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31 mars 2023

Avons-nous atteint un point de bascule du centre de gravité politique et religieux en France ?

Yann Bizien

L’immigration continue, massive, subie, et sans contrôle, percute et transforme profondément notre démographie, le corps électoral, les résultats des scrutins, notre sécurité, le rapport à la culture, à l’histoire et à notre ADN.

Nous ne pouvons plus ignorer l’immense effet déstabilisateur de l’immigration sur la société française. Intégration et assimilation sont en échec. De nombreux immigrés refusent même de valider nos valeurs et « les lois de la République ». Le pouvoir a renoncé à faire des migrants « des Français » à part entière. Nombreux sont ceux qui vivent en France « hors-la-loi ».

Contrairement à ce que tous les progressistes du « cercle de la raison et de la tolérance » cherchent à imposer dans le débat, en attaquant les « esprits chagrins et les fascistes en panique morale », ce phénomène migratoire extra européen n’est pas, et de loin, un fait marginal.

En France, 1/3 de la population a désormais un lien avec l’immigration sur seulement trois générations, soit 19 millions de personnes.

Il y a désormais davantage de pratiquants de l’islam en France que de catholiques pratiquants.

Il y a toujours plus de partisans d’une immigration providentielle dans notre pays.

La pression migratoire ne diminue pas. Tout indique, malgré le discours politique, et les lois qui s’enchaînent, qu’elle va se poursuivre, qu’elle va accentuer la violence physique (*) et impacter toute notre civilisation.

Les patriotes, les souverainistes et les conservateurs ont de bonnes raisons d’être inquiets et de dénoncer l’impuissance politique et d’État vis-à-vis de cette immigration qui déménage de chez elle pour s’installer « chez nous », à nos frais, sans notre avis, et dans notre dos.

Le peuple historique de France se sent "dépossédé" de tous ses biens immatériels les plus précieux : la patrie, la nation, sa souveraineté, sa démographie et son destin.

Dans une France en faillite, ensauvagée, et désormais ingouvernable, il serait temps de prendre cette réelle urgence à bras le corps avant une prise de pouvoir de l'islam politique sur tout notre pays, cette autre dépossession qui nous guette.

(*) Ce lien entre immigration et violence a été confirmé par le ministre de l'Intérieur.

Anne-Sophie Chazaud

J’ai demandé à mon assistant d’IA (fonctionnant sous ChatGPT4) de me composer un manuscrit musical coréen du XVIIIème siècle de la période Joseon, sur la thématique de l’amour sous les cerisiers en fleurs…
Le résultat est complètement bluffant et c’est pareil pour toutes les requêtes dont je constate l’amélioration quasiment de jour en jour.
Voilà voilà…
Je pense qu’on peut donc confier à nos IA la gestion des choses, disons, l’expédition des affaires courantes, ce sera toujours 1000 fois mieux qu’à des gestionnaires technocrates et macronnards globalement incultes, et s’en aller profiter de l’existence bien tranquillement, tiens, au hasard, sous les cerisiers fleuris dans la brise délicate du printemps…


En s’appauvrissant, la France met le larcin à portée des bourgeois

H16

C’est LA tendance mode du moment, la fast-fashion éco-hype au rayon frais de votre supermarché : l’antivol massif sur le steak Charal et l’entrecôte dans une boîte en plastique transparent qui ne s’ouvre qu’en caisse… Décidément, la France de 2023 explore de nouveaux espaces incongrus et des latéralités carrément glucoses !

On l’aura compris : on assiste à une véritable course à la sécurisation des articles vendus en grande surface et l’antivol coincé sur la viande n’est plus une surprise pour le consommateur habitué.

Cela n’est pas sans rapport avec l’augmentation constatée des vols à l’étalage, de 14% selon le ministère de l’Intérieur, qui n’est pas non plus sans lien avec la valse guillerette des prix qui, nonobstant les dénégations du Bruneau de Bercy, continuent de marquer une belle vigueur à la hausse.

Or, phénomène intéressant, cette inflation ne baisse que marginalement la consommation des ménages. Certains en déduiront hardiment que les Français ne veulent plus faire d’efforts sur la nourriture, pendant que d’autres en concluront que cette baisse modérée est surtout liée au fait que ces mêmes Français ne peuvent plus sacrifier leur nourriture pour faire des économies.

Autrement dit, on arrive à ce moment douloureux où un nombre croissant de nos concitoyens se voit contraint à se tourner vers les Restos du Cœur (avec une hausse de leur fréquentation effectivement constatée) ou, plus prosaïquement, … à voler.

C’est ainsi qu’un très récent article du Figaro nous fait découvrir quelques-unes de ces personnes confrontées à de grosses difficultés pour se nourrir correctement. Pour certains étudiants, même les 3.30€ du CROUS par jour représentent une somme trop importante ; pour d’autres, en situation précaire ou dépendants des aides sociales, ce sont des courses qu’on “améliore” très substantiellement de quelques “oublis” en caisse…


Petit-à-petit et sans que plus personne ne puisse le nier, la France – qui serait la 7ème puissance économique mondiale – s’appauvrit visiblement : à force de ponctions pour alimenter une redistribution qui n’a jamais marché, ne marche pas et ne marchera jamais que dans l’imaginaire des collectivistes de plus en plus virulents, les individus sont confrontés à la dure réalité qui, elle, ne se satisfait pas de beaux discours mélenchonesques. D’un côté, le salaire ou les aides versées augmentent beaucoup moins vite que l’inflation voire (pire) diminuent, de l’autre, les ponctions de l’État sont de plus en plus importantes et systématiques, et le temps passé à courir après les aides (cet impôt invisible que les pauvres paient si cher) aboutissent à une vie de plus en plus coincée financièrement.

Et dans ce cas là, à la moindre crise, au moindre problème, au moindre pépin de la vie, l’effet ciseau est implacable : le réfrigérateur ne se remplit plus.

Cependant – et l’article du Figaro illustre bien cela – la situation a ceci de particulier qu’elle ne touche pas que certaines classes de populations, certains âges. De façon encore plus étonnante, on observe même en parallèle que certains en profitent ouvertement.

Ces petits malins n’ont pas besoin, mais n’hésitent pourtant pas à le faire… Par idéologie. Eh oui : qui, sinon eux, serait à même de lutter contre les giga-turbo-marges de la méchante distribution ? Qui s’élèverait contre les caisses en libre-service “qui détruisent les emplois” et qui ont été installées à la demande “des boomeurs pendant la crise covid pour éviter les contaminations” ? Rien de tel qu’y rapiner tranquillement avec les facilités mises en place et, en prime, on se donne bonne conscience, le poing idéologiquement tendu avec un petit “no pasaran !” qui sent bon le pneu brûlé CGT.

Et puis, comprenez bien qu’on ne vole pas dans les petites boutiques, le commerçant local et l’artisan bio-éco-conscient qui syntonise son quinoa avec Gaïa ! Non, seules les grandes surfaces sont la cible de ces profiteurs dont le courroux (contre les marges sKandaleuses de la grande distribution) trouve là un moyen de s’exprimer tout en profitant d’un petit pic d’adrénaline à coût réduit.

Or, selon le Figaro qui cite les grandes enseignes elles-mêmes, “Ce profil de voleurs par opportunisme, ainsi répertorié par les magasins, constitue le gros bataillon des pilleurs”.

Sapristi.


Certes (et compte-tenu de l’historique torturé de nos journaux en matière d’exactitude des faits rapportés), on devra considérer ces allégations avec la plus grande prudence, mais cependant, est-ce invraisemblable d’imaginer qu’après des décennies à enseigner l’économie façon Marx au sein de l’Éducation nationale, certains se soient imbibés des notions de plus en plus approximatives d’économie et surtout de la morale particulièrement souple des collectivistes en culotte courte ?

Serait-ce si incroyable d’imaginer qu’à peu près tout un peuple, biberonné à la lutte des classes, à l’exploitation des petits par les gros, dont l’imaginaire collectif est celui du Grand Méchant Capital Qui Spolie Sans Arrêt Le Prolétaire, ne finisse pas par croire, dur comme fer, que les commerçants sont majoritairement là pour leur faire les poches et qu’il faut donc, de temps en temps, rendre coup pour coup coût pour coût et donc dérober ce que l’on peut… et de préférence plutôt de grosses entrecôtes, du safran ou de la vanille plutôt que des boîtes de thon en miettes ?


Du reste, la véritable myopie de ce genre de comportement d’une part aisée de la population ne doit pas surprendre : les conséquences des actes des uns et des autres étant soigneusement évités, tus, cachés ou déformés dans l’enseignement français actuel, il n’est pas étonnant que ces pratiques se répandent.

