Translate

14 mai 2023

Retraites : pourquoi il ne faut justement rien lâche

Pierre Duriot
Porte-parole du RPF

« Je souhaite maintenant que nous tournions la page et que nous nous engagions sur d’autres sujets », explique Bruno Le Maire, doctement. Il faut traduire cette phrase en langage plus abrupt et considérer que quand ce gouvernement fait passer un dispositif contre 80% de l’avis des Français, il faut « se la fermer », et que « passer à autre chose », signifie, faire passer une infamie du même type, par la même méthode, après laquelle, il faudra également se taire et « passer à autre chose ».

Il ne faut au contraire, rien lâcher, les décrets d’application ne sont pas encore là et les recours pas tous épuisés. Première raison, le système n’est pas en péril financièrement, il est même excédentaire et les 12 à 13 milliards qui manqueraient, sont pure invention. le Conseil d’orientation des retraites et l’INSEE ont fait tous les deux le constat d’une inutilité de cette réforme, sur fond d’augmentation de la mortalité, qui va améliorer la santé financière du système. Mais ce gouvernement n’a cure des services de l’État, auxquels il substitue, à très grands frais, des cabinets de conseil à sa solde.

Cette réforme est une commande de l’Europe non élue, la Commission européenne, qui a menacé la France d’une perte de liquidités et de financement auprès de la banque européenne, en cas d’échec de la réforme. Breton, le commissaire européen l’a dit quasiment clairement. Il s’agit, en passant à 64 ans et 43 annuités de cotisation, de faire en sorte que plus personne ne puisse avoir une retraite par répartition complète, étant donné que l’âge moyen d’entrée dans le monde du travail est passé à plus de 25 ans. La réforme va donc stimuler les revenus supérieurs, pour leur faire souscrire des retraites complémentaires par capitalisation, auprès des grands groupes amis des dirigeants et de la caste de Bruxelles.

L’argument d’un logique alignement sur les autres pays européens ne tient pas, puisque, même si l’âge de départ est parfois de 67 ans, le nombre d’annuités de cotisation est souvent bien inférieur à 43 ans.

Enfin, d’un point de vue sociologique, si l’espérance de vie tourne autour de 80 ans, celle de vie en bonne santé est d’environ 65 ans, ce qui fait que la grande majorité des « jeunes retraités » seront en réalité des malades. Sans compter, un quart des salariés qui sont morts, avant même d’arriver à la retraite.

D’un point de vue financier, quand bien même il y aurait cette somme qui manque, de 12 milliards d’Euros, elle est dérisoire et facilement trouvable. Macron a trouvé 200 milliards pour ses confinements, donne chaque année 10 milliards à des pays africains, également plusieurs milliards à l’Ukraine. L’État passe aussi des dizaines de milliards d’aides sociales aux étrangers, encore plus dans des subventions versées aux entreprises, lesquelles servent bien souvent directement à la rémunération des actionnaires et se traduisent également souvent, un comble, par des licenciements. On peut également inclure dans cet inventaire, des dizaines de milliards de fraudes sociales et fiscales, qui rendent les 12 milliards de retraites invoqués par Macron, totalement dérisoires. D’autant plus que ce gouvernement a toujours menti sur la réalité des faits et continue de le faire sur de multiples dossiers, comme le Covid, le réchauffement climatique, l’Ukraine, ou la vaccination… Pourquoi faudrait-il le croire sur les retraites ?

L’expression « tourner la page », serinée par les ministres, actuellement, sur toutes les ondes, n’est jamais qu’une injonction déguisée à se soumettre, en attendant d’autres calamités. Il ne faut donc rien lâcher et Macron le sait, puisqu’il ne se déplace plus, désormais, qu’avec un dispositif de protection supérieur à celui utilisé pour assurer la sécurité des visiteurs de marque en Ukraine, au plus proche de la guerre. Comme à Dunkerque, où la ville a été en état de siège pendant la visite du président. Au RPF, nous espérons que la démarche d’annulation de cette réforme, entamée par la LIOT arrive à son terme et incitons nos sympathisants à faire de la pédagogie autour d’eux, afin de préserver cet héritage gaulliste bénéfique au peuple et qui n’est nullement en péril.