Vous le savez déjà, deux de nos collègues de philosophie sont suspendus sans traitement pendant trois mois par le ministre de l’Éducation nationale à cause de leurs tweets. L’un dans l’académie de Normandie, Franklin Nyamsi ; l’autre dans celle d’Aix-Marseille, René Chiche. Ce dernier est aussi vice-président et porte-parole de notre syndicat Action & Démocratie/CFE-CGC.
Dans les deux cas, c’est uniquement leur expression sur les réseaux sociaux qui est le motif de ces sanctions très lourdes, ni leur enseignement ni leur comportement dans l’exercice de leurs fonctions n’étant mis en cause. Dans les deux cas, leurs propos ne comportent rien de contraire à la loi et leur seule « faute » consiste à rendre publiques des opinions qui déplaisent au pouvoir. Dans le cas de René Chiche, la sanction vise non seulement le professeur mais le responsable syndical puisque c’est aussi à ce titre qu’il s’exprime publiquement, ce qui ajoute encore au scandale. Et, cerise sur cet indigeste gâteau, dans le cas de René Chiche encore, la sanction n’est pas seulement prononcée par le ministre : ce sont en effet les représentants des personnels eux-mêmes, élus SNES-FSU et SIAES siégeant en conseil de discipline, qui ont demandé qu'il soit sanctionné !
Pour Action & Démocratie, le rôle d’un syndicat consiste à défendre les collègues injustement poursuivis, même ceux avec lesquels nous aurions des désaccords.
Nous savions qu'il nous fallait défendre l'école et nos métiers face à une administration en perte de repères, nous découvrons qu'il nous faut aussi composer avec des organisations syndicales prêtes à faire sanctionner des collègues pour des propos qui leur déplaisent !
Nous n’avons décidément pas la même conception du syndicalisme et de la défense des personnels que ces gens-là, et nous en sommes fiers !