Au cours des cinq derniers siècles la civilisation occidentale est passée du Moyen-Age à la domination politique, économique et technologique du monde à partir du 18ème. Depuis le fin du 20ème et la chute du Mur elle est passée en peu de temps d’une situation d’équilibre (le rapport de force Est-Ouest) à un rêve de “fin de l’Histoire” sur le modèle d’un marché global, universaliste et laïque, pour se retrouver rapidement confrontée à la résurgence de civilisations affirmant d’autres modèles, et disposant des moyens de le faire savoir: Chine, Inde, monde arabo-musulman, etc.
L’idéal civilisationnel occidental, symbolisé par la Charte des Droits de l’Homme, la démocratie représentative, des économie de marché plus ou moins ouvertes mais de marché quand même, débouche aujourd’hui sur une situation typique des dernières heures de civilisations précédentes : des inégalités extrêmes avec une petite minorité possédant et contrôlant la majorité des richesses, pouvant mener à de graves troubles et à l’effondrement du système.
Le processus, selon les chercheurs qui étudient ces dynamiques tel Peter Turchin, anthropologue de l’évolution à l’Université du Connecticut, se retrouve dans l’histoire d’autres civilisations : en Chine, en Russie, en Egypte des civilisations ont germé selon un schéma relativement égalitaire, suivi d’une croissance menant à un surplus de main-d’œuvre par rapport à la demande. Ce surplus, mettant les gens en concurrence et faisant baisser les coûts, tend alors à enrichir les possédants et à appauvrir les masses, augmentant les inégalités vers un point de rupture. Nous nous approchons très clairement de ce point-là.
Ce cycle que Turchin appelle “cycle séculaire” se déroule sur quelques siècles, mais il existe un second cycle beaucoup plus court, un cycle générationnel d’environ 50 ans qui voit se succéder une génération violente et une génération non-violente, la seconde étant une réponse à la première et inversement. Turchin associe ces changements de cycle, dans l’histoire récente des USA, aux événements de 1870 (indépendance), 1920 (Grande dépression) et 1970 (guerre du Vietnam, mouvement hippie). Il estimait en 2010 la fin du prochain cycle court pour 2020, qui cette-fois ci pourrait coïncider avec la fin du cycle séculaire.
C'est bien à quoi nous assistons : les va-t-en-guerre sont au pouvoir, et pour reprendre le cycle de Tytler (voir post précédant) nous sommes aujourd'hui dans la phase d'apathie et de dépendance à ces pouvoirs, l'étape juste avant la servitude, sous le joug totalitaire actuellement en plein développement (moralisme idéologique, gestion "agricole" sauce Covid des populations, militarisation des polices, surveillance et contrôle généralisé via monnaies numériques (pour bientôt), caméras "intelligentes", tracking, censure et criminalisation des opinions, abrutissement et paupérisation des masses, etc.).
La notion de ZAD (Zone à défendre) va devenir cruciale face à la prédation permanente des instances étatiques et supra-étatiques corrompues, mais pas uniquement dans son sens territorial : c'est la santé mentale et l'humanisme au sens large qu'il faut aujourd'hui défendre face aux VRP du complexe militaro-industriel, face aux covidistes et aux euro-atlantistes, face aux extrémistes pervers de tous bords qui considèrent légitime le déclassement, l'incarcération et le massacre de gens qui ne se conforment pas à leurs propres intérêts.
Macron est simplement la tête de gondole française de cette engeance, qui suinte par tous les pores d'une civilisation en fin de cycle. Mais une civilisation qui porte en elle les graines de son renouveau, incarné par une certaine jeunesse (minoritaire, la majorité n'en ayant rien de plus à f... que leurs ainés, entièrement tournée vers la consommation outrancière), mais qui prendra peut-être le relais (au sens des cycles générationnels de Turchin) lorsque cette génération-ci aura sombré à son tour. S'il reste encore quelque chose à sauver...