Pierre Duriot
L’entreprise Segault, fondé en 1921, est sensible dans la mesure où elle fait partie de la base industrielle et technologique de défense : BITD. Elle conçoit et fabrique, depuis 1950, une robinetterie répondant à des situations d’utilisations extrêmes, pour le nucléaire et l’aéronautique. Basée dans l’Essonne près de Paris, elle équipe les chaufferies nucléaires embarquées sur la totalité des sous-marins nucléaires français et du porte-avions Charles de Gaulle et figure dans la liste des fournisseurs critiques de Naval Group. Segault fournit également la robinetterie dans les bâtiments des réacteurs à un quart des centrales nucléaires en service dans le monde.
La multinationale américaine Flowserve a racheté, en février, le canadien Velan, maison-mère de Segault. Cette boîte américaine met donc la main sur Segault. La PME française avait été elle-même rachetée en 2007 par Velan, qui fournit ce même matériel aux navires de guerre américains. La texane Flowserve, ayant racheté Velan pour 245 millions de dollars, dans une opération doit être finalisée d’ici à la fin du deuxième trimestre 2023, va donc hériter de nos secrets et techniques de fabrication, mais aussi de maintenance, sauf si l’État français se réveille et bloque ces transferts de technologies, comme il en a les moyens. Ce même État qui a déjà laissé partir Photonis, les turbines Arabelle de nos centrales et s’est fait flouer sur les sous-marin australiens.
Comme un malheur de vient jamais seul, Ursula von der Leyen a rappelé que l’Union européenne n’allait pas soutenir outre-mesure l’énergie nucléaire, dans le cadre du règlement concernant la production domestique de technologies propres. En ligne de mire, la France et son réseau de centrales, qui ne bénéficiera donc pas du soutien européen, pour son ambitieux programme de construction de nouveaux réacteurs, soit 15 à 18 milliards d’Euros de financements publics. Tout en continuant à payer gros une Europe obèse, mais aussi corrompue, qui se permet en plus, de bloquer les enquêtes sur ses malversations.
En résumé, Macron laisse partir notre indépendance militaire vers les Américains, on ne peut plus douter du fait qu’il le fasse exprès. Mais il se fait flouer par l’Europe également, alors qu’il adhère, avec notre argent, à la guerre en Ukraine, à la voiture électrique et au tarif prohibitif de l’électricité ARENH. Là où les Allemands et quelques pays, sauvent leurs industries liées à la voiture thermique, Macron se voue au tout électrique, se fait enfler par l’Europe sur le nucléaire et sera donc privé de la production nécessaire pour alimenter ses fameuses voitures. Comprendre qu’il cherche sciemment à couler notre pays devient une évidence, il faudrait seulement qu’il nous dise en échange de quoi ?