15/1/2024 - Une ministricule (je ne sais même plus son nom) a déclaré hier que l’unique enjeu du moment était de lutter contre « la vague brune ». C’est une vieille lune du macronisme idéologique. Pour fuir la réalité, la dette publique, le chômage, l’inflation, la violence endémique, l’effondrement des services publics de la santé, de l’EN et de la santé, la pauvreté, les faillites diplomatiques, il faut mobiliser l’attention contre l’épouvantail populiste ou nationaliste ou lepéniste. Cette obsession revient notamment à la veille des élections. Ainsi, le lepénisme triomphant, l’actuel lepénisme, est une pure créature du macronisme, sa face cachée, son alter ego. Selon un sondage, un tiers des électeurs lepénistes voient dans le vote lepéniste la meilleure opposition possible au macronisme. L’un ne va pas sans l’autre. La raison d’être du macronisme est le lepénisme, et inversement, les deux frères jumeaux du « nouveau monde ». Les deux se ressemblent à bien des égards : culte de la personnalité autour du « chef » providentiel, mépris de la démocratie parlementaire, clanisme/copinage/népotisme, course au jeunisme (Attal/Bardella), fuite du politique dans la frime, les provocations et l’esbroufe, amateurisme et incapacité à formuler la moindre solution concrète et opérationnelle aux difficultés de notre époque. Dès lors quand on pense à l’avenir, il ne faut pas s’imaginer une vague lepéniste aux élections nationales qui devrait se substituer au macronisme. Bien sûr que le macronisme, en plein naufrage, va se désintégrer à l’horizon 2027 dès lors que son « chef » va lui même se dissoudre. Il n’en restera rien, sinon quelques miettes éparpillées, beaucoup de honte, en particulier pour ceux-là qui l’ont rejoint par félonie, et un souvenir tragique de 15 années de hollando-macronisme. Mais en disparaissant, il va entraîner le lepénisme dans son propre néant. Comme un boulet enchaîné à un autre. C’est alors que la vie politique française ne sera plus qu’un champ de ruines, un catalogue de petites formations à 5 ou 8% sans perspectives de coalition en raison des haines qui les opposent. Et que va-t-il en sortir ? Qui ramassera la mise ? Les gagnants à la fin seront ceux qui auront la vision, l’intelligence et le courage de proposer un discours et un projet d’un style profondément révolutionnaire aux Français, fondé sur l’abolition de l’horreur narcissique, de l’entre-soi et du mépris des gens, sur la réhabilitation de l’intérêt général et du bien commun, le retour des grands principes que sont la liberté – d’entreprise, d’expression ou locales – d’un Etat protecteur des frontières, de la sécurité et des libertés, de la démocratie, de la gestion respectueuse des deniers publics et du redressement des services publics, en plaçant le respect intangible du peuple (anti-macronisme) au centre de toute politique.