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22 août 2023

La fin de l’empire occidental ?

Eric Vial

Les BRICS (pour Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), cinq pays fondateurs d’une union économique et stratégique se réunissent actuellement, et durant trois jours, à Johannesburg pour leur 15e sommet.
Représentant plus de 40 % de la population mondiale, ces pays contestent ouvertement l’hégémonie occidentale et l’ordre international actuel basé sur des institutions et des accords d’Après-Guerre.
Considérés pendant des décennies comme « des pays émergents », ces nations proposent un nouveau modèle international : « un monde multipolaire, face à la mondialisation et à l’uniformisation occidentale ». Ils veulent laisser davantage de place à l’Afrique, l’Asie, et l’Amérique du Sud dans le concert des Nations.
Selon le président sud-africain, « plus de 20 pays ont formellement postulé pour rejoindre les BRICS », avec des candidats aussi variés que l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Argentine, l'Algérie, l'Egypte, le Venezuela, l'Ethiopie et l'Iran… Ainsi les BRICS pourrait devenir économiquement plus important que le G7 ou que le G20.
La Chine semble avoir pris le leadership de ce groupe. Elle souhaite mettre en place une monnaie d’échange commune, qui pourrait venir directement concurrencer le dollar dans les échanges internationaux. Objectif : se libérer de la mainmise des puissances occidentales sur les instruments économiques et financiers ainsi que sur les monnaies avec la domination du dollar dans les échanges commerciaux.
Déjà, depuis 2015, l’une des principales réalisations du groupe a été la création de la Nouvelle Banque de développement (NDB), pour soutenir les projets d’infrastructure et de développement dans les BRICS. Elle est aujourd’hui dirigée par l’ancienne présidente brésilienne, Dilma Rousseff.
Face à cette concurrence, les pays occidentaux et atlantistes semblent persuadés de leur supériorité technologique, politique, militaire et économique. Les réactions officielles sont peu nombreuses.
Une partie de la presse ne s’attarde que sur le fait que « Poutine n’est pas présent ; qu’il est de plus en plus isolé même si son pays y participe par le biais de son ministre des affaires étrangères, Lavrov ».
En 2019, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy avait évoqué les évolutions géopolitiques : « Je ne veux pas cacher mon inquiétude sur une forme de disparition de l’Occident dans l’état du monde. (…) Pendant des siècles, l’axe du monde était occidental. Ce n’est pas être un décliniste que de dire que l’axe du monde est aujourd’hui oriental. Et si on ne le voit pas aujourd’hui, c’est qu’on ne veut rien voir”.