Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire
[Extraits] Le torchon brûle entre la NUPES et les syndicats, voire même les électeurs du mouvement. Traditionnellement représentative des organisations professionnelles, la NUPES est en désaccord profond avec elles. En cause, l’attitude des députés vis-à-vis de la réforme des retraites et des votes des motions de censure successives.
Il est un fait, la méthode de la NUPES ne passe plus. Absurde, contre-productive, faisant le jeu de Macron, les griefs pleuvent.
Les syndicats avaient déjà demandé à Mélenchon de faire retirer les amendements absurdes qui ralentissaient les débats sur la réforme des retraites. La NUPES ne l’a pas entendu de cette oreille, se croyant forte dans l’insulte et l’agitation, elle est restée de marbre. Las, de ce jeu puéril ne menant nulle part, l’incohérence de la méthode par rapport aux intentions affichées aura eu raison de la patience des syndicats.
La volonté de la NUPES de faire systématiquement l’inverse du RN, n’est plus un argument jugé valable, ou judicieux. Voilà la NUPES arrivée au bout du non-sens qui frise le ridicule et conduit à voir une réforme dont elle ne veut pas, en passe d’être adoptée. Les électeurs, du moins les plus sensés, sont éberlués par une telle attitude. Il ne convient pas de faire le contraire du RN au prétexte qu’idéologiquement ce serait mieux, mais de considérer seulement sa propre posture. Tout est perçu comme irrationnel – c’est le cas – le divorce est donc entamé entre la NUPES et ce qui était son soutien le plus efficient : les syndicats. Eux ont compris qu’il n’est qu’une nécessité, faire retirer ce texte inutile et dangereux. Mais la NUPES campe sur ses positions, tant que le RN dira la même chose qu’elle, elle fera l’inverse ou s’abstiendra. Les électeurs n'apprécient pas ce qu’ils jugent comme une trahison, ou le summum de la bêtise.
La NUPES peut-elle encore redorer son blason, retrouver un semblant de cohérence entre ses intentions et ses actes ? Rien n’est moins certain. Le bolchevisme latent de cette formation ne permet pas le discernement. Le Che (Mélenchon) fixe une ligne de conduite stérile : peu importe. L’essentiel est de se draper dans une fausse révolte, et d’aboyer sans jamais mordre. Pire, et c’est là que l’hypocrisie se confond avec la stupidité, la NUPES vote exactement comme Macron le veut. Est-ce pour cela qu’ils ont été élus ? Quand se décideront-ils à voter une motion de censure sans se soucier de ce que fait le RN ? Quel manque d’autonomie, de clairvoyance, qu’ils sont veules et faibles, eux qui ne savent se déterminer, non en fonction de leurs idées, mais en réaction à celles des autres. Si aujourd’hui nous en sommes à devoir mener une grève dure, c’est aussi à cause de l’attitude de la NUPES qui n’a pas voulu débattre de la réforme et rejeter l’article 7, seul pilier de cette loi. Si les salariés se voient à présent obligés d’envisager de perdre des jours de salaire, c’est à la NUPES qu’ils le doivent, elle est la seule responsable de cette impasse. Si l’espoir n’est plus que dans une lutte sans pitié contre Macron et ses commanditaires, c’est exclusivement à cause de la NUPES. On comprend bien aujourd’hui que les syndicats ne pourront s’appuyer sur la NUPES, mais ô disgrâce, sur le RN, seul dans cette affaire à avoir la volonté réelle de faire échouer cette réforme. Ils pourraient éteindre le feu, mais leur seul souci est de chasser les pompiers dont l’uniforme leur déplaît. 8/3/2023