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16 décembre 2023

Les sondages du néant et de la course à l’abîme

Maxime Tandonnet


« Le Rassemblement national arriverait en tête avec 28% des intentions de vote aux élections européennes de 2024, selon un sondage Ipsos et Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et Le Monde, publié samedi 16 décembre. Un chiffre en hausse de quatre points par rapport à juin. À la deuxième place, la liste Renaissance affiche 20% d’intention de vote selon ce même sondage. En troisième position, la liste conduite par Raphaël Glucksmann (Place publique), en passe d’obtenir l’aval du Parti socialiste, rassemble 10,5% des intentions de vote, devant celle des Écologistes (9,5%) et de La France insoumise (7,5%). Enfin, Les Républicains affichent un score de 8%, selon cette enquête d’opinion. Le sondage a été réalisé sur un échantillon 11 691 personnes. Les intentions de vote sont calculées parmi la part des sondés certains d’aller voter, soit entre 41% et 45%. La marge d’erreur va de 0,2 point à 1,1 point de pourcentage. »

D’abord, il importe de diviser au moins par deux les scores affichés pour tenir compte de l’abstentionnisme prévu et se faire une idée de la véritable popularité des partis. Le RN à 14% de l’électorat, n’a rien, contrairement, aux commentaires dominants, d’une « poussée irrésistible » venue des profondeurs du pays à l’image des grandes poussées nationalistes du XXe siècle. C’est un mensonge et ce niveau sondagier de 14% de l’électorat est une constante depuis des décennies. Le parti gouvernemental à 10% est un score misérable qui montre l’extrême impopularité de l’équipe au pouvoir. 1 Français sur 10 serait prêt à soutenir le parti du chef de l’État : pas de quoi pavoiser. Quand au PS, il gagne à la marge ce que perd LFI à la suite de son naufrage idéologique. Rien de bien nouveau non plus.

La vie politique française est devenue un jeu d’illusion grotesque fondé sur l’émotionnel. Elle consiste à afficher dans l’écran de télévision un petit bonhomme télégénique de moins de 40 ans, moins de 30 encore mieux, gendre idéal au coup de menton mussolinien facile, n’ayant jamais travaillé, jamais assumé la moindre responsabilité, pur militant politicien, jamais œuvré en dehors de la politicaille et donc totalement déconnecté du monde des réalité, un petit frimeur de cour de récréation en somme, pour glaner quelques points sondagiers, tout dans la gueule, rien dans l’intelligence ni même le caractère. Croyez moi SVP : l’aptitude à donner des coups de menton virils à la télévision ne préjuge en rien du sens de l’État, du courage et de la vision. Et je dirais même le contraire. L’ère des petits coqs de la basse-cour politico-médiatique est venue.

Pendant ce temps le pays souffre et décline irrésistiblement : dette publique, violence sanglante, prélèvement obligatoires, chaos social, pauvreté, logement, niveau scolaire, santé, énergie, pouvoir d’achat, immigration… Nulle part la scène politique actuelle n’offre aujourd’hui le moindre signe d’espoir, la moindre lueur positive. Le pays est gagné par un immense dégoût. Et sans doute n’avons nous pas encore atteint le fond de l’abîme. Il faut une révolution pour restaurer la démocratie française.