La multiplication de ces coûts (liés aux vols constatés, puis aux mesures à mettre en place pour les réduire, depuis les antivols jusqu’aux caméras en passant par les vigiles et le reste) entraîne mécaniquement une augmentation des prix sur tous les produits vendus : il faut bien rattraper la perte encourue. Mais ceci semble totalement échapper à ces hordes de bourgeois courroucés qui ont décidé de “voler éthique”.

Mais surtout, pourquoi s’en priver ?

Lorsqu’ils sont constatés, rares sont les vols qui aboutissent à un dépôt de plainte… Et pour cause : elle n’est suivie la plupart du temps d’aucun effet, la société française ayant décidé que ceci n’en valait pas la peine.

À raison peut-être puisque, d’un autre côté, les exactions de plus en plus violentes de certains privilégiés du système (tant Black Blocs, racailles de réseaux ou amis du pouvoir en place, aux deux bouts du spectre de la richesse relative) ne sont pas non plus suivies par la justice qui semble bien plus occupée à débouter les demandes des propriétaires concernant les squats, ou traquer le multirécidiviste de l’excès de vitesse en Doblo à 2 km/h près sur autoroute.

Il faut se résoudre à l’évidence : certes, la pauvreté progresse vite et fort. Mais elle ne masque plus vraiment l’état de déréliction et de pourrissement de la société française dont chacune des composantes, grâce à la magie du socialisme appliqué, est maintenant en guerre contre les autres.

Ce pays est foutu.


Tiephaine Soter

Une info passée inaperçue mais qui va secouer pas mal de choses derrière le rideau : Total Energies a passé sa première transaction commerciale en Yuan chinois, dans le cadre d'un échange de gaz naturel liquéfié (LNG) importé depuis les Emirats Arabes Unis, auprès d'une entreprise chinoise.
L'échange, qui s'est fait à la bourse de Shanghaï, est le premier de ce genre entre une entreprise européenne et une entreprise chinoise. Jusqu'ici, toutes les transactions de ce type se passaient en dollar.
Il ne se passe pas une journée en ce moment sans que l'emprise du dollar sur l'économie mondiale ne recule. Il y a quelques jours, c'est le Kenya, l'une des plus fortes puissances économiques du continent africain, qui annonçait l'abandon du dollar dans le cadre de ses échanges commerciaux pétroliers avec l'Arabie Saoudite et les EAU.


30 mars 2023

Tiephaine Soter

Plusieurs sources du journalisme d'investigation indiquent depuis quelques heures que l'un des deux manifestants qui a eu le crâne fracassé par l'unité de gendarmerie en quad, style BRAV-M, à Sainte-Soline est en état de mort cérébrale. L'info originelle viendrait d'un médecin du CHU de Poitiers, qui évoque une "mort encéphalique" depuis dimanche soir.
Le directeur de la com' du CHU de Poitiers, contacté par les journalistes, "ne confirme pas et ne dément pas l'information", une manière de dire sans le dire que l'info est exacte mais qu'il n'a pas le droit de le dire pour des raisons d'ordre politique.
On nous a longuement dressé le portrait du "militant" fiché S, délinquant notoire etc., mais celui-ci, personne n'en parle.
Cet après-midi, une charge de CRS a provoqué la chute très violente d'un homme qui n'était absolument pas menaçant. Depuis les témoignages selon lesquels il recevait un massage cardiaque sur place, plus aucune nouvelle nulle part.
Ça fait 4 ans et demi que les forces de "police" sont en roue libre contre des gens qui ne font qu'exercer leur droit à manifester. On se souvient de cette dame de 80 ans qui a été tuée par une grenade lacrymo tirée à tir tendu sur elle alors qu'elle fermait ses volets, on se souvient de cette vieille dame de 73 ans renversée et piétinée par une charge de CRS, on se souvient des 353 Gilets jaunes blessés à la tête dont 30 ont perdu un œil, on se souvient de ces jeunes et moins jeunes qui ont eu la main arrachée.
J'ai longtemps été fervent soutien des hommes en bleu, particulièrement après la vague de terrorisme qui a frappé notre pays en 2015-2018. Ce n'est plus le cas désormais, pas quand je vois le peuple français être massacré alors qu'il ne fait que réclamer des conditions de vie décentes et de ne pas être considéré comme du bétail corvéable à merci.
Qu'on ne vienne pas me faire chier à me dire "c'est sur les gauchistes qu'ils tapent", parce qu'en 2018, c'était "sur les fachos de Gilets jaunes". Cette rhétorique de toujours diviser tout le monde entre gauche et droite est un piège dont il va falloir apprendre à sortir une bonne fois pour toutes : la matraque n'en a rien à foutre de votre couleur politique, tant qu'elle peut vous défoncer la gueule.


Communiqué des parents de Serge encore dans le coma après les charges policières contre les manifestants de Sainte-Soline

Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un "pronostic vital engagé", suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.
Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l'arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d'une enquête de police, et détournement d'informations contenues dans un fichier de leur finalité.
Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :
- Oui, Serge est fiché "S" - comme des milliers de militants dans la France d'aujourd'hui.
- Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires - comme la plupart des gens qui se battent contre l'ordre établi.
- Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes - comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu'une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.
Nous considérons qu'il ne s'agit là nullement d'actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.
Les parents de Serge
Le 29 mars 2023

Spiritualité

Yann Thibaud

Peut-on parler de « spiritualité naturelle » ?
Existe-t-il, par conséquent, une « spiritualité artificielle » ?
En quoi consisteraient alors ces artifices ?
Et comment s'en libérer ou s'en émanciper ?
Les traditions religieuses et spirituelles proposent et parfois imposent, en effet, toutes sortes de règles, normes et conventions, prescrivant ce que l'être humain doit, selon elles, penser (dogmes et croyances), dire (prières et formules préétablies) et faire (rites, interdits et obligations).
On peut dès lors percevoir ces traditions comme de vastes et impressionnantes entreprises de formatage, de dressage ou même de domptage de l'humanité, ayant pour objectif revendiqué de combattre la nature humaine, considérée comme faible, faillible, impure, dangereuse et pécheresse.
Tout ceci avec, on peut en tout cas le supposer, les meilleures intentions du monde, et dans le but de transformer, amender et perfectionner cette même nature humaine.
Mais on peut aussi penser et observer que cette ardente offensive de combat contre soi ne donne pas d'excellents résultats, et génère bien plutôt le fanatisme, l'intolérance, le sectarisme, le dogmatisme et autres joyeusetés, résultant de cette conception guerrière de la spiritualité et de la possible transformation de l'être humain.
Aussi pourrait-on concevoir une autre approche de la spiritualité, plus douce, sans doute plus féminine et aussi plus scientifique, consistant non plus à vouloir dominer artificiellement et brutalement sa propre nature mais, tout au contraire, à l'explorer, la découvrir, la laisser s'exprimer et la laisser s'épanouir.
C'est là précisément ce que j'appelle spiritualité naturelle.
Cet itinéraire d'exploration de soi n'étant, du reste, nullement inconnu des spiritualités traditionnelles, mais concernant plutôt la mystique que la religion proprement dite.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'il a, de tout temps et dans toutes les cultures, existé des êtres ayant entrepris de se connaître et expérimenté l'éveil et la transcendance, en dehors du labyrinthe de la stricte, rigoureuse et minutieuse observance des multiples commandements cléricaux qui, de tout évidence, ne mène aucunement à l'éveil, tout simplement parce que la prison ne saurait être le chemin de la liberté !
Concrètement et pratiquement, la spiritualité naturelle consiste alors à donner de la valeur et prêter attention à ce qui se produit naturellement et spontanément en soi.
En résulte une autre approche et conception de la méditation, sans posture ni comportement imposé, sans concentration sur quoi que ce soit, sans contrôle et sans injonction ni discipline, sans chasser ses pensées, ses émotions ou ses désirs, méditation pour ainsi dire permanente, impliquant simplement d'être conscient du spectacle intérieur comme extérieur, du spectacle du monde comme du spectacle de soi.
Ce que l'on percevra alors sera que notre nature est multiple et changeante, faite tout autant de pulsions et réflexes émotionnels, mécaniques et répétitifs, que d'épisodes d'éveil et d'expansion de conscience, grandioses et gratifiants.
Et l'on découvrira également que si l'on renonce à se combattre et se contrôler, se mettent alors en place différents processus naturels et spontanés de guérison, d'harmonisation, de réalisation , d'éveil et d'accomplissement de soi.
Autrement dit, la nature est bien faite et donne d'excellents et savoureux fruits, dès lors que l'on cesse de la craindre et renonce à la contraindre !
Et c'est toute une nouvelle science de la conscience, un nouvel (et éternel) art d'être, une connaissance effective et opérative de l'éveil humain, qui se présenteront alors à nous, à partir du moment où nous déciderons de nous réconcilier avec la nature, non seulement au dehors, mais aussi et surtout à l'intérieur de nous-même.
Science holistique et spirituelle, et non plus matérialiste et réductrice.
Voilà pourquoi je pense que la spiritualité naturelle n'est rien d'autre que la spiritualité du futur, celle d'une humanité ayant mis fin à l'absurde et destructrice manie et habitude plurimillénaire du combat et de la guerre tous azimuts, générale et permanente, indigne et cruelle, puérile et inutile.

