Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire
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On s’étonne toujours de voir la macronie vent debout dès que son champion est hué, sifflé, bref lorsque le peuple manifeste bruyamment son aversion pour le personnage. La critique n’est acceptable que si elle vient d’eux, dans l’autre sens elle devient un crime. Ce refus de la réalité témoigne à lui seul de la nature absolutiste de ce parti et de ses représentants. Le seul projet de Macron s’est d’inventer une vérité qui une fois émise ne peut souffrir aucune contestation. Sa pensée se fait dogmatique et à ce titre qui s’y oppose fait œuvre de blasphème. Macron n’aime pas le vrai et refuse de s’y soumettre, quitte à s’enfermer dans le déni. Où se trouvent les composants de démocratie et de république dans une telle attitude ?
Les macronistes usent pourtant de ces éléments de langage pour s’évertuer à nous convaincre que leur modèle social et leur pratique du pouvoir n’est pas autocratique, ni despotique. Bien entendu ils ne peuvent admettre la critique, s’y opposent fermement, tout en persistant dans l’autoritarisme. L’imaginaire collectif est encore encombré de l’idée qu’une dictature est faite d’uniformes et de défilés militaires. Sauf qu’aujourd’hui elle s’est transformée, grâce à l’informatique et aux médias de masse. Tout comme la délinquance des cols blancs, la dictature a pris le visage d’une démocratie, en y empruntant ses bases. L’hypocrisie de la non-reconnaissance de ce qu’est devenu notre régime va avec le développement du mensonge permanent comme mode de gouvernance. On ment sur les chiffres du chômage, sur ceux des hospitalisations, sur l’immigration, sur les viols quotidiens, sur l’état de notre économie, sur la popularité du président, etc. On ment parce que le réel contredit le récit décrété et déclaré comme vrai. Il effraie, et quand il n’est plus possible de l’écarter comme l’autre soir au Stade de France, on le fustige, on veut l’interdire.
Remarquez, c’est bien ce qu’il avait fait au mois de mai, en vidant les Champs-Élysées pour défiler dans une avenue déserte en saluant des arbres. Est-ce là le comportement d’un démocrate ? Est-ce l’attitude normale dans une « saine démocratie » ? Quel autre pays peut se targuer d’user de ce stratagème pour éviter de rencontrer une foule hostile, si ce n’est une dictature ? Ils s’offusquent que l’on puisse à ce point manifester son mécontentement opposant le côté sacré de la fonction, tout en ignorant qu’elle n’est rien sans la pratique de celui qui l’occupe. En rester à ce postulat de respect de la fonction, obligerait alors à respecter tous les dictateurs de l’histoire de la planète. Aurait-on dû respecter la fonction d’Hitler ou de Staline ? Comme aimait à le souligner Marc Aurèle : une pensée qui ne peut se vérifier dans l’excès est déficiente. L’homme n’est pas intouchable, et sa fonction ne l’autorise pas à s’absoudre d’une évidente morale et éthique, ce que ne semble pas avoir admis Macron. Comte-Sponville disait que la morale se devait d’être lucide pour soi-même et respectueuse envers les autres. Toutes nuances absentent chez Macron et se affidés.
Fallait-il vider le stade pour permettre au prince de s’afficher dans les meilleures conditions ? Il récolte ce qu’il a semé, et se troubler devant cette évidence est faire preuve d’obscurantisme. Trouver blasphématoire le mécontentement populaire exprimé, c’est confondre politique et religion. L’une accepte la contradiction et la critique, l’autre ne souffre que croyance aveugle et adoration sans faille. La souveraineté n’est que l’exercice de la volonté générale, et si cette dernière est de manifester son mécontentement devant les caméras du monde, n’en déplaise aux détracteurs, c’est encore de la souveraineté qui s’exprime.
Encore une fois, la macronie ne cherche pas des arguments pour faire taire les sifflets. Elle reste dans l’illusion qu’elle est le bien. Il faut donc faire taire, puisqu’une démonstration sérieuse et étayée est impossible. Il faut dénigrer, rabaisser, puisque convaincre est hors de portée. Rendre muet le peuple est possible, c’est bien à cela que le pouvoir sert, non ?! Il serait fascinant médicalement parlant d’étudier les profils de ces intervenants, voulant à tout prix que Macron soit aimé, ou à tout prendre, qu’il soit impossible de manifester publiquement son désaccord avec celui qui contourne à chaque grande occasion le parlement.
Pas ou peu de réactions chez nos journalistes, ou chefs de partis. Pourquoi ? La terreur serait-elle devenue la règle, forçant les observateurs à se taire, effrayés à l’idée de subir une répression féroce, ou d’être désignés comme de dangereux séditieux ? Mais non, tout cela n’est pas suffisamment grave pour parler de dictature. Vous voyez bien, le président n’a pas fait déporter séance tenante l’ensemble des siffleurs du stade vers le goulag le plus proche, comme quoi, la situation n’est pas si désespérée que cela. Pour mémoire, de Gaulle a rendu son tablier face à une très courte majorité de mécontents. 14/9/2023
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