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7 septembre 2023

Jusqu’ici, tout à l’air d’aller bien…

Pierre Duriot


Dans un contexte de ralentissement économique mondial, la France semble peu affectée en termes de consommation, selon plusieurs formules habituelles, celle d’un matelas connu de plus de 6 millions de fonctionnaires, qui en cas de crise, constituent un fonds de consommation minimal, une classe aisée, moins touchée que les autres par le phénomène d’inflation et qui continue à consommer, tout en battant des records en matière d’épargne et une classe moins aisée qui pratique le crédit à la consommation.

Et les mauvais indicateurs, taux d’intérêts élevés, inflation et pouvoir d’achat en baisse, n’ont pas l’air d’affoler les Français, du moins pas pour l’instant. Chez nos partenaires, pourtant, les stigmates sont déjà là, avec une Allemagne en récession et une Chine en déflation. La bourse se porte tout de même bien, avec des cours en hausse, des bénéfices en progression de 11%, sur les entreprises du CAC40. Le paysage est donc inhabituel, alors que le pouvoir d’achat par habitant devrait reculer de 0,4 % en 2023 et que le PIB par habitant recule. Cela permet à l’inénarrable Le Maire de se féliciter de la bonne santé de l’économie française, sans rire, tout en craignant, selon son mot, une « smicardisation » du salariat.

La prudence est plutôt de mise chez Martin, le patron des patrons qui voit dans cette situation pour le moins contrastée, des raisons de ne pas trop avoir confiance en l’avenir. Sur le mode du type qui tombe et qui se dit que tout va bien, tant qu’il n’a pas heurté le sol. La bonne santé insolente du CAC ne cadre pas avec la difficulté des PME et TPE à investir, augmenter les salaires et payer des charges de plus en plus importantes. Elles sont coincées, rognent sur leurs marges, hésitent à licencier, alors que leur activité diminue, de peur de ne pas s'y retrouver en cas de remontée de leur activité : une situation qui ne peut durer éternellement.

En réalité, certains secteurs de l’économie vont vers le ralentissement, notamment l’industrie qui suit un large mouvement mondial, avec des carnets de commande de crise. L’immobilier ralentit également, du fait de la remontée des taux d’intérêt et du manque de confiance en l’avenir des banques, qui prêtent moins facilement à de jeunes ménages. Enfin, ce marché de l’emploi, soi-disant en plein essor, ne cadre définitivement pas avec la situation économique en quasi récession. Comment expliquer qu’un pays où tout le monde travaillerait soit en crise ? Au RPF, nous y voyons un trucage éhonté des chiffres du chômage qui restent le seul argument économique sur lequel le gouvernement puisse mentir, puisqu’il compte lui-même ses chômeurs. D’où un marché de l’emploi non corrélé à la situation économique et un chômage qui se situerait plus, selon d’autres formes de comptage, autour de 18 %. Ce gouvernement nous a habitué à tricher, un peu comme quand il faisait croire, pendant la crise Covid, à un engorgement des hôpitaux.

Il ne faut donc pas se fier, ni au bon chiffre de l’emploi, ni à celui de la consommation, portée de manière artificielle, également, par des aides de l’État. Le nombre en explosion des bénéficiaires des aides caritatives, les Restos-du-Coeur, ou le Secours Populaire, l’augmentation des crédits à la consommation, sont autrement alarmants et témoignent d’une partie de la société qui a commencé à vivre au-dessus de ses moyens, dans un paysage inflationniste. Cela ne pourra pas durer bien longtemps.

Il faudrait se résoudre à baisser les taxes, celles sur les carburants en premier lieu : la France est le seul pays d’Europe où ces fluides n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant Covid. Cesser de donner à l’Ukraine qui a perdu la guerre. Cesser les dépenses sociales inconsidérées en direction de l’accueil des étrangers. Alléger les taxes sur le travail. Privilégier les emplois non délocalisables et la réindustrialisation. Remettre dans le giron public les grandes infrastructures autoroutières, aéroportuaires, énergétiques, propriétés de la nation et qui servent de rentes à quelques actionnaires amis.

Incontestablement, Macron, en restant arc-bouté sur le tarif européen de l’électricité, sur la position atlantiste en faveur de la guerre, sur l’accueil inconsidéré d’hommes arabo-africains et l’augmentation perpétuelle des taxes, joue contre la France et asphyxie en toute connaissance de cause, les forces encore valides de son propre pays. Martin, le patron des patrons, le dit en termes politiquement corrects, mais il n’est pas très optimiste.