LA FRANCOPHILIE COMPATISSANTE DU PRÉSIDENT RUSSE

Gabriel Nerciat

Le président de toutes les Russies a un peu pitié de nous, et on le comprend : parce que son pays a connu l'égalitarisme tyrannique des Soviets puis l'indécence arrogante des oligarques, il sait mieux que personne ce que valent les promesses d'égalité libérale devant la loi lorsqu'elles sont manipulées par les apparatchiks corrompus du capitalisme global.
Ce que la Russie était il y a plus de vingt ans, c'est ce que nous sommes en train de devenir, et il est à craindre (pour nous) que l'inverse d'ici une ou deux décennies ne soit tout aussi tristement vrai : il suffit de regarder d'ores et déjà ce qui se passe en Syrie ou en Afrique occidentale pour être fixés.
Pourtant, il ne faut pas tout à fait perdre espoir : ce que la Russie a fait depuis l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine, nous pourrons peut-être le faire, ou le refaire, un jour nous aussi.
Commençons déjà par cerner le vaniteux et servile locataire de l'Elysée : ce Pougatchev de la haute technocratie européiste n'est plus très loin, je crois, de la cage de fer qui l'attend.


Segundo Cimbron

Il a été pris en flagrant délit de mensonge sur le rôle de ses policiers lors de la finale de Champion's League...

Il est encore pris en flagrant délit de récidive de mensonges sur les faits de répression de la manifestation de samedi dernier contre la privatisation de l'eau...

Ses mensonges portent sur des faits de violences policières pouvant entraîner la mort de personnes pacifiques, ne présentant aucun danger, venues assister à un match de foot ici, usant du droit de manifester inscrit dans la déclaration des droits de l'Homme de l'ONU, là.

Il envoie des SMS à ses commissaires leur demandant « d'épargner le carré de tête syndical et les jeunes » lors des manifestations contre le recul de l'âge de la retraite (sous entendu : pour les autres, vous pouvez cogner...).

Il est toujours en place et personne – ou presque – ne demande sa démission (et son inculpation pour mise en danger de la vie d'autrui par abus d'autorité publique comme circonstance aggravante...).

Question : du ministre de la police (pardon, de la milice) de quel pays autoritaire je parle ?

Le triangle de la mort et les « gens comme moi »

Maxime Tandonnet


30/3/2023 – La vie politique française semble se réorganiser autour de trois pôles : macronisme, lepénisme, et nupes (gauche radicalisée). Dans ce contexte, les médias bruissent de rumeurs autour d’un rapprochement sinon d’une fusion présentée comme inéluctable entre le macronisme et la droite LR, renforcées par le soutien de LR à la pseudo-réforme des retraites qui déchire la France. L’idée est de consacrer une force centrale, respectable ou bourgeoise, contre les « extrêmes » ou populismes, de droite comme de gauche. Le problème, c’est les gens qui pensent comme moi, ces gens-là auxquels le macronisme, le lepénisme et la nupes répugnent avec la même intensité, suscitant chez eux le même frisson d’horreur, de rejet absolu et de révolte. Entre le culte narcissique d’un gourou pour couvrir dans l’esbroufe le vertigineux écroulement de la France; la course échevelée d’une héritière, venue du mal radical, à la dédiabolisation, incarnant un népotisme de la pire engeance; et l’hystérie wokiste et nihilo-gauchiste, nous sommes face aux trois pôles du malheur, de la médiocrité et du déclin de la France. L’horizon politique semble bouché. Les gens comme moi considèrent la tentation des vestiges de la droite LR de rejoindre la macronie pas seulement comme la tentation de la félonie ou de l’opportunisme, mais surtout un signe patent d’inintelligence, d’abrutissement et de bêtise (la bêtise de ceux qui s’embarquent sur un navire en cours de naufrage). Face au triangle de la mort, il en appellent à la révolte, au courage, à l’intelligence collective, à l’esprit de Résistance même au prix de la solitude: ni macronisme, ni lepénisme, ni nupisme. Les gens comme moi sont fiers d’être les derniers empêcheurs de tourner en rond. Ils sont convaincu que l’esprit de Résistance – par l’intelligence, la lucidité et l’amour de la France – subsiste derrière l’effarant brouillard de la bêtise qui nous submerge. Ils comptent sur l’expérience qui montre que le salut de la France, dans les moments les plus dramatiques, est toujours venu au départ d’une infime minorité. Il ne faut pas avoir peur, à un moment donné d’être infiniment minoritaire et seul quand on sait de toute évidence, avoir raison et de compter sur le réveil de la nation. Et même si ce réveil ne vient jamais (qui peut savoir ?) mieux vaut échouer dans l’honneur que se fondre dans le ridicule et la honte.

COVID-19 : le taux de létalité encore plus faible que ce qui était attendu

Magali Régnier / Dr Gérald Kierzek


Trois ans après le début de la pandémie, une analyse menée sur 38 études nationales différentes nous apprend aujourd’hui que le Covid-19 est associé à un taux de létalité relativement faible. Et bien plus que ce que nous imaginions à son arrivée.

Avons-nous surestimé la menace du Covid ? Probablement. L’idée n’est pas de relayer une théorie complotiste, mais d'exposer les résultats d'une vaste étude de l’université de Stanford, menée sur 38 pays 3 ans après le début de la pandémie.

Un taux de létalité très faible avant 60 ans

Des chercheurs américains et européens ont étudié le "Taux de létalité par infection, stratifié par âge du COVID-19 dans la population non âgée" avant l'introduction des vaccins COVID-19. Un taux qui s’est avéré après analyse aussi bas que 0,03% et 0,07% pour les personnes âgées de 0 à 59 ans et de 0 à 69 ans, respectivement, rapporte le document. Des estimations inférieures à ce que les calculs précédents avaient suggéré.

Autrement dit : 99,97% des personnes de moins de 60 ans qui ont contracté le COVID-19 ont survécu. Ajoutez les personnes dans la soixantaine à la cohorte, et les taux de survie restent toujours solides à 99,93 %. En détail, selon les tranches d'âges, le taux de létalité est celui-ci :

- 0-19 ans : 0,0003%
- 20-29 ans : 0,002%
- 30-39 ans : 0,11%
- 40-49 ans : 0,035%
- 50-59 ans : 0,123%
- 60-69 ans : 0,506%

En moyenne, cela signifie que seuls cinq décès surviendraient parmi un millier de sexagénaires infectés. L'analyse actuelle souligne également que le taux de létalité est beaucoup plus faible dans les populations plus jeunes, que ce qui était précédemment suggéré. Elle affirme ainsi : "Ces chiffres de létalité covid sont légèrement plus élevés chez les 0-69 ans que les décès de la grippe saisonnière (sur les trois années avant covid). Ils restent cependant inférieurs à la grippe quand on prend uniquement les personnes de moins de 60 ans".

Les chercheurs ont également constaté que les taux de létalité étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes, et que les personnes atteintes de certaines maladies sous-jacentes, comme le diabète, avaient un risque plus élevé de décès dû à une infection à COVID-19.

La différence entre taux de létalité et de mortalité : le taux de mortalité désigne le pourcentage de morts par rapport au nombre d’individus d’une population donnée dans une période donnée. Le taux de létalité ne se rapporte pas à toute une population mais seulement à une portion de celle-ci à savoir les personnes infectées et donc porteuses de la maladie en question. Il est donc plus précis pour donner le nombre de victimes.

« Une étude qui confirme ce qu’on voit sur le terrain »

Pour le Dr Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo, cette large étude menée sur des millions de données ne fait que confirmer ce qui est observé sur le terrain.

“On voit bien que sur une tranche d’âge sans pathologie, chez les moins de 65 ans, quand on n’a pas de facteur de risque, la létalité est extrêmement faible. D'où le concept de "syndémie" pour qualifier le rôle du SARS-Cov2. Le Covid-19 est davantage un accélérateur de pathologie et/ou de grand âge qu’une menace en lui-même. Cela remet en perspective tout ce qu’on a pu dire ou penser pendant la crise, quand on parlait de taux très élevés de mortalité".

Ces résultats soulignent l'importance de cibler les politiques de prévention en direction des groupes à risque, tels que les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies sous-jacentes. 6/3/2023

Sources : Pezzullo AM, Axfors C, Contopoulos-Ioannidis DG, Apostolatos A, Ioannidis JPA. Age-stratified infection fatality rate of COVID-19 in the non-elderly population. Environ Res. 2023 Jan 1;216(Pt 3):114655. doi: 10.1016/j.envres.2022.114655. Epub 2022 Oct 28. PMID: 36341800; PMCID: PMC9613797.


