le fait pas au compteur, arsouille.
Maintenant tu nous les brises sérieusement, sache-le. Tu es encore plus nul que le général Petraeus ou le satrape Hamid Karzaï, c'est dire. Et eux au moins, même s'ils coûtaient presque aussi cher que toi, ne réclamaient pas la Troisième Guerre mondiale tous les quatre matins après chacun de leurs fiascos.
Il y a un an, seuls les Russes te détestaient ; maintenant, c'est nous, et tu n'as encore rien vu.
Pour une partie croissante des peuples européens, tu incarnes le visage de la fourberie, de l'escroquerie, du danger mortel et de la scélératesse bavarde.
Au final, tu n'auras fait que mener à la destruction de plus en plus complète de ce que tu appelles faute de mieux ton pays, et tu l'auras fait au nom d'intérêts inavouables qui ne sont même pas ceux des tiens.
On s'est longtemps demandé contre quoi pourrait un jour se définir l'Europe. Eh bien, c'est par le refus de tout ce que tu es, et de ce vers quoi tu désires nous mener. Jamais toi et les tiens ne ferez partie des nôtres ; do you understand, Matamore ?
Ta défaite sera notre victoire, peut-être bien plus que celle de Poutine.
Car la destruction et la dislocation de ton État croupion seront la pierre d'angle de notre souveraineté et de notre sécurité futures.
Maintenant, ferme-la pour de bon et tire-toi. On t'a déjà beaucoup trop vu. Va faire les poches des Polonais ; ils sauront se faire rembourser sur ta gueule le moment venu, crois-moi.

Le paradoxe boursier

Maxime Tandonnet


7317 : c’était le niveau du CAC 40 ce matin, en hausse. Le 11 mars 2003, il était à 2406. Et depuis, par-delà les soubresauts, il ne cesse de monter avec un quasi triplement. Nous sommes dans un étrange paradoxe. Il est à peu près indéniable que la France réelle connaît un effondrement dans tous les domaines : explosion du déficit extérieur (record absolu avec 160 mds en 2022), signe de la désindustrialisation ; hausse de la dette publique (de 2000 à 3000 mds en dix ans) ; désastre des services publics, notamment sanitaire ; chute vertigineuse du niveau scolaire (France avant-dernière en mathématiques) ; chômage considérable (3 à 5 millions de personnes privées d’emplois) nonobstant les mensonges officiels ; montée de la pauvreté (10 millions sous le seuil de pauvreté selon l’INSEE et deux millions de RSA) ; écrasement fiscal (là aussi malgré les mensonges) à en juger par les records de prélèvements obligatoires (45% du PIB avant-dernier derrière le Danemark) ; montée de l’insécurité, avec des hausses continues chaque année des violences aux personnes ; incapacité à maîtriser les flux migratoires (320 000 premiers titres de séjour en 2022 et 150 000 demandeurs d’asile, record absolu), misère des Armées (impossibilité de disposer de plus de 200 chars). À cela s’ajoute la banalisation de la corruption en politique (non démission des mis en examen), et la crise de confiance démocratique qui atteint des sommets. Il faut beaucoup d’aveuglement pour nier cette réalité. Et pourtant, par delà ce naufrage avéré, global, la bourse pulvérise tous les records. Ces propos ne relèvent pas de l’idéologie anticapitaliste ! Mais juste du constat, d’un questionnement, une interrogation sur des faits. À la vue de ce paradoxe, il pourrait sembler que la finance prospère sur le malheur collectif et la désintégration de la nation et de la démocratie. La bourse est comme déconnectée de la réalité, elle monte quand le pays s’effondre. Ni les virus, ni les troubles sociaux, ni les menaces de guerre et d’anéantissement ne paraissent la perturber le moins du monde. Elle donne le sentiment de se gaver sur le malheur, le chaos, l’appauvrissement, la détresse et les peurs et même de profiter du déclin. À vrai dire, je n’ai pas d’explication claire et encore moins de solution. Mais une ultime question : jusqu’où cela peut-il durer ?
Publié le 24 février 2023

Ukraine

Yann Bizien

Les triomphes de la démagogie sont passagers mais les ruines sont éternelles disait Péguy.
« L'Ukraine sera victorieuse seulement si les Occidentaux tiennent leur parole. »
Le président Zelensky enflamme la planète et utilise le chantage délirant, allusif et permanent pour justifier l'escalade militaire et ses besoins en armements lourds et munitions. Et toute la classe politique occidentale, béate, et au garde-à-vous, lui emboîte le pas et obéit.
Il y a une façon de stopper cette guerre : cesser l'expansion politico-militaire de l'OTAN vers l'est car l'Alliance atlantique a franchi depuis longtemps la ligne rouge.
Nous prenons l'habitude de la montée aux extrêmes permanente alors que nous devrions revenir à la politique et à la diplomatie pour discuter de toute urgence des conditions de la paix.
Il y a aujourd'hui toute une classe politique orgueilleuse qui joue dangereusement à faire la guerre et au poker avec la vie des hommes, avec la haine de l'autre et avec l'argent des contribuables. Elle nous fait croire que les intérêts de l'Occident seraient menacés. Or ceci est une grande arnaque politique, intellectuelle et morale.
Il faut aussi rendre cette classe politique responsable devant l'histoire, devant les contribuables et les électeurs.

