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12 janvier 2024

D’aucun camp

Denis Collin

On nous somme de choisir notre camp, être avec ou contre Israël. Je n’aime pas les camps, je ne choisis pas un camp. La situation est embrouillée depuis le commencement et personne, hormis les acteurs directs ne peut quoi que ce soit d’intelligent quant à la manière d’en sortir.
Sans doute la création d’un État « juif » sur la « terre promise » n’était-elle pas une bonne idée. Mais après les vagues antisémites et la destruction méthodique, industrielle des Juifs d’Europe, quoi d’autre ? Israël a été reconnu par la « communauté internationale » (URSS en tête !).
Ce qu’en suit, c’est ce qui arrive dans toutes les guerres qui s’éternisent. On peut dire « retour aux frontières de 1967 », mais les voisins d’Israël refusaient non pas ces frontières, mais l’existence même d’Israël. Les accords d’Oslo furent un échec, parce que les extrémistes israéliens n’en voulaient pas (ils ont assassiné Rabin) et parce qu’ils ne satisfaisaient pas une bonne partie des Palestiniens. Plus d’accord d’Oslo, plus d’État palestinien en vue et la colonisation, sans oublier le jeu pourri des gouvernements israéliens avec le Hamas, encouragé contre l’OLP « laïque ». Et encore la colonisation et les ravages de l’islamisme, et le 7 octobre, et la suite. La solution raisonnable – évacuer les colonies, internationaliser Jérusalem et reconnaître un État palestinien en accord avec la Jordanie, a bien peu de chances d’être entendue. Les fous mènent la barque. Netanyahou porte là-dedans une immense responsabilité, lui et son gouvernement et beaucoup d’Israéliens le savent, mais on ne règle pas ses comptes sous les roquettes. Les morts s’entassent.
Que faire ? Personne n’en sait rien. Suivre la voie et la voix de la raison, mais qui le veut ? Le pire est certainement que le conflit politique est submergé par les conflits religieux – du côté palestinien, bien sûr, mais aussi du côté israélien.