Gabriel Nerciat
Ah ben ça, alors !
Le vieux parrain irlandais, élu grâce à la fraude la plus massive de l'histoire des États-Unis, et qui n'a pas craint de dépenser sur le dos du Trésor et du contribuable américains plus de cent milliards de dollars afin de financer l'effort de guerre de l'entité ukrainienne contre Moscou, n'a pas vu venir la banqueroute de la principale banque d'affaires de la Silicon Valley (et l'on sait, ou l'on devrait savoir, à quel point le bilan comptable lui aussi largement frauduleux des grandes banques commerciales américaines sert à gonfler artificiellement un PIB national au moins aussi faisandé que la poitrine des sœurs Kardashian).
Ce serait trop bête, admettons-le : au moment même où les thuriféraires exaltés du Monde libre (libre de faire faillite, en tout cas) pouvaient enfin nourrir l'espérance d'une juteuse Troisième Guerre Mondiale qui aurait donné raison au soldat Fukuyama avec quelques trente ans de retard, ne voilà-t-il pas que reviennent soudain les spectres de 1929 et de l'explosion des Subprimes.
Peut-être que le pire danger pour le libéralisme, finalement – surtout le libéralisme prédateur, financiarisé, sectaire, dogmatique et passablement schizophrène des quarante dernières années – n'a jamais été le risque d'une quelconque révolution socialiste ou anarchiste mondiale, mais tout simplement le devenir du capitalisme lui-même.
En tout cas, cette hypothèse me semble au moins aussi crédible et vraisemblable que celles de Marx et de Bakounine. Il conviendrait de l'approfondir, même si ça ne fera pas plaisir aux disciples de Milton Friedman et de Raymond Aron.
En attendant, il y a quelques jours, à Pékin, Xi Jinping a réalisé et acté en grande pompe la réconciliation officielle entre l'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran, les deux plus grands ennemis du monde musulman et aussi les deux plus gros producteurs d'hydrocarbure du Moyen-Orient.
On comprend que nos médias préfèrent parler de la future et foudroyante contre-offensive otano-kiévienne censée venir couper le front russe en deux (et pourquoi pas pulvériser toute la Russie), ou bien de la fonte des glaciers polaires. Cela n'est pas vraiment pour aujourd'hui ni pour demain, mais ça permet de faire passer le temps.
La chute de l'empire américain, elle, est bien là, et elle est presque aussi drôle à suivre que la comédie de mœurs québécoise de la précédente décennie qui portait le même nom. – 15/3/2023