Il y a 5 ans, les Gilets jaunes descendaient en nombre dans les rues pour se soulever contre la politique d'Emmanuel Macron. Au plus fort de la révolte, l'exfiltration du Président de la République par hélicoptère est même envisagée, en cas d'attaque du Palais de l'Elysée. Une information du Canard enchaîné jamais démentie depuis sa parution.
Fin 2018, les blindés de la gendarmerie gardaient Paris, une 1ère depuis la guerre d'Algérie. La situation pré-insurrectionnelle tétanise le pouvoir. Récemment, les journalistes Laurent Valdiguié et Étienne Girard ont révélé dans un livre une information restée confidentielle : les époux Macron avaient envisagé de se chercher un appartement dans la capitale, de peur de ne pas pouvoir terminer le mandat. (Le Parrain, éd. Seuil)
Après des mois de révolte, la répression policière étouffe le mouvement. Sur les plateaux TV, c'est la "matraque médiatique". Les contestataires sont devenus la cible des éditorialistes. L'un d'eux appelant même à tirer sur les manifestants.
Pendant cette révolte sociale, au moins 2.000 personnes ont été écoutées et/ou géolocalisées par le renseignement. Jamais une surveillance aussi massive n’avait été déployée en France. Un contrôle inédit qui se poursuit, selon le journaliste Vincent Nouzille qui évoque aussi la multiplication des entraves au droit de manifester avec notamment la quasi généralisation des gardes à vue préventives.
23 personnes ont été éborgnées entre 2018 et 2019. Selon les informations rassemblées par l'AFP, aucun policier ou gendarme n'a été condamné en 5 ans. "La police a blessé en quelques mois autant de manifestants qu’en 20 ans", résume le journaliste David Dufresne sur Franceinfo.
L’ONU a demandé à la France d’enquêter sur "l’usage excessif de la force". Le Conseil de l’Europe a demandé à la France de "suspendre l’usage du LBD". Il n'en sera rien ! Pour tirer au LBD, un policier devait respecter une distance minimum de 10 mètres. Selon les informations collectées par Mediapart, aujourd'hui le ministère de l'Intérieur a réduit la distance de tir à 3 mètres. Une décision dangereuse que même la gendarmerie nationale déconseille de suivre...
5 ans après, le pouvoir d'achat a baissé, la pauvreté s'est étendue dans le pays, les inégalités se sont accentuées, la surveillance s'est généralisée et les prix des carburants ont augmenté de 40 centimes de plus par litre.
Si la colère couve toujours, elle ne déborde plus dans la rue. Jusqu'à quand?