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26 décembre 2023

NOËL À GAZA

Gabriel Nerciat

En cette fête de la Nativité du Christ, solidarité en pensée avec les chrétiens arabes ou arméniens de la Terre Sainte, notamment avec la paroisse latine de la Sainte Famille de Gaza (dont deux paroissiennes ont été tuées par Tsahal il y a une semaine) et la paroisse grecque orthodoxe de Saint Porphyre – dont l’église, la plus ancienne de la région, a été endommagée par une frappe aérienne au début du conflit, sans doute parce qu’un terroriste du Hamas se cachait sous le bénitier.
De François Ier jusqu’aux premiers présidents de la Ve République, les chefs d’Etat français se sont targués pendant longtemps d’honorer leur titre de protecteurs des Chrétiens d’Orient (à Jérusalem, en Syrie, au Liban, en Turquie, en Irak, en Grèce, à Chypre ou en terre arménienne), avant que le funeste Nicolas Sarkozy en 2007 ne décide d’aliéner définitivement les intérêts de la France au Levant en les soumettant à ceux d’Israël et du Qatar, deux des Etats les plus erratiques et prédateurs de la région qui n’avaient guère en commun que de se prétendre alliés des Etats-Unis.
Sans même comprendre d’ailleurs que ce double partenariat totalement insensé finirait par se heurter à un dramatique et inévitable court-circuit – celui qui a éclaté à la face du monde entier le 7 octobre dernier.
Aujourd’hui, la France est totalement absente de cette partie du monde, ou tellement discréditée et illisible, du fait des multiples revirements d’Emmanuel Macron, qu’elle en est devenue parfaitement inaudible.
Toutefois, que les membres des églises chrétiennes – tous rites confondus – de Gaza, Bethléem, Jérusalem, Nazareth ou Haïfa, lieux de la vie terrestre du Christ et de ses apôtres, restent à jamais présents dans notre esprit et notre cœur.
A l’heure où les chrétiens de Palestine, longtemps en butte aux persécutions des islamistes comme à celles des Juifs fondamentalistes (lesquelles s’étaient intensifiées depuis un an) sont massacrés à Gaza en même temps que leurs compatriotes musulmans, et où tout est fait pour tenter d’importer en terre de France un conflit étranger qui ne nous regarde en rien, c’est vers eux seuls que doivent aller notre solidarité, nos pensées et notre sympathie, car c’est d’abord au maintien de leur sécurité qu’il faudrait concourir.
Là comme ailleurs, lorsque les élites politiques faillissent, c’est au peuple français indistinctement qu’il revient de rappeler la part d’inaliénable et de sacré qui ne se négocie pas.
Ce serait bien aussi que les évêques de France, entre deux homélies à la gloire des migrants clandestins, sans parler des sempiternels croisés du « choc des civilisations », commencent vaguement à s’en soucier.