Denis Collin

Se prépare, tranquillement, une nouvelle vague de destruction massive d'emplois et cette fois il s'agira des emplois les plus qualifiés et les mieux payés. L'IA sera le tsunami qui emportera les classes moyennes et moyennes supérieures et transformera les pays capitalistes développés en pays du tiers monde. La vie ressemblera ce qu'on voit dans les vieilles BD de Bilal.
- il n'y a plus besoin de radiologues, mais seulement d'auxiliaires pour guider les patients vers les machines dont les images seront analysées par une IA qui pourra même rédiger en bon français le compte-rendu. On pourrait très bien imaginer des IA pour orienter les patients et renvoyer avec du doliprane ceux qui n'ont pas besoin d'un médecin. Après tout, la première IA, MYCIN, était une machine à diagnostiquer les infections bactériennes et à proposer des traitements (1976).
- il n'y a plus besoin de services juridiques dans les entreprises. Accessoirement, on pourrait résoudre le dramatique manque de personnel dans la justice.
- les programmeurs peuvent commencer à se reconvertir (en éboueurs ou en livreurs de pizzas) car les IA sont de plus en plus performantes pour produire du code.
- les services clients peuvent être considérablement allégés. Déjà les "chatbot" tendent à prendre le relai. Mais on n'a encore rien vu.
- les journalistes peuvent préparer leur reconversion en travailleurs du BTP.
- les professeurs deviennent largement inutiles pour corriger les copies et dispenser l'enseignement minimaliste "utile".
Comme dirait le préfet de police, ça va taper ! La transformation de la masse en plèbe, comme sous l'empire romain, qu'il suffira de distraire (circenses) et de nourrir à minima (panem). Voilà le projet des 0,1%, appuyé sur des cons d'intellectuels prétentieux, prêts à scier la branche sur laquelle ils sont assis.

29 mars 2023

La Chine et la Russie qui rient, l’Amérique et l’Europe qui pleurent ?

H16

La France, sa classe jacassante et une bonne partie de son peuple sont fort occupées actuellement ce qui n’empêche pas le reste du monde de continuer à tourner, et aux équilibres géopolitiques de changer de façon très rapide à mesure que les crises se succèdent. Et en la matière, les dernières semaines ont été particulièrement bien remplies…

En effet, pendant que la macronie française faisait mine de fricoter avec la démocratie parlementaire dans le cadre de la réforme des retraites, pour terminer de façon parfaitement prévisible par la contourner sans vergogne en usant du 49.3, plusieurs événements majeurs se déroulaient sur la scène internationale qui furent assez peu commentés et dont les implications ont été si discrètement évoquées dans les médias nationaux qu’on se demande même s’ils ont vraiment eu lieu.

Dans les relations internationales, il serait impossible de ne pas mentionner la visite d’État du Chinois Xi Jinping auprès du Russe Vladimir Poutine, qui, outre la signature d’accords et de partenariats très larges entre les deux pays, a clairement diffusé le message d’une entente cordiale poussée entre les deux puissances, ce qui est en substance exactement l’inverse de ce qu’ont toujours recherché les Américains…


De la même façon, il serait difficile de minimiser la réouverture des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, pourtant présentées comme désirables par les États-Unis au moins depuis Obama qui incitait ses amis saoudiens à trouver un terrain d’entente avec ses turbulents voisins chiites, sans jamais être parvenu à quoi que ce soit.

Peut-être la discrétion qui entoure cette réouverture doit-elle beaucoup au fait qu’elle est le fruit de négociations entre les deux pays menées par nul autre que la Chine qui est maintenant vue, depuis Washington, comme la puissance géopolitique montante à juguler… Sans grand succès. Et alors que certaines rédactions outre-Atlantique ont admis du bout du clavier que ce réchauffement des relations irano-saoudiennes devait compter comme un succès pour la Chine, quelques journalistes européens ont été plus rapides à mentionner que tant les Iraniens que les Saoudiens ont effectivement intérêt à saboter la position de référence américaine, quitte à s’arranger de leurs précédents différends.

Autrement dit, cette victoire diplomatique chinoise ne serait qu’une façade… alors même que l’Arabie de Mohammed ben Salman ne peut clairement pas piffrer Biden, et que l’Iran de Khamenei, toujours sous sanctions américaines, n’a jamais pu supporter les États-Unis non plus. Bien qu’ennemis jurés, Iran et Arabie semblent au moins faire mine d’abandonner leurs griefs si cela peut gêner l’Amérique de Biden, au point d’envisager tous deux de rejoindre le groupe des BRICS

Parallèlement et comme le rappelait un récent billet dans ces colonnes, la même Arabie Saoudite a ouvertement commencé à régler certaines de ses transactions pétrolières en Yuan en remplacement du dollar.

Ceci est de moins en moins anodin puisqu’avec l’arrivée potentielle de l’Iran et de l’Arabie Saoudite dans les BRICS, on se retrouverait avec tous les principaux pays producteurs de pétrole du monde dans la même alliance économique, dont le poids démographique représente également la moitié de la population terrestre.

De façon claire, cette alliance deviendrait vite davantage qu’une simple épine dans le pied de l’hégémonie américaine et, surtout, du complexe militaro-industriel américain, non seulement par le fait que l’Amérique n’y pourrait jouer aucun rôle déterminant, mais aussi par l’évidence que ses membres ne seront pas d’accord d’y accueillir l’Oncle Sam et ses dollars de plus en plus sulfureux.


Il est du reste intéressant de noter que, de même que pour le gaz et le pétrole, les BRICS constituent aussi une forte source de l’or produit dans le monde. On se perd en conjecture sur la quantité exacte des stocks russes et chinois tant le décalage est criant entre les achats observés, la production connue et les chiffres officiels (la Chine annonce disposer de 2000 tonnes d’or quand beaucoup de spécialistes estiment qu’elle n’a pas amassé moins de 20.000 tonnes depuis quelques décennies).

Tout ceci prend forme alors même que l’Empire du Milieu a recommencé à augmenter ses importations de gaz (russe) qui avaient baissé il y a un peu plus d’un an, et que d’autres pays d’Asie centrale et du Moyen-Orient ont clairement réduit leurs exportations de matières premières énergétiques (gaz, pétrole) pour consacrer une part croissante de leurs extractions pour leur propre développement, dans une tendance qui, si elle existait auparavant, s’accélère franchement ces dernières semaines.

Autrement dit, les échanges énergétiques sont en train de se modifier assez sensiblement, les flux de dollars aussi et marquent un retour de ces derniers au bercail, entraînant plusieurs conséquences : outre une baisse du pouvoir d’achat du dollar, la baisse des exportations énergétiques augmente mécaniquement le prix du pétrole et du gaz. Les prix à la pompe et au compteur ne sont pas prêts de diminuer.

Quant aux Européens, dindons d’une farce de plus en plus coûteuse, ils semblent continuer d’agir comme si ces changements géo-économiques majeurs n’avaient pas d’impacts sur eux. La récente tournée (catastrophique) de Macron en Afrique aurait pourtant dû déclencher quelques signaux dans les réseaux diplomatiques tant il semble évident que Russes et Chinois ont largement investi le continent africain au détriment des Européens et des Américains. Apparemment, si quelque chose s’est passé, c’est resté extrêmement discret et l’Europe continue de faire des petits prouts stridents pour masquer l’abdication complète de toute velléité de souveraineté.

Alors qu’un tableau émerge dans lequel la Chine, disposant de masses considérables d’or, de partenariats énergétiques solides avec la Russie et le reste des BRICS, pourrait bien lancer un Yuan-Or qui bousculerait violemment le système monétaire international, on comprend qu’il devient urgent d’agir pour les banques centrales occidentales, et ce alors que les soubresauts et faillites bancaires s’enchaînent nerveusement.

Peut-être est-ce la raison pour la Fed américaine de lancer aussi rapidement que possible FedNow (vers juillet de cette année), ce qui s’apparente à sa monnaie électronique, ou pour la Banque centrale européenne de pousser ses propres jetons numériques dont on sait ce qu’ils peuvent renfermer comme pouvoir d’asservissement des peuples…

Allez savoir.


https://h16free.com/2023/03/29/73826-la-chine-et-la-russie-qui-rient-lamerique-et-leurope-qui-pleurent

Que nous proposent les écologistes ?