Ukraine-Russie

Pierre-Yves Rougeyron

« Il faut respecter Poutine ! »

Un an après le début de la guerre, où en est-on du rapport de forces sur le terrain ? Peut-on espérer la fin rapide des combats ? Comment expliquer la politique étrangère européenne? Volodymyr Zelinsky est-il souverainiste ? 
Pierre-Yves Rougeyron est le fondateur du club Aristote, directeur de la revue Perspectives libres, chroniqueur pour la revue « Front Populaire » l’auteur du livre « Enquête sur la loi du 3 janvier 1973 ».


Ukraine : l’étrange unanimité

Pierre Duriot
porte-parole du RPF

24/2/2023 – L’unanimité des politiciens autour de la question de l’Ukraine est étonnante. De l’extrême droite à l’extrême gauche, tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut aider Zelensky à défendre son intégrité territoriale. En d’autres temps, l’intégrité territoriale de la Yougoslavie, de l’Irak, de l’Arménie, ou de la Libye, n’a pas fait bouger une oreille des politiciens français, qui trouvaient tout à fait normal que l’on aille détruire des pays entiers. Enfin, que les USA aillent détruire des pays entiers. Quand ce sont les USA, principaux pourvoyeurs de guerres depuis 1945, ça n’a l’air de déranger personne. Pas de sanctions, pas de condamnations, pas de lyrisme et pas non plus de psychodrame : tout le monde s’en fout, quand tout le monde n’applaudit pas.

Philippot, seul, une fois de plus, se démarque, quand Bardella et Meloni, s’en vont en guerre, soutenir le clown manœuvré par les Américains, qui a troqué ses talons aiguilles et son cuir sado-maso, pour un tee-shirt kaki. Il fait son cinéma et réclame des armes de destruction massive et tout cela est nettement moins drôle que quand il jouait du piano avec sa teub, les gens n’ont pas l’air de s’en souvenir.

Pour autant, la société civile est bien plus partagée. Plus raisonnable, elle ne souhaite pas voir revenir la guerre en Europe, sait que Zelensky et son prédécesseur ont allègrement bombardé le Donbass et sa population, ce qui ne peut pas être une opération de police destinée à rétablir l’ordre, ce qui, habituellement, se fait à canon à eau et au flashball, pas au chasseur-bombardier et à la roquette.

Au RPF, depuis le début, nous demandons que soient entamées des négociations avec Poutine. Au lieu de cela, les USA utilisent toutes les ficelles possibles pour envenimer les choses, jusqu’à, peut-être bien, faire sauter des gazoducs. En France, on se demande ce qu’on a promis, ou comment on a menacé, les oppositions, pour que, pour une fois, la NUPES et le RN soient d’accord, sans que cela les dérange. La NUPES préfère promouvoir la réforme des retraites, pour ne pas faire comme le RN, mais sur la question de l’Ukraine, tout le monde fait pareil, sans la moindre gêne aux entournures. Pourquoi donc ?

23 février 2023

Guerre en Ukraine : un an de manichéisme et d’escroquerie intellectuelle

Natacha Polony
- édito -

Là-bas, un an de massacres et d’horreur. Ici, un an d’exaltation facile et de manichéisme crasse. Un an à répéter les pires erreurs d’un Occident tellement sûr de sa supériorité morale, tellement enivré de son récit. Un an à laisser tribune libre aux représentants les plus forcenés du néoconservatisme, ce courant de pensée qui, des États-Unis à l’Europe, a pour bilan, au nom du « choc des civilisations », les centaines de milliers de morts en Irak, le chaos, les tortures et les marchés aux esclaves en Libye. Mesure-t-on, depuis un an, la régression du débat démocratique et de l’esprit critique quand le président Macron lui-même est régulièrement rappelé à l’ordre par les zélés atlantistes qui ne voient vraiment pas pourquoi on ne livre pas immédiatement des avions de chasse à l’Ukraine et qui considèrent comme poutiniste quiconque leur rappelle que les Américains eux-mêmes cherchent à éviter l’escalade et la guerre généralisée ? Qu’il est doux de se prendre pour André Malraux ou Jean Moulin ! Qu’il est confortable de voir le monde en noir et blanc !

