- 6/5/2023 - Ce courant politique dit de la « droite modérée » est celui pour lequel j’ai toujours voté, sans exception, ne manquant jamais un scrutin présidentiel, législatif, municipal, depuis 1986 et que j’ai soutenu à travers ma participation à des cabinets présidentiels et ministériels. C’est donc avec amertume que j’ai constaté son explosion surtout depuis 2017, une explosion qui trouve sa cause principale en interne. Le bloc UMP ou LR qui fit la victoire de 2007 mais aussi les échecs de 2012 et 2017 est aujourd’hui fracturé en 5 factions irréductibles :
- Les ralliés au macronisme (le Maire, Darmanin, Woerth, Philippe).
- Les partisans d’un « accord de gouvernement » avec le macronisme (Sarkozy, Copé, Rachida Dati, Raffarin, Juvin).
- Les constructifs qui se disent dans l’opposition au macronisme mais volontaires pour soutenir sa politique au cas par cas à l’image de l’Absurdistan sanitaire ou de la réforme retraites (Retailleau, Ciotti, Pécresse).
- Les rebelles ou frondeurs, qui campent dans une opposition ferme et résolue au macronisme (Bertrand, Pradié, Guaino, Houpert).
- L‘aile droite qui a rompu pour rejoindre Reconquête de Zemmour.
Ces clivages (sauf le dernier) sont sans doute plus de calculs politiques, par rapport au macronisme, que de conviction ou d’idéologie. Il ne fait guère de doute que si la droite LR était restée ferme et unie en 2017, compte tenu de son implantation locale et électorale, elle aurait peut-être ses chances de représenter une alternance possible.
Il semble aujourd’hui quasiment impossible de recoller les morceaux, reconstituer le puzzle, tant les fractures sont profondes. Comment l’électeur pourrait-il s’y retrouver? Quelle raison de voter pour une étiquette aussi déchiquetée? L’existence de LR n’a plus beaucoup de sens. Ce n’est qu’un constat, sans méchanceté ni jugement de valeur. Le tropisme global, la tendance de fond sur six ans, malgré les tendances contraires et les démentis, serait plutôt au rapprochement avec le macronisme. Si LR devait se resouder, par miracle, ce serait donc en s’enchaînant au Titanic en train de sombrer.
Il faut savoir tirer les leçons de l’événement et de la réalité. Mieux vaudrait mieux tenter de reconstruire tout autre chose, en repartant à zéro, en s’appuyant sur le rejet viscéral du macronisme dans l’opinion et en lançant un appel au respect du peuple, à une réconciliation entre le peuple et la politique, ou la Nation et la démocratie, l’espérance d’une troisième voie entre le mépris des gens et la démagogie braillarde : la voie de la France.