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20 avril 2023

Les intellectuels changent de camp

[RPF]

L’éveil des consciences se fait peu à peu et dans la douleur. Les farouches opposants à ce que nous dénonçons au RPF depuis des mois, commencent à ouvrir les yeux. Oui, Macron est une menace pour la démocratie et l’équilibre social de notre pays. Il est dangereux, car il manipule la constitution en s’écartant de son esprit, en interprétant des failles jamais apparues avec des présidents honnêtes.

Pierre Rosanvallon avait déjà, dans Libération, étrillé Macron. Il récidive sur le plateau de Barthès, juste après l’allocution du président. L’homme est calme, posé, ses explications sont claires, tout à la fois mesurées et impitoyables. Le public, les invités, tous restent sans voix, d’autres embarrassés, incapables cette fois de trouver des contre-arguments, semblent jeter l’éponge. Et l’historien sociologue de conclure, qu’il est à la fois en colère et inquiet, pour la suite des événements et le sort qui sera réservé à notre démocratie.

Dans un temps similaire, c’est Emmanuel Todd qui exprime le vœu que le peuple français arrête l’enfant « excité » Macron, sous entendant que les rouages capables de le faire sont défaillants, qu’ils ont tourné la tête, pour refuser de voir l’inévitable catastrophe qui arrive, faisant preuve de lâcheté sous couvert d’un légalisme qui ne veut plus rien dire. Les sommités intellectuelles livrent un constat sans appel. Macron est déconnecté, capricieux. Il n’y a que nos parlementaires, pour rester dans le déni. Il y a un sentiment d’agacement à entendre, notamment les LR, persister à soutenir un homme qui s’est coupé du pays, ils ne valent pas mieux que lui. Qu’est-ce qui peut bien pousser cette classe politique à demeurer aussi opposée à destituer un homme que de plus ne plus d’érudits perçoivent comme une réelle menace pour notre démocratie ? D’où vient cet aveuglement ? Les LR veulent simplement qu’un des leurs devienne Premier ministre. Quelle ambition, quelle vision de la France et de la politique. S’ils n’ont pas voté la motion de censure, c’est certainement parce qu’ils avaient négocié ce poste en coulisse… il ne l’ont pas eu et ont perdu leur âme depuis longtemps. Quant aux autres ? Ne voient-ils pas ce que l’humble citoyen perçoit depuis sa modeste place ? Faudra-t-il que Macron torde le cou définitivement à notre constitution, pour qu’ils se réveillent enfin, bien tardivement ? Comment faut-il leur parler ? Quels arguments devons-nous avancer pour les convaincre que l’homme est devenu dangereux, et qu’il nous conduit à notre perte.

Macron s’est donné 100 jours. Mais pour faire quoi de plus ? Il vient de passer plus de cinq ans et on voit le résultat, que pourrait-il bien faire de plus et surtout de mieux, en seulement 100 jours ? Il a pris ce délai en référence, sans doute, au monde de l’entreprise, sauf que là ce n’est pas un patron qui lui accorde ce délai, c’est lui-même qui se le fixe. Il a simplement oublié que les 100 jours, c’est exactement le temps qu’il a fallu à Napoléon pour tomber, avant Waterloo. Tout Français, soucieux de préserver la démocratie, de faire valoir la justice, ne peut que souhaiter la même fin pour ce président honni, puisque nos parlementaires se font les complices de ce crime. Macron tue la démocratie sous nos yeux et les parlementaires hébétés ne savent que faire, semblant le préférer à un hypothétique chaos. Mais c’est le chaos, ne le voient-ils pas ? Ils forment une espèce de dernier carré, dans un « nid d’aigle », à l’Assemblée, coupés du monde, attendant on ne sait quoi pour agir, se demandant, jusqu’au dernier instant, s’il y aura un sursaut pouvant assurer leur maintien en place. Macron, hébété lui aussi, fait interdire les casseroles, sans doute bientôt aussi, les sifflets, les crécelles, les mégaphones et tout ce qui fait du bruit ? Et dans une interview, le regard halluciné, comme souvent, il explique que la confiance va « revenir progressivement », sans avoir compris qu’il était désormais, dans l’impossibilité de revenir en grâce, incapable même de trouver des mots apaisants : il ne sait tout simplement pas le faire.

Dans les chapitres de la formation des psychologues, à propos du développement psycho-affectif des enfants, il en est un connu, qui s’appelle : « L’enfant qui pousse à bout », décrivant ces gamins capricieux, colériques, qui cherchent, souvent par la provocation et la violence, ce que l’adulte censé avoir autorité, peut encaisser de tyrannie, avant de faire acte, de signifier un « maintenant ça suffit, file dans ta chambre », ou, plus prosaïquement, filer une bonne paire de claques, réelle ou symbolique, qui va faire comprendre à l’enfant, la dose maximale admissible de tyrannie. Sans vouloir poser un diagnostic, le parallèle est étonnant et le président, dans une fuite en avant insensée, semble chercher le moment où ce pays lui signifiera qu’il ne peut plus souffrir à ce point.

S’il est difficile de faire tomber un tyran, il est tout aussi difficile d’éclairer les consciences. L’action demande du cœur, de la témérité, du courage. Qui en possède encore à part le peuple abandonné à lui-même ?