Depuis un an, nous réécrivons l’Histoire pour que ce camp de néoconservateurs qui ont soutenu les pires dérives et commis les pires erreurs puisse se repeindre en visionnaire, seul à avoir perçu le danger que constituait Vladimir Poutine (quand c’est la politique qu’ils prônaient qui a systématiquement empêché d’écarter le danger). Et, ce faisant, nous adhérons l’air de rien à cette idée d’une guerre de civilisation, dont le résultat sera de prolonger et d’étendre le conflit, pour le plus grand malheur des Ukrainiens. « C’est le sort de l’Europe qui se joue à Kiev, Poutine veut notre destruction », « Poutine ne s’arrêtera pas ; après l’Ukraine, il y aura la Pologne, les pays Baltes… » Qui ne voit pas que ces phrases grandiloquentes n’ont qu’une conséquence possible : un affrontement jusqu’à la mort ? Qui ne voit toujours pas que le reste du monde récuse cette vision simpliste et manichéenne ? Pas seulement les Chinois, qui chercheraient à couvrir leurs propres turpitudes à Taïwan, mais aussi l’Inde, le Brésil, la très grande majorité de l’Afrique et de l’Amérique latine. Des démocraties, pour beaucoup, qui ne considèrent pas que nous incarnions le respect du droit et de la liberté, et qui sont en train de se détacher toujours un peu plus d’un Occident dont les multinationales imposent leur loi, d’une Amérique dont l’impérialisme s’exerce par l’économie, par le droit, mais aussi, faut-il le rappeler, par la déstabilisation des régimes.

ENTRE MORIN ET HABERMAS

Quand le pape François pulvérise ce discours occidentaliste sur cette guerre (quand il évoque, aussi, les massacres au Congo et cible Paul Kagame, président rwandais soutenu par les États-Unis), quand il alerte contre le réarmement du monde, il n’est pas seulement un Argentin tiers-mondiste. Et il est curieux que ses propos ne soient absolument pas repris dans les médias français. Quand Edgar Morin ou Jürgen Habermas, qui, contrairement aux Jean Moulin de plateaux de télé, ont connu la Seconde Guerre mondiale, tentent de contredire le manichéisme ambiant, ils sont dans le rôle qui a toujours été le leur, mais, étonnamment, plus aucun micro ne se tend.

L’Ukraine a droit à son intégrité territoriale et à sa sécurité. C’est une évidence qui ne se discute pas. Elle a droit à l’aide militaire occidentale (même s’il est parfaitement légitime que cette aide soit progressive et que les dirigeants américains et européens aient pour priorité d’éviter l’embrasement). Et qu’importe si sa pente pro-occidentale, comme celle de la Géorgie, a été encouragée depuis la fin de la guerre froide par les millions d’investissement américain et par le travail de cabinets de lobbying. Qu’importe si les dignitaires de la CIA ont déclaré ouvertement depuis des années que c’était là, pour eux, que se jouait la confrontation avec une Russie qu’ils entendaient détacher de tout l’espace slave. C’est de l’histoire. Mais cela devrait nous interdire de nous jouer la grande scène de la guerre de civilisation et du nouveau Hitler. Vladimir Poutine est un autocrate assassin, enfermé dans sa logique délirante, qui a choisi délibérément de déclencher un massacre, et c’est amplement suffisant.
 
SATELLITE DES ÉTATS-UNIS

Une chose est certaine : prétendre soutenir une défense européenne et une Europe indépendante tout en brandissant la rhétorique des démocraties combattant les autocrates est une escroquerie intellectuelle. L’Union européenne est en train de disparaître économiquement, militairement et politiquement dans ce désastre. Elle est plus que jamais un satellite de ces États-Unis qui lui menaient, avant l’agression russe, une guerre commerciale violente, à coups de milliards de dollars de sanctions contre ses entreprises, à coups d’intimidation autour des sanctions illégales décidées unilatéralement par Washington contre de nombreux pays du globe.

Se faire le héraut de la liberté en expliquant qu’il n’y aura de solution que militaire permet de briller à peu de frais sur les plateaux de télévision, loin du front ukrainien. Mais ce n’est pas défendre véritablement la démocratie et la liberté des peuples. Car celles-ci ont besoin d’une Europe indépendante, respectueuse du point de vue des autres peuples du monde, une Europe débarrassée du messianisme américain, qui n’est que la caution morale de l’impérialisme. Et ce n’est pas parce que nous préférons l’impérialisme américain à l’impérialisme russe qu’il faut se soumettre au premier. La France et l’Europe ont mieux à dire au monde.