Excellent. Evgueni Prigojine, le diable incarné des médias assermentés depuis des lustres (un diable, ceci dit, qu'ils adoraient détester, comme le dictateur nord-coréen), est en train de devenir, en moins de 24 heures, le nouveau héros de l'Occident.
Depuis sa prison, l'escroc Navalny va en faire une jaunisse, de jalousie. Peut-être même une nouvelle grève de la faim.
Surtout, ne vous demandez pas pourquoi tous les alliés de l'OTAN depuis le début de ce conflit sont soit des clowns et des gangsters corrompus (Zelensky et son entourage), soit des oligarques véreux (Igor Kolomoïski, Rinat Akhmetov), soit des nazis ukrainiens (Pravy Sektor, Andréi Biletsky et le bataillon Azov), soit des nazis russes (Denis Nikitine, Alexeï Levkine et le CVR), soit des islamistes tatars ou tchétchènes (bataillon Doudaiev), soit des reîtres et des mercenaires à l'ego narcissique – comme Prigojine, donc – qui, ainsi que cela est arrivé souvent dans l'Histoire (Wallenstein, Malatesta), changent d'employeurs en fonction de la réversibilité de leurs intérêts, des blessures de leur amour-propre ou de la force de leur cupidité.
Une seule raison à cela : là où n'existe ni nation ni véritable peuple constitués, la vénalité des intérêts et/ou l'attrait criminel des marginaux sont souvent les deux seuls mobiles qui puissent pousser des acteurs médiocres ou détestés à agir pour le compte d'intérêts impériaux étrangers.
Les jours qui viennent vont donc être sans doute assez drôles à suivre, surtout sur fond de débâcle militaire totale de l'offensive kiévienne.
Déjà, sur LCI, la chaîne privée de la famille Bouygues dévolue en France à la propagande intensive et ininterrompue de l'Alliance atlantique et de l'ex-entité bolchévique ukrainienne, la réhabilitation de l'ancien tortionnaire à la tête de monstre du musée Grévin commence, timidement mais sûrement, appuyée discrètement par des tweets savoureux d'anciens oligarques russes exilés à Londres, sur le mode de la geste chaotique d'une sorte de Vidocq slave et bourru.
Comme on sait d'avance, depuis toujours, comment finira cette guerre et que la coûteuse défaite de l'OTAN devra être tôt ou tard, comme pour l'Irak et le Vietnam, indemnisée par plusieurs films hollywoodiens, il faut déjà s'enquérir de l'acteur vedette qui occupera le rôle titre.
Hélas, le regretté Telly Savalas nous a quittés ; il eût été parfait.
Gérard Depardieu n'est pas disponible, d'autant qu'il a eu jadis des amitiés coupables avec Poutine et se retrouve en butte à l'activisme des hordes féministes en furie.
Alors qui ? Jason Statham est un peu jeune, et n'a pas vraiment l'épaisseur qu'il faut.
Mais bon, la méthode de l'Actors Studio lui permettra de prendre du poids rapidement, et pour le reste le maquillage ira bien.
Au cinéma comme à la guerre, il faut faire avec ce qu'on a ; c'est une nécessité d'évidence.