Pierre Duriot

On se demande quel monde nous proposent les écologistes. Ils ne veulent pas de méga-bassines, le sujet mérite d’être discuté. Mais ils ne veulent pas non plus des voitures électriques ou thermiques. Ne veulent pas que l’on mange de viande. Ne veulent pas que l’on se chauffe. Ne veulent plus d’avion. Pas de cargos pour transporter les marchandises. Ne veulent plus que l’on fasse d’enfants. Plus non plus de Data-Center. Pas d’ondes électromagnétiques. Pas de centrales nucléaires, à pétrole, à charbon, qui occasionnent des rejets ou des déchets. Pas de barrages hydroélectriques qui saccagent les sites naturels. Pas de fauchage le long des routes. Pas de chasseurs. Pas de paysans qui labourent. Pas d’éleveurs de vaches qui pètent du méthane, les vaches, pas les éleveurs, quoique. Mais ils veulent bien d’une expérimentation à grande échelle d’un pseudo-vaccin, produit dont personne ne sait ce qu’il contient vraiment.

Que nous reste-t-il ? Comment préconisent-ils que l’on vive ? Quand on fait le total de leurs combats, on s’aperçoit que nous devrions en revenir à un stade d’avant « La guerre du feu », puisque le feu pollue et contribue au déboisement. Ils nous voient, à la rigueur, comme australopithèques, vivant dans la nature de cueillette, sans trop déranger les autres animaux ? Mais le tout, uniquement en Occident. Que les saoudiens fassent du 4x4 dans les dunes, que les Africains creusent des mines gigantesques à ciel ouvert, que les Asiatiques déversent 80% du plastique dans les mers, peu importe. Ce qui les anime est le retour des Occidentaux et particulièrement des Européens, à un mode de vie sauvage. Il serait temps que l’on se passe des avis de ces énergumènes fanatisés, qui n’ont trouvé que l’outrance pour se rendre intéressants.

Darmanin : le spectacle du camion qui brûle

Pierre Duriot

Darmanin, tranquillement, explique qu’il y avait un millier de radicaux à Sainte-Soline, dont près de 200 fichés S. Seulement, ce faisant, il avoue deux choses, pourtant inavouables. En premier lieu, que les fichés S peuvent aller et venir sans entrave, rejoindre un lieu stratégique sans être inquiétés et se balader avec du matériel de combat de zadiste. On se demande à quoi ça sert d’être fiché S, si on n’est pas plus surveillé que ça ? En second lieu, sachant que ces types sont ce qu’ils sont, il n’a pas cherché à les empêcher de rallier Sainte-Soline, les a laissés se préparer, s’organiser, se regrouper, avant d’envoyer les fonctionnaires du maintien de l’ordre, au casse-pipe. Le même scénario, exactement que quand Philippe, premier Ministre, avait laissé des centaines d’activistes, dont beaucoup d’étrangers, rallier le site de Notre-Dame-des-Landes, avant d’envoyer, de la même manière, les gendarmes au casse-pipe. Etait-ce si difficile d’alpaguer ces activistes sur les quais de gare, ou les ronds-points, avant qu’ils n’arrivent ? Ces gens ne font pas du maintien de l’ordre, il font du spectacle, pour épater le téléspectateur et se fichent royalement des dégâts collatéraux chez les fonctionnaires. Il y a des pourtant des extincteurs dans chaque véhicule de service, pourquoi ne sont-ils pas utilisés dès le départ du feu ? À croire qu’on laisse les camions bleu-marine brûler pour les caméras. Nos fonctionnaires, en plus d’être blessés, passent pour des glands au niveau international, où on scrute à la loupe nos techniques de maintien de l’ordre. Et les spécialistes doivent nous utiliser pour montrer à leurs élèves gendarmes, ce qu’il ne faut surtout pas faire. Pour les zadistes, ils savent ce qu’ils risquent. On est habitué à ce gouvernement qui a toujours la tentation d’éteindre les incendies en y jetant de l’essence. (...)


France : bientôt des Casques Bleus ?

Gilles La Carbona

Au Maroc, au Chili, en Argentine, en Allemagne, en Grèce, les ambassades de France sont la cible de manifestations contre la répression du régime de Macron, sa politique autoritaire et fasciste. Il n’y a pas encore si longtemps, c’était en France que les ambassades étrangères étaient le théâtre de tels attroupements. Les temps changent et ce qui se dénonçait hier, au pays de Voltaire, l’est aujourd’hui contre la France elle-même, ailleurs. La honte devrait assaillir le moindre journaliste, le plus humble des parlementaires, mais il semble que ce sentiment n’affecte plus les consciences normalement pétries d’humanisme, éprises d’un idéal de liberté, avides de justice et d’équité… mais perfusées aux subventions.

Le monde se réveille, tremblant d’épouvante, en contemplant les images de toutes ces violences, initiées par un pouvoir autoritaire qui falsifie ses actes sous couvert d’un droit qu’il détourne dans son esprit, qu’il bafoue avec la complicité du Conseil d’État et du Conseil Constitutionnel, institutions transformées en blanchisseuses de l’ignoble et du frelaté. Ce n’est pas parce qu’une procédure est inscrite dans la loi, qu’elle est moralement et socialement acceptable. Et c’est cette part d’interprétation qui est devenue si licencieuse, qu’elle permet toutes les perversions et offre les justificatifs à des actes qui cachent des intentions malhonnêtes, perverses, donc condamnables. L’utilisation du 49.3 n’échappe pas à cette analyse, et c’est surtout le 47.1, utilisé pour l’examen de cette loi, qui est l’outil le plus dévoyé. Il n’a pas été utilisé par erreur, il l’a été pour pouvoir mettre en action l’article 49.3, sans quoi le gouvernement ne pouvait plus en faire usage. L’intention d’utiliser le 47.1 était donc malhonnête dès le départ, mais ce n’est pas le mobile qui sera jugé, voilà ou est le crime odieux que se prépare à valider le Conseil Constitutionnel.

L’étranger n’est pas dupe, il voit, il comprend, et des voix s’élèvent à présent partout, pour dénoncer la tyrannie macroniste. Une prise de conscience internationale se fait jour, et Macron apparaît pour ce qu’il est, un fourbe manipulateur, qui refuse le jeu équitable de la démocratie, cherchant à tous les instants les moyens de contourner les textes. Le monde est choqué que l’on puisse à ce point, en France, gouverner avec une telle violence, au point d’oser prétendre, en pleine tourmente, comme le fait Borne, que « le gouvernement a fait ce que les Français attendaient », quand ce même peuple est massivement dans la rue. L’indécence de la formule est plus qu’un simple mépris, qu’une insulte, il est la marque du césarisme de ce régime qui vient, sans sourciller, affirmer qu’il tend la main aux syndicats, après leur avoir fermé la porte au nez. Le monde gronde, inquiet que la 5ème puissance nucléaire bascule dans le totalitarisme. Et voilà nos ambassades prises pour cible. Impensable il y a encore quelques mois. Pour corroborer ces actions, Amnesty International, Reporters sans frontières et le Conseil de l’Europe, l’ONG Human Right Watch dénoncent l’usage excessif de la force en France. Le Washington Post s’en émeut également. Ce n’est plus une simple plainte locale, c’est un fait avéré internationalement, mais ignoré de la macronie, puisqu’un ministre de ce gouvernement affirme sur une radio, que ces violences n’existent pas ! Il est uniquement dans son rôle, mentir et nier la réalité.

Le chef du gouvernement israélien, après seulement une nuit de forte mobilisation, a ajourné son projet de loi… une nuit seulement. Alors que chez nous l’insurrection couve depuis bientôt deux semaines et rien ne se passe, si ce n’est que notre président est obligé d’annuler une visite à Toulon. Quel contraste, entre un homme d’État prenant la mesure de la colère de la rue, et un autre contraint de se terrer dans ses appartements, isolé, jouant les fanfarons, mais incapable de pouvoir mettre un pied dehors sans trembler, sans se sentir à ce point esseulé et faible. Le grand Macron annule un déplacement dans son propre pays.

En réalité, on a très bien compris sa technique. Il laisse pourrir la situation dans la rue. Il laisse aussi pourrir la situation à Sainte-Soline, envoie les forces de l’ordre au feu de manière dangereuse, fait frapper indifféremment casseurs et populations laborieuses. Il tente de justifier ainsi d’un état d’exception pour apparaître comme un homme fort, avant de dissoudre et de retrouver, espère-t-il, une légitimité d’homme d’État. Ca ne marchera plus. Non seulement, il nous a déjà fait le coup, mais en plus, il est allé trop loin dans l’insulte, le mépris et le mensonge, il est grillé.

Les représentants des États siégeant à l’ONU devraient se pencher sur le cas de la France, exiger des explications, et pourquoi pas, cela s’est fait pour d’autres pays, demander que cette crise politique se règle dans les urnes. Et l’international de se faire un devoir de porter assistance à ce peuple, mis en danger par la faute de son dirigeant.

28 mars 2023

Yann Bizien

La vraie France d'en bas, celle du réel, sur Tweeter ce matin. Le ton est plutôt révolutionnaire :

" Le Roi Macron est confiné."
 
"Le père fouettard reste dans son bunker."

