Je suis assez surpris de voir des journalistes chevronnés, ayant au compteur des décennies d'activité, dont on pourrait supposer qu'ils ont acquis une certaine maturité, un vécu et une expérience conséquents, adopter des points de vue extrêmement simplistes, manifestement peu ou mal informés et clairement émotionnels, sur les événements et sujets de l'actualité du jour.
Un peu comme s'ils venaient de débarquer sur la planète terre et réagissaient de manière épidermique aux nouvelles du monde.
Je n'ignore pas, bien sûr, qu'ils reçoivent des consignes de leur direction et de leurs actionnaires, et que le maintien à leur poste dépend de leur soumission et obéissance aux desideratas du pouvoir.
Mais, pour la plupart d'entre eux, ils me semblent plutôt sincères et ne font que développer et dérouler systématiquement les principes et applications de leurs idéologies de référence.
Il faut dire qu'ils réalisent le peu enviable et pitoyable exploit de se tromper systématiquement sur l'ensemble des thèmes qu'ils abordent : ainsi se sont-ils successivement trompés, sans coup férir, avec fort peu de remords ou de prises de conscience, sur les Gilets jaunes, sur la crise sanitaire, sur l'Ukraine, sur les sanctions envers la Russie, et aujourd'hui ils continuent imperturbablement à se tromper magnifiquement sur le conflit israélo-palestinien !
Il faut croire que les gens qui les écoutent et qui les suivent, partagent leurs opinions, sans tenir grand compte des démentis timides et tardifs que ces commentateurs approximatifs sont bien amenés à effectuer, tôt ou tard, et qui deviennent désormais habituels.
D'erreur en erreur, d'illusion en illusion, eux aussi apprennent, à leur tour et à leur rythme, finissant un jour par comprendre à quel point le narratif officiel est absurde et contraire au réel.
Pour le dire autrement, j'ai le sentiment que nous vivons tous un processus d'apprentissage, aujourd'hui accéléré, consistant à être constamment déçus par nos autorités chéries et à réaliser peu à peu, devant le navrant écroulement et la terrible déliquescence de l'Occident, qu'il va peut-être falloir un jour se résoudre à penser par soi-même, en dehors des chemins tout tracés de l'ordre établi et des autorités reconnues.
Là est tout le paradoxe : plus nous sommes effarés et consternés par la décadence constante et la médiocrité confondante de nos chefs et autorités de référence, et plus nous nous éveillons à notre propre conscience, notre propre intelligence, notre propre sagesse et donc notre propre souveraineté.
Chemins hasardeux, chemins tortueux, chemins complexes et difficilement perceptibles, mais chemins puissants et extrêmement efficaces, du réveil inéluctable de l'humanité !