- 27/2/2023 - Une révision constitutionnelle serait dans les tuyaux (voir une du Figaro de ce matin). Elle porterait sur le renforcement du Conseil constitutionnel promu en « Cour suprême », la limitation du nombre de mandats parlementaires consécutifs, un redécoupage des régions, la constitutionalisation de l’ivg, etc. En effet, il est plus facile d’ouvrir un chantier de révision constitutionnelle que de regarder en face les drames de la France : une gigantesque dette publique (3000 mds) ; catastrophe du commerce extérieur (160 mds de déficit annuel, le record d’Europe) ; désastre de l’Éducation nationale (avant-dernier au classement Timss en mathématiques) ; aggravation de la violence (+8% de coups et blessures) ; 10 millions de pauvres et paupérisation croissante due à la poussée inflationniste ; perte de la maîtrise des flux migratoires (+320 000 premiers titres de séjour et 150 000 demandeurs d’asile) ; effondrement de l’indépendance énergétique de la France à cause d’une politique d’affaiblissement du nucléaire civil, drame de l’hôpital et de la médecine libérale, etc. Alors, il existe mille manières de fuir cette situation dramatique qui dispensent de la regarder en face : l’exubérance médiatique, le déclenchement du chaos social, la désignation de boucs émissaires, l’exacerbation des peurs et des angoisses. Et puis il en est une autre : la grandiloquence qui consiste à lancer des grands chantiers ambitieux tournés vers les nuées – et inutiles – plutôt que de travailler, c’est-à-dire se mobiliser sur les tragédies du quotidien avec le souci de la vérité et sans esbroufe… Mais n’est-ce pas trop en demander ? Et puis, forcément, s’intéresser au monde des réalités risque d’orienter l’attention collective sur la question des responsabilités.