"Macron a tellement peur du pays réel qu'il a annulé un déplacement à Toulon."

"Le tyran est calfeutré à l'Élysée. Il est plus facile d'injurier la foule à la télé que de faire face à elle."

"Aujourd’hui encore, à Marseille, une foule immense défile contre Macron et son pillage autoritaire."

"La jeunesse en force dans le cortège. La jeunesse unie pour défaire le monde de Macron. Même si Macron ne veut pas, toute la France est là."

"Des milliers de personnes défilent au Havre contre Macron, son 49-3 et sa réforme des retraites. Le mouvement a du souffle, dans l'ex pays des droits de l'homme."
 
"Le cauchemar du Gouvernement est lancé."

"Macron est traqué partout par le peuple en colère."

"C’est pas lui qui faisait le fanfaron avec son « qu’il vienne me chercher »? Aujourd’hui il rase les murs et flippe même d’annoncer à l’avance son agenda présidentiel. S’il ne peut plus exercer ses fonctions, qu’il dégage."

"Il paraît que le dictateur vient d'appeler à la rescousse son allié magique : le fameux "covid" ! Miraculeusement et opportunément "réactivé", le virus-fantôme se chargera de stopper la vague insurrectionnelle."

"Plus personnes ne va croire ce menteur pathologique."

"Ça ne prend plus, une fois mais pas deux, la colère est à sont paroxysme, il n'y a pas que la réforme des retraites c'est un ensemble, et accumulation de toute la maltraitance de la macronie. Qu'ils dégagent !!!"

"@EmmanuelMacron est affaibli , il est K-O sur le plan psychique et politique, il use de sa dernière carte « La Matraque » et c’est le moment où jamais de le faire dégager, il ne faut pas le laisser respirer."

"Le peuple Français doit exiger la démission ou la destitution de Macron. Il est grand temps de faire du ménage dans ce Gouvernement."

"Ce guignols n'a plus de place comme président de France il devrait partir pour que ce pays retrouve ses couleur."

François Asselineau :
VOMI PAR LES FRANÇAIS, LE MOZART DU BORDEL GÉNÉRAL EST COINCÉ À L'ÉLYSÉE
Traqué partout par le peuple en colère, Macron ne peut plus :
- accueillir Charles III
- dîner à Versailles
- aller au Stade de France
- se rendre à Toulon
- exercer ses fonctions
IL FAUT LANCER LA DESTITUTION

De l'autre côté de la Manche :
"Macron is learning what it means to go against The People."

Médecin à Sainte-Soline, je témoigne de la répression

Agathe, médecin urgentiste présente à la manifestation à Sainte-Soline
- Reporterre -


Alors que le pronostic vital d’un opposant aux mégabassines de Sainte-Soline est toujours engagé, une médecin urgentiste lui ayant porté secours témoigne. Elle pointe la responsabilité de la préfecture pour le retard de sa prise en charge par les urgences.

Le week-end de mobilisation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) a été marqué par de nombreuses violences policières et des blessures très graves, avec une personne encore entre la vie et la mort.

En attendant de plus amples informations, Reporterre publie d’ores et déjà le témoignage d’Agathe, médecin urgentiste présente à la manifestation, qui a suivi et s’est occupée de cette personne toujours dans le coma et au pronostic vital engagé. Elle pointe la gravité des faits et la responsabilité de la préfecture pour le retard de sa prise en charge par les urgences.

• La marche de printemps

Départ du camp vers 11 h. Trois cortèges marchent à travers champs. Le premier cortège nous annonce qu’il n’y a aucun barrage des forces de l’ordre sur le parcours. Ils gardent la bassine. Un vulgaire trou recouvert de béton. Ils la gardent comme une forteresse. Ils auraient même creusé une tranchée de huit mètres de profondeur et un talus de plusieurs mètres de hauteur sur tout le tour de la bassine pour la rendre inaccessible. Les douves du château-fort. Le cortège au sein duquel je me trouve est joyeux, les manifestants marchent dans la boue, un champ de colza, premières fleurs du printemps.

• Arrivée à proximité de la mégabassine

Les cortèges se retrouvent. Ils fusionnent. Une marée humaine. La victoire d’être si nombreux. 20 000, 25 000, 30 000 personnes, impossible d’estimer. On aperçoit les forces de l’ordre soigneusement disposées autour du bassin, enceinte de camions de gardes mobiles, plusieurs blindés. Une colonne de quads avec un binôme de gardes mobiles dessus. Certains auraient vu la cavalerie. Personne n’est inquiet à cet instant. Que peuvent-ils faire contre cette foule hétéroclite et déterminée ?

Un instant je me demande pourquoi les forces de l’ordre sont là. Ils ont creusé une tranchée de huit mètres de profondeur et un énorme talus. La bassine nous est inaccessible. Je me demande pourquoi la présence de toute cette artillerie est nécessaire. Qu’aurions-nous fait en leur absence ? J’en discute avec un·e ami·e, on se dit qu’ils font de la lutte contre les mégabassines un symbole de l’autorité de l’État.

• Premiers gaz

Je suis venue manifester avec une bande d’ami·es, je marche avec une copine. Dans mon sac à dos des compresses, du désinfectant, des antalgiques, des bandes, des pommades anti-inflammatoires, quelques kits de sutures si nécessaires pour l’après. Nos expériences de manifestations des dernières années nous ont appris qu’il fallait s’équiper en matériel de secourisme. Je ne me suis pas identifiée comme « medic » officiel. Mais il me semble évident d’avoir un minimum de matériel, au moins pour les copin·es.

Les cortèges se rejoignent à proximité de la bassine. Le cortège à notre droite est déjà noyé par les gaz alors que nous sommes encore à plusieurs centaines de mètres. Ils remontent vers nous, alors que nous continuons à avancer, heureux de se retrouver après ces nombreux kilomètres parcourus à travers champ.

30 000 personnes ont manifesté contre la mégabassine de Sainte-Soline, le 25 mars 2023. © Caroline Delboy / Reporterre

Les manifestants s’approchent des gardes mobiles avec leurs banderoles. On avance ensemble. Nous apercevons les visages familiers de quelques vieilles amitiés. À peine le temps de se retourner. Il pleut des grenades lacrymogènes, et d’autres, assourdissantes ou désencerclantes. Nous reculons. Je vois une femme faire demi-tour et repartir en arrière. Énorme détonation entre ses jambes. Elle boite. Nous reculons pour l’accompagner, la soutenir. Ça commence fort. On constate les blessures, un bel hématome sur la cuisse, un peu de gel anti-inflammatoire, deux gorgées d’eau. On se retourne, les manifestants crient « medic » de tous les côtés. On vient à peine d’arriver.

« Derrière nous, un deuxième blessé est transporté par des manifestants »

C’est un homme jeune avec une plaie délabrante de la main. Grenade de désencerclement. Je nettoie, une compresse, une bande, un antalgique. « Tu devras refaire le point sur la base medic arrière, être sûr qu’il n’y ait pas de corps étrangers. » D’autres « medic » s’affairent. On continue. On entend dire que quelqu’un serait inconscient au sol à proximité d’une banderole devant. On cherche cette personne. Impossible de la trouver. Un ami nous arrête, il s’est pris un Flash-Ball à l’arrière de la tête. On s’assoit pour l’examiner derrière une haie. On remonte sur un chemin en terre.

• Le chemin des blessés

Le niveau d’intensité a été maximal d’emblée. Pas de demi-mesure. Tous ces blessés qui reculent. Allongé dans un champ. Assis dans un fossé. La haine monte contre les forces de l’ordre. Que font-ils, que défendent-ils, quelques mètres cubes de béton valent-ils tous ces corps mutilés ?

Quelqu’un nous attrape par le bras. Un infirmier avec lequel j’ai discuté un peu plus tôt dans la journée. Il nous emmène à proximité d’un homme allongé à côté d’un fossé. « Fracture ouverte de fémur », me dit-il. Un pansement est déjà installé, je ne vois pas la plaie. Je vois un hématome de cuisse volumineux. Il n’y a pas d’extériorisation de sang. Je sens son pouls. Il est conscient. La première chose à faire : le mettre en sécurité. Un antalgique. À huit personnes, on le déplace plus loin. Quelqu’un prend des constantes. La fréquence cardiaque est normale. Je suis rassurée, il n’est pas en train de se vider de son sang. Pour une fracture ouverte de fémur, le risque hémorragique est majeur. Je demande à ce que quelqu’un appelle le Samu pour une évacuation.

Derrière nous, un deuxième blessé est transporté par des manifestants. Une plaie délabrante de la fesse gauche. La plaie n’est pas hémorragique. Elle est douloureuse. Il ne peut pas marcher.

Selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés – dont 40 grièvement – durant ces affrontements. © Bertrand Sinssaine

On aperçoit une nouvelle charge de la police. Des quads ? Des lacrymos ? Je ne sais pas, je n’ai pas le temps de lever le nez des blessés. Il va falloir qu’on recule de nouveau pour mettre les blessés en sécurité. On fait un portage sur le chemin en terre pour s’éloigner vraiment définitivement des zones d’agressions.

On arrive à un croisement. Je demande à ce que les constantes des blessés soient prises de nouveau pour s’assurer de leur stabilité. Je demande à ce qu’on rappelle le Samu pour qu’il nous envoie des secours. Je vois que sur le chemin d’autres blessés continuent d’affluer.

Je refais le point sur la suspicion de fracture ouverte du fémur. Je déballe la plaie. La plaie est profonde. Il y a quelque chose de dur et de blanc qui ressort en son sein. Ce n’est pas de l’os. C’est un corps étranger en plastique blanc, une part cylindrique, une part plate. Je laisse le corps étranger en place. Il doit être retiré dans un bloc opératoire au cas où il existe une plaie vasculaire sous-jacente. Je rectifie le diagnostic à la régulation du Samu.

À ce croisement de routes où se retrouvent de nombreux blessés, des élus et des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme sont présents.

« Mon petit matériel ne va pas suffire. Quelle impuissance… »

Un homme est installé par des manifestants juste à ma gauche. Il a le visage déformé. Il s’est pris une grenade dans le visage. Je l’examine. Il a une plaie de la paupière hémorragique. L’œdème de la paupière ne me permet pas d’examiner l’œil, sa vision, sa motricité. Il a une très probable fracture du maxillaire gauche, je ne peux rien dire pour son œil.

Des personnes viennent me voir pour me dire que les ambulances sont bloquées par les gardes mobiles en amont. Je commence à m’énerver. Je transmets : « Nous avons appelé le Samu, nous avons des blessés graves. Ils doivent laisser passer les ambulances. Nos appels sont enregistrés sur les bandes de la régulation du Samu. S’ils entravent le passage des ambulances, ils seront pleinement responsables du retard de soins. On ne se laissera pas faire. Y compris sur plan juridique. » « Mettez-leur la pression, c’est pas possible autrement. »

D’autres blessés arrivent entre-temps, ils ont l’air stables. Je n’ai pas le temps de les voir. Certaines personnes s’occupent d’eux. Des complicités de bord de route.

• L’« urgence absolue »

Quelqu’un vient me chercher pour me demander d’intervenir plus en amont sur le chemin. Mon amie reste avec les blessés.

Je remonte vers la zone où un homme est au sol. Du monde autour de lui. Je m’approche de sa tête. Un « medic » réalise une compression du cuir chevelu. Des gens essayent de le faire parler. Du sang coule sur le chemin. Il est en position latérale de sécurité. Je me présente auprès des autres personnes qui prennent soin de lui. « Je suis médecin urgentiste, est-ce qu’il a déjà été évalué par un médecin ? Est-ce que quelqu’un a déjà appelé le Samu ? » Le Samu est prévenu. Pour l’instant aucun moyen ne semble engagé. Je l’évalue rapidement. L’histoire rapporte un tir tendu de grenade au niveau temporal droit (juste en arrière de l’oreille). Il se serait effondré. Extrait par des manifestants. Au début il aurait été agité. Là, il est en position latérale de sécurité. Il est trop calme.

« Le coma est de plus en plus profond »

Je fais un bilan de débrouillage :

- une plaie du scalp de plusieurs centimètres en arrière de l’oreille. La plaie est hémorragique ;

- un traumatisme crânien grave avec un score de Glasgow initial à 9 (M6 Y1 V2), une otorragie qui fait suspecter une fracture du rocher ;

- pupilles en myosis aréactives ;

- vomissement de sang avec inhalation ;

- les premières constantes qu’on me transmet sont très inquiétantes. La fréquence cardiaque serait à 160, la tension artérielle systolique à 85. Le shock index est à presque 2.

Je demande à ce qu’on rappelle la régulation du 15 et qu’on me les passe au téléphone. Mon petit matériel ne va pas suffire. Quelle impuissance…

Je prends la régulation du 15 au téléphone. Je demande à parler au médecin. Je me présente en tant que médecin urgentiste : je demande un Smur [service d’aide médicale urgente] d’emblée pour un patient traumatisé crânien grave, avec une plaie du scalp hémorragique, et des constantes faisant redouter un choc hémorragique. Le médecin me répond que la zone ne semble pas sécurisée et qu’il est impossible pour eux d’intervenir au milieu des affrontements. J’explique que nous sommes à distance des zones d’affrontement. Qu’il y a des champs autour où il est possible de faire atterrir un hélicoptère. Il me dit qu’un point de rassemblement des victimes (PRV) est en cours d’organisation, qu’il va nous envoyer des pompiers pour extraire les victimes. J’insiste sur le fait que cet homme a besoin d’un Smur d’emblée, qu’il s’agit d’une urgence vitale immédiate et qu’il n’est pas en état d’être transporté vers un PRV. L’appel téléphonique prend fin, je n’ai pas l’impression que ma demande ait été entendue.

Un traumatisme crânien grave peut aboutir à la mort cérébrale, ou à la présence de séquelles extrêmement lourdes.

Je retourne auprès de la victime. Je la réévalue. Son score de Glasgow est tombé à 7. Le coma est de plus en plus profond. Une équipe de médecins infirmiers des gardes mobiles arrive. Je suis en colère. Ils viennent apporter les bons soins à ceux qu’ils ont presque tués. Je ravale ma colère, il faut penser à cet homme, à ce qu’il y a de mieux pour lui. Je fais une transmission médicale. Je propose que le médecin rappelle la régulation pour appuyer ma demande de Smur dans le cadre d’une urgence vitale immédiate. En attendant, j’aide l’infirmier à poser une perfusion. Traitement de l’hypertension intracrânienne. Traitement pour l’hémorragie. Le médecin des gardes mobiles me demande si j’ai de l’oxygène. Je ris nerveusement. Non, moi j’ai des compresses et de la biseptine, j’étais là pour manifester initialement.

Leur matériel est limité. Ils n’ont pas de quoi faire des soins de réanimation. Je ressens leur stress. Nous sommes dépendants du Smur.

Des pompiers en pick-up arrivent, ils nous demandent pourquoi le Smur et les VSAV [véhicules de secours et d’assistance aux victimes] ne sont pas là. Je craque et leur hurle dessus, je dis que les ambulances sont bloquées par les GM [gardes mobiles] en amont.

Combien de temps s’est écoulé ? Depuis combien de temps était-il au sol avant mon arrivée ? Comment peuvent-ils assumer un tel niveau de violence pour quelques mètres cubes de béton ?

Je pense à Rémi Fraisse.

Le Smur arrive. J’aide à son installation sur le brancard du Samu. Le médecin du Smur prépare de quoi l’intuber dans le camion. Je quitte les lieux pour rejoindre les autres blessés.

Je pense à cet homme. À ses amis. Aux miens. Je me demande où ils sont. Y en a-t-il d’autres comme lui ? Je pense à tous ceux qui ont été blessés ces dernières années par les armes de la police. À la zad, au Chefresne, au Testet, pendant la loi Travail, les Gilets jaunes. À ceux qui ont perdu des doigts, une main. Un œil. Ceux qui ont perdu la vie. À lui.

https://reporterre.net/Medecin-a-Sainte-Soline-je-temoigne-de-la-repression?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne

27 mars 2023

Un révolutionnaire calme ?

Eric Vial

Je suis un vrai militant. J’ai 52 ans. Le désir d’un monde plus juste et plus équitable coule dans mes veines. J’ai été de toutes les manifestations, de toutes les causes, de toutes les colères.
À 14 ans j’ai bloqué mon collège. Plus tard, avec les copains alsaciens on a investi des ponts et des routes ; avec les camarades on a participé à des blocages ou des actions de solidarité. J’ai fait des manifs autorisées ou pas. Je ne compte plus mes participations, elles sont innombrables.
Mais JAMAIS durant toutes ces années je n’ai reçu un coup de la part des forces de l’ordre ; je n’ai rien cassé non plus, ni dégradé (pour être sincère cela ne m’est pas venu à l’esprit).
Je n’ai jamais été arrêté. Je n’ai pas provoqué ni insulté.
J’ai toujours respecté les consignes de sécurité, surtout je n’ai jamais mis en danger ceux qui m’accompagnaient dans mes luttes.
Quand on nous disait : « c’est bon on vous a vu vous pouvez rentrer maintenant », on appliquait.
Oserais-je dire que toutes ces luttes se sont déroulées dans une relative bonne ambiance (et parfois de franches rigolades) malgré un contexte parfois tendu, que la plupart du temps nous recevons des paroles de solidarité des forces de l’ordre qui comprennent nos actions ?
Et pourtant, je peux l’assurer, sans violence nous avons beaucoup obtenu pour le progrès humain : nos victoires sont inombrables.
La pression sociale pour l’emporter ne se gagne pas avec des poings, elle se gagne avec la tête ! Un peuple qui réfléchit est invincible.
La violence c’est le chaos. Derrière il n’y a rien. Cela vaut pour tous les protagonistes.


