Yann Bizien
L’effort financier et militaire de l’OTAN, c’est-à-dire de l’Occident, « contre la Russie », est vain. Il est vain, car il ne peut que conduire à l’escalade sans fin. Il est vain parce que Poutine ne pourra jamais se résoudre à une défaite. Il est vain, car il ne peut que conduire à la mort, encore, de centaines de milliers de soldats et de civils. Il est vain, car il impacte durement nos économies et notre quotidien. Enfin, il est vain, parce que la Russie n’est ni seule ni isolée.
La prochaine visite du Président chinois à Moscou en est la parfaite démonstration géopolitique.
Les sanctions économiques occidentales contre la Russie n’ont servi qu’à aggraver notre quotidien, à augmenter les coûts de l’énergie, à générer de l’inflation et à diminuer fortement notre pouvoir d’achat. Nos livraisons d’armements, sans aucun contrôle démocratique, ne font qu’affaiblir notre potentiel militaire.
La Chine est le premier partenaire de la Russie depuis 10 ans. Les exportations de la Chine vers la Russie viennent de grimper de 26%, pendant que ses importations ont augmenté de 60%. Ces sanctions ont donc permis de faire exploser les échanges commerciaux sino-russes. Le régime de Poutine est désormais le premier fournisseur de pétrole de la Chine et le second fournisseur de gaz via gazoduc. Et la Russie vient d’augmenter ses importations de hautes technologies essentielles à la poursuite de son effort de guerre en Ukraine.
La rupture du commerce russe avec les pays membres de l’Union européenne, imposée par la volonté américaine, aura donc renforcé la Chine en tant que partenaire fiable et solide de la Russie.
L’instinct et l’aveuglement bellicistes de l’OTAN contre la Russie accélèrent la transformation géopolitique du monde. Cette stratégie va-t-en guerre est en train de se retourner contre l’Occident et d’affaiblir son influence sur une bonne partie de la planète.
La Chine et la Russie ont une vision disruptive des relations internationales dominées jusqu’ici par l’Occident. Ces deux pays sont déterminés à conserver ensemble leur statut de puissance et à priver les États-Unis de la domination du monde.
Il faut juste voir le monde tel qu’il est. Et il faut oublier de le voir tel que les médias français, partisans, entendent bien nous le montrer. L’affirmer, ce n’est pas comploter. C’est chercher à ouvrir les yeux de nos dirigeants enfermés dans l’absurdité.
Il nous faut aussi avoir une passion pour la vérité, pour la paix et pour la prospérité. « L’homme le plus simple qui a de la passion persuade mieux que le plus éloquent qui n’en a point » disait François de la Rochefoucauld, écrivain, moraliste et mémorialiste français (1613/1680).