Tout est fort simple : le climat, auparavant réglé au millimètre, est actuellement en plein dérèglement et forcément à cause des activités humaines. Dès lors, pour favoriser le retour du climat à son règlement précédent, il a été décidé par notre indispensable élite que nous devrons tous ou bien nous passer de voiture, ou bien n’en conduire que des électriques.
C’est bien connu : les voitures électriques sont écologiques puisque nos élites en ont décidé ainsi ! Selon les sites officiels (l’ADEME notamment), une voiture électrique qui parcourrait 200.000 kilomètres aurait un “impact carbone” deux fois inférieur à un véhicule thermique. Dès lors, chacun va s’équiper de ces magnifiques batteries sur roues, chargées d’un lithium goûtu au poids étudié pour une autonomie finement calculée.
Et le monde sera plus beau.
Ou presque : il apparaît en effet que faire 200.000 kilomètres avec ces véhicules tient plutôt de la gageure, et ce d’autant plus qu’au moindre pet de travers, la précieuse (capricieuse ?) batterie pourrait être endommagée et conduirait donc les véhicules directement à la casse, la réparation de ces engins étant apparemment trop coûteuse ou trop risquée pour les garagistes et les assureurs qui préfèrent de loin un changement complet du véhicule plutôt que sa remise en état…
C’est en tout cas ce que laisse apparaître une étude de Reuters (qu’on aura du mal à qualifier de climato-sceptique) qui montre une surreprésentation alarmante des véhicules électriques dans les casses autos : plutôt que réparer ces engins délicats, et ce, même lorsqu’ils ont un faible kilométrage, les assurances préfèrent un remplacement complet quitte à salement augmenter la prime d’assurance du véhicule. Il existe en outre une véritable volonté chez certains constructeurs que les batteries ne soient pas facilement remplaçables (l’étude évoque Tesla notamment).
En somme, l’écologie appliquée aux voitures aura abouti à créer des voitures jetables. À quand Bic se lançant dans l’automobile électrique ? En tout cas, pour l’environnement, le climat et tout le tralala, caramba, c’est encore raté !
Histoire de bien comprendre la situation, résumons ce que nous savons actuellement au sujet de ces magnifiques engins.
Pour qu’un véhicule électrique puisse voir le jour, il faut extraire des “terres rares” (qu’on va retrouver dans les électro-aimants utilisés pour les moteurs électriques, par exemple), celles-là même qu’on utilise aussi dans les alternateurs des éoliennes et dont l’extraction entraîne un coût environnemental assez conséquent, les surfaces et volumes de terres à traiter étant rapidement kilométriques.
Mais bien au-delà de ces terres rares, c’est le lithium qu’il faudra extraire en grandes quantités pour constituer les batteries, ainsi que le cobalt (dont l’extraction est éthiquement douteuse), le nickel et le cuivre pour les cathodes. Chacun de ces métaux nécessite des processus de purification et de séparation chimiques et mécaniques particulièrement polluants. Que voulez-vous, l’écologie occidentale s’embarrasse assez peu de l’environnement des contrées lointaines d’extraction…
Cette extraction, cette purification, ces assemblages techniques et la conception complète de ces batteries nécessitent inévitablement une quantité considérable d’énergie. Cette énergie représente des tonnes de dioxyde de carbone que seule une utilisation assez longue du véhicule permettra de compenser.
Mais ce n’est pas tout.
À chaque minute de son usage, cette voiture électrique nécessitera aussi une énergie produite de façon réellement propre ce qui n’est que rarement le cas : l’électricité qui a servi a charger la batterie n’est pas toujours, loin s’en faut, produite par des petits moulins à vent (au bilan écologique rarement positif), des miroirs magiques (au recyclage impossible) ou même de fiers pédaleurs suant sur leurs vélos.
En fait, même en France où l’électricité est majoritairement nucléaire, une part non négligeable de la production est issue de centrales au charbon et au gaz, utilisées notamment pour compenser l’intermittence pénible des énergies dites vertes. Passons en outre pudiquement sur l’idée que la production électrique des éoliennes pourrait suffire (même vaguement) à alimenter un nombre réaliste de voitures électriques sur le territoire français pour comprendre le problème.
Autrement dit, cette voiture électrique polluera aussi pendant son usage et comme expliqué plus haut, à moins de réaliser un grand nombre de kilomètres (200.000), le bilan écologique de la voiture ne sera donc quasiment jamais positif.
Et pire encore, la “rentabilité écologique” (la capacité du véhicule à éviter de relâcher du CO2 dans l’atmosphère) sera d’autant moins bonne qu’un accident peut survenir tôt dans son cycle de vie ; plus il est tôt, plus le bilan carbone de cette voiture sera désastreux.
Enfin, n’oublions pas l’étape finale : lors de sa fin de vie, cette voiture électrique polluera encore et bien plus qu’une voiture thermique comparable.
Non seulement le recyclage de la voiture en elle-même est d’autant plus compliqué que les infrastructures manquent pour ce type de véhicule (manipuler ces véhicules est dangereux, le lithium des batteries pouvant s’enflammer au contact de l’eau contenue dans l’air), mais en plus il n’existe pour le moment aucun moyen simple de recycler efficacement la batterie. Si les métaux comme le cobalt, le nickel et le cuivre sont assez bien récupérables, il en va différemment du lithium qui n’est pour ainsi dire pas récupéré du tout : il n’y a pour le moment aucun procédé économiquement viable permettant de le recycler (et tout indique que la situation ne va pas subitement changer dans les prochaines années).
On peut imaginer qu’avec l’augmentation (forcée) du parc électrique, le recyclage des batteries au lithium pourrait devenir économiquement possible, mais de nombreux obstacles techniques devront être surmontés, ce qui accroît de toute façon l’impact écologique négatif de ces engins le temps moyen.
Oui, pas de doute : la voiture électrique est un extraordinaire bond en arrière écologique.
Censée aider à résoudre le problème du réchauffement climatique, autrement dit un non-problème créé de toute pièce pour des raisons de pouvoir politique, ce type de véhicule apparaît pour ce qu’il est : une abomination économique et écologique.