Surveillance biométrique, insécurité et JO 2024 : ça va très bien se passer

H16

Alors que le pays tout entier semble cristallisé sur des questions de retraite, la vie parlementaire continue son train-train législatif dont les rails passent consciencieusement sur nos libertés : dans un vote qui n’a déclenché aucune inquiétude de la part des journalistes et des chroniqueurs habituels, les députés viennent d’autoriser l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique.

Derrière ces mots compliqués se cache en réalité l’étape suivante de la surveillance de masse que le gouvernement entend imposer aux turbulents citoyens dont il s’estime avoir la charge : il s’agit d’autoriser l’analyse automatique des quantités massives d’images de caméras de surveillance dont les principales agglomérations du pays sont maintenant saupoudrées, afin d’y retrouver tel délinquant, tel fuyard ou tel terroriste qui croiraient trouver un refuge dans la foule et, dans quelques années, tel contribuable qui a quelques jours de retard sur ses impôts puis tel individu qui a osé rouler en voiture thermique ou manger deux fois de la viande la même semaine…

Bien évidemment, pour arriver à faire passer la mise en place de ces nouveaux miradors numériques, le ministère de l’Intérieur n’a pas hésité à (sur)jouer la carte des Jeux Olympiques : selon l’actuel détenteur du maroquin correspondant, cette nouvelle loi se justifie car « À situation exceptionnelle, moyens exceptionnels »… Alors même que la mise en œuvre de cette technique ne concernera pas que ces Jeux et s’appliquera en réalité à toutes les “manifestations sportives, récréatives ou culturelles” en général, qui “par leur ampleur ou leurs circonstances, sont particulièrement exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes” (définition dont le flou a l’avantage d’englober tout et n’importe quoi).

En substance, toute personne ayant un “comportement anormal” pourra se faire épingler par ce type de surveillance, charge au décret à venir de définir tout ça précisément (promis juré).

Peu de députés et peu d’associations ou de militants se sont émus des dérives possibles, occupés qu’étaient la plupart à recompter fébrilement leurs annuités pour leur retraite, à l’exception de la Quadrature du Net qui note avec justesse que les moyens mis en place n’offrent aucune preuve d’efficacité, introduisent en force la biométrie la plus invasive possible au contraire des mensonges soutenus par le gouvernement et ne donnent absolument aucune garantie contre les dérives pourtant énormes que ces technologies permettent pour des politiciens toujours plus avides de pouvoir.

En pratique, la France se retrouve être maintenant le premier pays européen à avoir autorisé l’utilisation massive de la surveillance biométrique (car il ne s’agit que de ça, en réalité) sur sa propre population.


Ceci est déjà largement inquiétant alors même que les forces de l’ordre ne font la démonstration d’aucune retenue sur les manifestants pacifiques, et montrent une nonchalance voire un déni particulièrement puissant face aux éternels agitateurs et autres casseurs gauchistes. On comprend qu’avec ces technologies, la répression trouvera de nouvelles façons, encore plus rapides et plus efficaces, d’obtenir les excellents résultats qu’elle décroche présentement.

En outre, l’empressement du gouvernement à pousser cette surveillance biométrique sur sa population cache mal le grave problème de ressources humaines qui taraude les autorités françaises à mesure que les Jeux Olympiques se rapprochent.

Tout indique en effet qu’on court droit à de gros soucis de sécurité et les événements actuels, couplés à la gestion assez catastrophique de certaines rencontres footballistiques internationales dont les Anglais ont un souvenir cuisant, ne laissent guère présager d’une amélioration. Ainsi, des dizaines de milliers de vigiles manquent encore à l’appel pour ces Jeux, et les autorités en charge ont bien du mal à remplir leurs équipes au point que le gouvernement envisage à présent de faire appel aux “forces de sécurité intérieure” (à savoir la police et la gendarmerie) pour compléter les déficiences observées : tous comptes faits, il manquerait 22.000 vigiles ce qui, à un an des festivités, devrait laisser pas mal de monde perplexe…

Les clowns actuellement en poste espèrent-ils vraiment que des grappes de caméras reliées à de grosses fermes de serveurs capables d’analyser leurs images en temps réel permettront de remplacer une partie des ressources humaines sur le terrain ? Espèrent-ils que ces caméras viendront à l’aide des touristes lorsque des nuées de supporters anglais viendront les délester de leurs biens ?

Alors qu’on apprend que le roi Charles III a, fort sagement, repoussé sine die sa visite d’État en France en espérant probablement des jours moins agités, on doit s’interroger sur la solidité des administrations françaises notamment en matière de maintien de l’ordre : la situation particulière qui occupe le pays actuellement peut certes être vue comme temporaire, on peut néanmoins noter qu’elle est en partie la résultante de problèmes sociétaux qui se sont développés depuis des décennies et qu’on voit mal résolus en une douzaine de mois.

Dès lors, ces troubles ont de fortes chances de recommencer, et pourquoi pas, d’amoindrir durablement (pour le dire gentiment) la capacité de la ville de Paris à faire face à un événement international de l’ampleur des Jeux Olympiques.

Un an, cela peut paraître suffisant lorsqu’on est dans une situation normale, avec des entreprises prêtes à relever le défi et un peuple entier tendu vers l’excellence ; mais c’est une période extrêmement courte lorsque tout, ou presque, reste à faire. Et c’est une période critique qui vire au cauchemar lorsqu’on prend en compte le passif assez consternant de l’équipe municipale en place, infoutue de traiter même vaguement l’empilement de problèmes que la capitale connaît, depuis l’insécurité jusqu’à l’insalubrité en passant par les bouchons de circulation et la pollution…

Les Jeux Olympiques vont-ils vraiment avoir lieu en 2024 ? Et si oui, dans quelles conditions dégradées ?

On peut raisonnablement se poser la question.


Macron : « intelligence avec des puissances étrangères »

Pierre Duriot

L’entreprise Segault, fondé en 1921, est sensible dans la mesure où elle fait partie de la base industrielle et technologique de défense : BITD. Elle conçoit et fabrique, depuis 1950, une robinetterie répondant à des situations d’utilisations extrêmes, pour le nucléaire et l’aéronautique. Basée dans l’Essonne près de Paris, elle équipe les chaufferies nucléaires embarquées sur la totalité des sous-marins nucléaires français et du porte-avions Charles de Gaulle et figure dans la liste des fournisseurs critiques de Naval Group. Segault fournit également la robinetterie dans les bâtiments des réacteurs à un quart des centrales nucléaires en service dans le monde.

La multinationale américaine Flowserve a racheté, en février, le canadien Velan, maison-mère de Segault. Cette boîte américaine met donc la main sur Segault. La PME française avait été elle-même rachetée en 2007 par Velan, qui fournit ce même matériel aux navires de guerre américains. La texane Flowserve, ayant racheté Velan pour 245 millions de dollars, dans une opération doit être finalisée d’ici à la fin du deuxième trimestre 2023, va donc hériter de nos secrets et techniques de fabrication, mais aussi de maintenance, sauf si l’État français se réveille et bloque ces transferts de technologies, comme il en a les moyens. Ce même État qui a déjà laissé partir Photonis, les turbines Arabelle de nos centrales et s’est fait flouer sur les sous-marin australiens.

Comme un malheur de vient jamais seul, Ursula von der Leyen a rappelé que l’Union européenne n’allait pas soutenir outre-mesure l’énergie nucléaire, dans le cadre du règlement concernant la production domestique de technologies propres. En ligne de mire, la France et son réseau de centrales, qui ne bénéficiera donc pas du soutien européen, pour son ambitieux programme de construction de nouveaux réacteurs, soit 15 à 18 milliards d’Euros de financements publics. Tout en continuant à payer gros une Europe obèse, mais aussi corrompue, qui se permet en plus, de bloquer les enquêtes sur ses malversations.

En résumé, Macron laisse partir notre indépendance militaire vers les Américains, on ne peut plus douter du fait qu’il le fasse exprès. Mais il se fait flouer par l’Europe également, alors qu’il adhère, avec notre argent, à la guerre en Ukraine, à la voiture électrique et au tarif prohibitif de l’électricité ARENH. Là où les Allemands et quelques pays, sauvent leurs industries liées à la voiture thermique, Macron se voue au tout électrique, se fait enfler par l’Europe sur le nucléaire et sera donc privé de la production nécessaire pour alimenter ses fameuses voitures. Comprendre qu’il cherche sciemment à couler notre pays devient une évidence, il faudrait seulement qu’il nous dise en échange de quoi ?