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28 février 2023

Le changement civilisationnel

Yann Thibaud

L'éveil de l'humanité se produit aujourd'hui, irrésistiblement et indéniablement, par la révélation (« apocalypse » en grec) du caractère illusoire, aliénant et manipulateur des différentes idéologies, qu'elles soient politiques ou religieuses, qui nous furent inculquées, récemment ou depuis des siècles, ainsi que des diverses autorités et institutions, qui en sont les émanations ou les représentants.
À cet égard, incontestablement, nous sommes servis !
Mais cette grande lessive, cet écroulement civilisationnel, pour douloureux et décevants qu'ils soient, n'en sont pas moins inévitables et indispensables, car on ne créera pas le nouveau monde avec les outils et les matériaux de l'ancien.
C'est l'erreur des marxistes et autres révolutionnaires : penser qu'en renversant l'ordre ancien, on en créera un nouveau, heureux et bienfaisant, alors même que perdurent toujours en l'être humain, les mêmes vieux réflexes prédateurs et paranoïaques, conduisant chaque fois à la formation d'une intelligentia bureaucratique et totalitaire, faisant le malheur du peuple et organisant sa soumission, sa désinformation, sa domination et son exploitation, par les moyens de la propagande et des multiples tromperies qu'elle véhicule.
Il est donc indispensable que les foules humaines cessent enfin d'accorder une confiance naïve et aveugle envers les êtres médiocres et ambitieux, qui se sont portés au faîte du pouvoir et s'en montrent chaque fois les indignes détenteurs.
La cessation de la confiance et la cessation de l'obéissance, tant redoutées par le pouvoir en place, sont ainsi les moyens de la cessation de la servitude et de la cessation de l'illusion et des multiples croyances aberrantes, dans lesquelles les êtres humains se sont délectés et ont été plongés depuis si longtemps.
Ce qui apparaît aujourd'hui comme un désastre peut donc également être vu ou lu comme un succès ou une réussite, prélude ou préalable, moyen et moteur du réveil, tant souhaité, tant attendu, de l'humanité et de sa reprise de souveraineté.
Le changement civilisationnel requis pour nous sortir de l'impasse actuelle, est donc de nature intérieure ou spirituelle : il s'agit ainsi pour l'être humain de réaliser et exercer son propre pouvoir et de décider, individuellement et collectivement, d'écouter et suivre le message de son cœur, le message de ses rêves, le message de son idéal, si longtemps enterré mais possiblement retrouvé, ressuscité et mis en œuvre.
Cet art de l'âme ou de l'esprit étant ce que j'appelle, pour ma part, « écologie intérieure ».