C’est un faisceau d’indices, comme disent les juristes. La foule refoulée aux cérémonies traditionnelles pour ne pas entendre les casseroles ; des professeurs de philosophie sanctionnés pour avoir exprimé leur opinion ; la plainte contre un livre qui déplaît à l’occupante de Matignon ; pour la première fois de l’histoire, une loi visant à rendre obligatoire l’affichage du portrait du président dans les mairies (ce n’était qu’une tradition républicaine) au mépris des libertés locales ; une intellectuelle dont la conférence est interdite à la Sorbonne… Ce glissement autoritariste, qui se perçoit sous des formes multiples, est sans doute facilité par les secousses récentes qui ont traumatisé le pays. La vague d’attentats islamistes à favorisé la quête de chef dans l’inconscient collectif. Puis la peur panique du covid19, entretenue par le pouvoir, a ouvert la voie à des mesures liberticides aussi inutiles qu’absurdes (tout le monde le sait aujourd’hui) comme l’interdiction des forêts et des plages. L’autoritarisme s’est ainsi banalisé. Ainsi semblent coexister deux France. Une majorité visible et silencieuse, celle qui a l’habitude de respecter la loi et subit la marche autoritariste du pays. Et puis une autre, à la marge, est absolument livrée au chaos, à la criminalité, le chaos, l’anarchie et la barbarie. Nous vivons une époque étrange de coexistence de l’autoritarisme – comme exhumé d’une autre époque – et de l’ensauvagement sanglant.