Yann Thibaud
Qu'il s'agisse de la question sanitaire ou, plus récemment, de la question militaire, les médias au service du pouvoir nous assènent et nous répètent quotidiennement un narratif tronqué, mensonger et fallacieux, constitué de faits mal interprétés, d'appel systématique à l'émotion, d'une ignorance délibérée du contexte des événements et de la mise hors-jeu des véritables spécialistes de la question, au bénéfice de prétendus experts, ne faisant que répéter les éléments de langage de la version officielle.
Narratif servant à justifier des mesures aberrantes et suicidaires, ayant pour résultat l'affaiblissement et l'appauvrissement du peuple.
Narratif constituant ce qu'il faut bien appeler une propagande, admise et ressassée, par paresse intellectuelle ou par intérêt, par tout ce que le pays compte de personnalités, à quelques très rares exceptions près : responsables politiques, journalistes bien évidemment, syndicalistes, philosophes, artistes...
Même les spécialistes de la rébellion ou de la souveraineté, tel l'inénarrable Michel Onfray, se laissent tromper et berner, car ils ont le tort de ne s'informer qu'à travers les médias mainstream.
Et il s'avère, au final, que nous ne sommes plus protégés par aucun contre-pouvoir, aucune institution qui, l'une après l'autre, se révèle incapable et déficiente.
La question se pose : cette déliquescence de l'Occident est-elle apparue depuis trois ans, ou bien était-elle déjà présente depuis de nombreuses décennies, cachée et invisible jusqu'alors, seulement révélée et rendue flagrante, par ce qui se produit aujourd'hui ?
Et quelle est la cause de cette dégénérescence de notre civilisation, à laquelle, nous sommes pourtant si attachés, car elle est ce que nous sommes, ce qui nous a façonné, notre histoire, nos goûts et notre parcours, même si nous nous sommes également intéressés, au cours de notre vie, à d'autres cultures ?
Car il est, je trouve, extrêmement douloureux de réaliser que nous autres, occidentaux, sommes de plus en plus isolés dans le monde, puisque les trois quarts de l'humanité aujourd'hui refusent d'adhérer au narratif délirant de nos dirigeants.
Ainsi, l'Occident s'écroule et se discrédite, chaque jour davantage, par son arrogance inouïe et son suicide collectif, allant pourtant à l'encontre de toutes ses valeurs.
Que faire dès lors ?
Sombrer avec élégance, comme le préconise dans son livre « Décadence » Michel Onfray, toujours lui ?
Je pense qu'il vaudrait mieux et serait plus sage, d'avoir le courage et l'audace de réévaluer et refonder notre rapport au monde, à la science, à la politique et, in fine, à la spiritualité.
Car ma conviction profonde est que c'est le matérialisme de nos élites, qui les a et nous a mené ainsi collectivement à l'impasse et à l'abysse.
Matérialisme qui ne correspond pourtant pas, vraiment pas, aux goûts et aux désirs du peuple, épris d'idéal, de sagesse et de savoir.
Ainsi, sur toutes ces questions, malgré et peut-être à cause du déferlement ininterrompu de la propagande, une résistance et une dissidence émergent et se développent irrésistiblement, depuis ces trois années, qu'il faut, à mon avis, soutenir et promouvoir, et qui constituent le seul signe encourageant, la seule bonne nouvelle de cette période sinistre et effrayante.
Un nouveau monde nous attend ainsi, au terme de cette longue convalescence, résurrection et métamorphose de cet Occident si malade mais aussi si prometteur, pour autant qu'il retrouve sa mission et sa vocation : l'émancipation de l'aliénation, la quête de vérité, l'autonomie et la liberté de pensée, mais aussi l'élaboration d'une nouvelle culture de nature tout à la fois rationnelle et spirituelle, seul chantier à même de résoudre, me semble-t-il, les multiples problèmes auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés.